Les vaccins sont l'un des plus grands succès de la santé mondiale, ayant réduit de manière considérable la morbidité et la mortalité de différentes maladies infectieuses et sauvés au moins 154 millions de vies dans le monde au cours des 50 dernières années.
En Belgique, grâce à la vaccination, des maladies graves comme la diphtérie ou le tétanos sont devenues rares, voire ont complètement disparues (poliomyélite, variole, rubéole congénitale).
Bien que la circulation de la plupart des maladies ait diminué, une couverture vaccinale élevée reste nécessaire et des épidémies peuvent encore se produire en raison de déficits immunitaires dans la population.
La couverture vaccinale des nourrissons pour tous les vaccins inclus dans les programmes de vaccination de base gratuits est élevée (>90 %) dans toute la Belgique, et est comparable entre les régions.
Des déficits immunitaires existent chez les enfants plus âgés et les adolescents, notamment à Bruxelles et en Wallonie.
2.Épidémiologie de certaines maladies à prévention vaccinale
Modèle de réussite : fin de la polio et de la rubéole en Belgique
La poliomyélite est une maladie virale très infectieuse. Elle provoque des symptômes légers ou inexistants chez la plupart des personnes, mais chez certaines d'entre elles, elle peut entraîner une paralysie totale ou la mort. Après l'introduction du vaccin contre la polio en 1956, l'incidence de la polio a considérablement diminué et les cas sont devenus rares après l'instauration de la vaccination obligatoire en 1967. Depuis 2002, la région européenne est considérée comme exempte de polio par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Actuellement, le risque d'épidémie en Belgique est faible grâce à la couverture vaccinale élevée.
De la même manière, la Belgique a été certifiée par l'OMS comme ayant éliminé la rubéole, grâce à la vaccination. Le virus de la rubéole peut avoir de graves conséquences pendant la grossesse, entraînant des enfants mort-nés, des malformations congénitales et le syndrome de rubéole congénitale (SRC). Le dernier cas autochtone de SRC en Belgique date de 2007 et le dernier cas importé de 2012. Cependant, tant que ces virus circulent encore ailleurs, la vaccination et la surveillance demeurent nécessaires en raison du risque d'importation.
Les épidémies de maladies se produisent encore en raison des déficits immunitaires dans la population
Pour la plupart des maladies ciblées par la vaccination, l'incidence a considérablement diminué depuis le début de la vaccination systématique, mais des épidémies surviennent encore. La sous-vaccination de certains groupes ou régions géographiques augmente considérablement le risque d'épidémies. Par exemple, il y a eu une épidémie de diphtérie parmi les demandeurs d'asile en 2022, un groupe où la vaccination reste difficile et où la couverture est trop faible [2].
En 2024, une importante épidémie de rougeole a eu lieu, touchant principalement des enfants d'école non vaccinés à Bruxelles. Cela souligne l'importance d'une couverture vaccinale élevée dans l'ensemble de la population.
Les changements dans les sérogroupes circulants des infections invasives ralentissent le succès des campagnes de vaccination
Pour les maladies invasives comme les infections à méningocoque et à pneumococque, les vaccins actuels protègent contre certains sérogroupes/sérotypes, mais pas contre tous. Depuis l'introduction de ces vaccins en Belgique, la circulation des souches incluses dans le vaccin a considérablement diminué. Cependant, d'autres souches non couvertes par le vaccin du calendrier vaccinal sont en augmentation. Cette évolution épidémiologique n'indique pas un échec de la politique vaccinale — l'incidence totale reste inférieure à celle observée avant l'introduction des programmes de vaccination. Elle met toutefois en évidence la nécessité de développer de nouveaux vaccins et d'ajuster les calendriers de vaccination. Par exemple, le vaccin méningococcique a été modifié en 2023, passant du MenC au MenACWY, afin d'inclure trois sérogroupes supplémentaires, après une augmentation des sérogroupes W et Y. Concernant la maladie pneumococcique, en 2025, le Conseil supérieur de la santé a recommandé de passer du vaccin PCV13 (qui protège contre 13 types de pneumocoques) au PCV20 (qui protège contre 20 sérotypes). Ce changement permettrait de protéger contre 7 sérotypes supplémentaires en forte augmentation en Belgique. La mise en œuvre de cette recommandation est actuellement en cours d'examen. Pour l'instant, le vaccin PCV13 reste celui fourni dans le programme de vaccination gratuit.
3.1. Couverture vaccinale des enfants de moins de 2 ans
La couverture vaccinale en Belgique est élevée et stable dans le temps
En Belgique, le seuil de couverture de 90 % fixé par le Plan d'Action Mondial pour les Vaccins (GVAP) de l'OMS [3] a été atteint pour la vaccination primaire complète (1 à 4 doses selon le vaccin) pour tous les vaccins inclus dans le calendrier vaccinal de base recommandé, à l'exception du vaccin contre le rotavirus. Le vaccin contre le rotavirus est le seul recommandé pour les enfants qui n'est pas fourni gratuitement dans le programme de vaccination.
La couverture vaccinale pour les vaccins des programmes de vaccination de base est comparable dans toutes les régions de Belgique
La couverture vaccinale pour les vaccins des programmes de vaccination de base pour les enfants est constamment élevée dans toutes les régions de Belgique. La couverture vaccinale nationale pour le calendrier complet (4 doses) du vaccin hexavalent est de 94 %, avec des taux de couverture comparables dans toutes les régions. Le vaccin hexavalent est un vaccin qui combine la vaccination contre six maladies en une seule injection (diphtérie-tétanos-coqueluche (DTP), hépatite B (HebB), Haemophilus influenzae de type b (Hib) et poliomyélite (polio). De même, la couverture des vaccins méningococciques (92 %) et pneumococciques (94 %), ainsi que de la première dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR1), montre des différences régionales minimales.
La couverture vaccinale contre le rotavirus est inférieure à Bruxelles et en Wallonie
Le vaccin contre le rotavirus est recommandé par le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), mais il n'est pas inclus dans les programmes de vaccination gratuits des régions. Il est partiellement remboursé par le RIZIV-INAMI, mais il reste nécessaire de payer environ 7 à 12 € par dose. En conséquence, les taux de vaccination étaient plus faibles que pour les vaccins gratuits du programme de vaccination de base, notamment à Bruxelles (69 %) et en Wallonie (80 %). En Flandre, en revanche, le taux de couverture vaccinale était de 92 %.
3.2. Couverture vaccinale des adolescents
Les objectifs de l'OMS pour la couverture des vaccins ROR et HPV ne sont pas atteints
Les objectifs de l'OMS de 95 % pour les 2 doses documentées de rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et de ≥ 90 % pour la couverture du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) n'ont pas été atteints en Belgique. Selon les dernières enquêtes disponibles, la couverture nationale moyenne pondérée pour la ROR2 était de 82 % et est restée relativement stable dans le temps.
La couverture nationale pour la vaccination complète contre le HPV (2 doses) est de 72 % pour les filles, 65 % pour les garçons et 68 % pour les filles et garçons ensemble. La vaccination contre le HPV a lentement augmenté au fil des ans pour les filles. En 2019, la vaccination pour les garçons a été introduite. La couverture chez les garçons est actuellement inférieure à celle des filles.
Différences régionales importantes dans les taux de couverture des adolescents
Suite à l'avis du Conseil Supérieur de la Santé de réduire l'âge pour la deuxième dose de la ROR, la Communauté française (FWB) et la Communauté germanophone ont abaissé l'âge à 7-8 ans, tandis que la Communauté flamande l'a fixé à 9-10 ans. En Flandre, la dernière enquête a été réalisée en 2020, indiquant une couverture de 89 %. La FWB a mené une nouvelle enquête de couverture en 2021-2022, indiquant une couverture de 73 % dans l'ensemble de la Communauté française, et de 70 % spécifiquement à Bruxelles. Il est probable qu'il y ait une sous-déclaration de la vaccination complète (ROR 1+2), en raison de la perte ou de l'absence de documentation pour la première dose dans toutes les régions.
Pour le HPV, la couverture nationale moyenne pondérée masque des différences régionales importantes. En 2019-2020, la Flandre avait un taux de couverture complet de la vaccination contre le HPV de 81 % pour les filles et les garçons, tandis que la Communauté française avait un taux de couverture de 48 %. Dans une nouvelle enquête de la FWB en 2022-2023, la couverture dans la Communauté française a augmenté à 52 %. À Bruxelles, la couverture a augmenté de 39 % à 41 %.
Le Conseil Supérieur de la Santé belge décide, sur une base scientifique, du calendrier vaccinal recommandé pour les enfants. Ce calendrier inclut actuellement des vaccins pour treize maladies infectieuses. Parmi ceux-ci, le vaccin contre la poliomyélite est le seul qui soit obligatoire en Belgique. Les différentes Communautés (flamande, française et germanophone) sont ensuite responsables de la mise en œuvre des directives et de l'organisation pratique des campagnes de vaccination. En conséquence, il existe des différences régionales dans l'âge d'administration de certains vaccins pour les enfants (voir les calendriers pour la Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles) ainsi que dans les marques de vaccins utilisées. Des informations détaillées sont disponibles dans le rapport « Politique et conseils de vaccination en Belgique » (disponible en néerlandais et en français).
En Belgique, la couverture vaccinale est suivie grâce à des enquêtes de couverture organisées et financées par les régions/communautés concernées. Ces enquêtes ont lieu environ tous les quatre à cinq ans. Une estimation de la couverture vaccinale nationale en Belgique est calculée chaque année par le Département d’Épidémiologie des Maladies Infectieuses de Sciensano, sur base des études de couverture vaccinale les plus récentes, pondérées en fonction de la taille de la population. Pour étudier la couverture vaccinale des nourrissons, la même méthodologie est utilisée dans les trois régions, avec un échantillon tiré de la population générale. La méthode utilisée pour étudier la couverture vaccinale des adolescents varie selon les régions. En Flandre, les études sur la couverture vaccinale des adolescents sont réalisées sur un échantillon de la population générale. À Bruxelles et en Wallonie, les enquêtes sur la couverture vaccinale ont été menées chaque année sur un échantillon d'élèves des écoles francophones [3]. En Flandre, un registre électronique de vaccination, Vaccinet, existe depuis 2006 et est utilisé régulièrement par tous les vaccinés. Pour la Communauté française, de nouveaux registres de vaccination sont actuellement en développement. À l'avenir, les estimations de la couverture vaccinale basées sur les registres pourraient remplacer les enquêtes périodiques.
Rapports épidémiologiques
Des informations plus détaillées sur l'épidémiologie et la surveillance des maladies à prévention vaccinale peuvent être consultées dans les rapports annuels disponibles sur les pages spécifiques des sujets de santé sur le site de Sciensano :
Communautés localisées avec une faible adhésion à la vaccination (par exemple, groupes démographiques spécifiques, zones géographiques, communautés difficiles à atteindre, etc.), augmentant leur susceptibilité à l'infection et la probabilité d'épidémies.
Sérotypes/sérogroupes
Désigne une méthode de classification des cellules ou des micro-organismes, tels que les bactéries, basée sur les antigènes ou autres molécules trouvés à leur surface.
Couverture vaccinale
Pourcentage de personnes ayant reçu certaines doses de vaccins. Par exemple, la couverture du DTP3 est le pourcentage de nourrissons ayant reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP).
Vaccination primaire
La série initiale de vaccinations administrées à un individu pour acquérir une immunité contre une maladie particulière, impliquant généralement plusieurs doses administrées (de 1 à 4 doses selon le vaccin) sur une période spécifiée pour générer une réponse immunitaire forte et durable.
Jacquinet S, Martini H, Mangion J, Neusy S, Detollenaere A, Hammami N. Outbreak of Corynebacterium diphtheriae among asylum seekers in Belgium in 2022: operational challenges and lessons learnt. Euro Surveill. 2023;28(44).
World Health Organization. Global vaccine action plan: monitoring, evaluation and accountability: secretariat annual report 2020. Geneva: World Health Organization; 2020. https://iris.who.int/handle/10665/337433
WHO & Unicef. WHO/UNICEF Estimates of National Immunization Coverage (WUENIC). 2024.
Maertens K, Willen L, Van Damme P, Roelants M, Guérin C, de Kroon M, et al. Studie van de vaccinatiegraad in Vlaanderen, 2020. Leuvens Universitair Vaccinologie Centrum, KUL, Leuven and Centrum voor de Evaluatie van Vaccinaties, UA, Antwerpen; https://www.laatjevaccineren.be/vaccinatiegraadstudie
Robert E, Swennen B, Coppieters Y. Enquête de couverture vaccinale des enfants de 18 à 24 en Fédération Wallonie-Bruxelles (Bruxelles excepté), 2019. Bruxelles: Ecole de Santé Publique, ULB; 2020. https://www.ccref.org/e-vax/EnqueteNourrissons2019-
Robert E, Swennen B, Coppieters Y. Enquête de couverture vaccinale des enfants de 18 à 24 mois en Région de Bruxelles-Capitale, 2019. Bruxelles: Ecole de Santé Publique, ULB; 2020. https://www.ccref.org/e-vax/EnqueteNourrissons2019-
Brasseur C, Sarr K, Montoisy C. Résumé de l’enquête de couverture vaccinale 2021-2022. La vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) chez les élèves de 6ème primaire dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Bruxelles: FWB et ONE; 2022. https://www.ccref.org/e-vax/resume_enquete_couverture_vaccinale_2021-2022.pdf
Brasseur C, Sarr K. Résumé enquête de couverture vaccinale 2022-2023. La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) chez les élèves de 2ème secondaire dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Bruxelles: FWB et ONE; 2023. https://www.ccref.org/e-vax/pdf/ECV_2022-2023_HPV_Resume.pdf
Pour obtenir une vue d'ensemble sur l'utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens en Belgique, consultez la plateforme BELMAP. Elle rassemble des données nationales provenant de l’humain, des animaux, de l’alimentation et de l’environnement, accompagnées d’analyses d’experts, de liens vers les programmes de surveillance et de recommandations pour renforcer le suivi. Vous pouvez également consulter le rapport complet pour des informations plus détaillées.
Les antimicrobiens sont des médicaments utilisés pour tuer ou stopper la croissance des micro-organismes responsables d’infections. Ils comprennent les antibiotiques (contre les bactéries), les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires.
La résistance aux antimicrobiens (AMR) survient lorsque les micro-organismes deviennent résistants à ces médicaments, soit naturellement, soit à la suite d’une exposition répétée ou inappropriée (par exemple, utiliser des antibiotiques pour traiter des infections virales).
Cette résistance croissante est alimentée par:
La surutilisation et la mauvaise utilisation des antimicrobiens chez l’humain et chez l’animal,
La propagation de souches résistantes entre les personnes, les animaux et l’environnement.
Le manque de nouvelles options de traitement aggrave l’impact de cette résistance croissante, avec de graves conséquences : traitements inefficaces, infections prolongées, hospitalisations plus longues, coûts médicaux accrus et mortalité plus élevée. Lutter contre l'AMR est une priorité mondiale. Cela nécessite un usage responsable des antimicrobiens, une prévention efficace des infections et un investissement constant dans la recherche et l’innovation.
La Belgique lutte contre l'AMR grâce à une approche One Health, qui reconnaît le lien entre la santé humaine, animale et environnementale. Les acteurs clés sont:
Sciensano: surveillance nationale, recherche et recommandations,
AMCRA et la Commission de coordination de la politique antibiotique (BAPCOC): utilisation vétérinaire des antimicrobiens et sensibilisation,
Et une collaboration avec les partenaires européens comme the European Medicines Agency (EMA), European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC), et European Food Safety Authority (EFSA).
Definitions
One Health
One Health représente la poursuite d’une approche holistique (consistant à envisager l’ensemble plutôt que la somme des différentes parties qui composent quelque chose) dans la recherche sur la santé des humains, des animaux, de leur environnement et/ou de la société en étudiant les interactions entre ces éléments et leur impact sur la santé.
Si vous souhaitez obtenir des informations ou vous faire dépister pour les IST (y compris le VIH/sida), vous pouvez consulter les sites internet suivants :
Nous vous rappelons que l'utilisation d'une protection adéquate lors de chaque rapport sexuel reste le moyen le plus efficace de prévenir les IST.
1.Messages clés
Le nombre total de personnes nouvellement diagnostiquées avec le VIH en 2023 a légèrement augmenté par rapport à 2022. Le nombre de diagnostics de VIH a augmenté pour la troisième année consécutive. Cela met fin à la tendance à la baisse observée auparavant.
En 2023, 70 % des nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des hommes. La plupart des personnes diagnostiquées avec le VIH appartenaient à la tranche d'âge 20-49 ans.
Une augmentation des nouveaux diagnostics en 2023 a été observée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Cette augmentation concerne principalement les HSH belges et le groupe d'âge des 30-39 ans.
Le nombre de diagnostics chez les hétérosexuels a également augmenté, en particulier chez les femmes de nationalité belge et d'autres nationalités européennes, ainsi que chez les hommes originaires d'Afrique subsaharienne et d'Europe.
Le taux de nouveaux diagnostics de VIH est plus élevé à Bruxelles que dans les autres régions, ce qui reflète le fait que l'infection par le VIH est principalement un phénomène urbain.
2.Nouveaux diagnostics d'infections par le VIH en 2023
En 2023, 665 nouveaux diagnostics d'infections par le VIH ont été établis en Belgique (5,7 nouveaux diagnostics pour 100.000 habitants, soit en moyenne 1,8 cas par jour). Parmi ceux-ci, 70% étaient des hommes. 76% des infections par le VIH ont été diagnostiquées chez des personnes âgées de 20 à 49 ans.
Les nouveaux diagnostics de VIH ont augmenté pendant 3 années consécutives (2021-2023)
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté de 13% en 2023 par rapport à l'année 2022. Le nombre total de nouveaux diagnostics de VIH est à présent similaire à la dernière année pré-Covid (-1,3% par rapport à 2019).
Entre le début de l'épidémie au début des années 80 et la fin de 2023, un total de 31.770 personnes ont été diagnostiquées avec le VIH, et un total de 5.656 cas de sida ont été signalés.
Bruxelles a un taux de diagnostic plus élevé que le reste de la Belgique
En 2023, sur les 665 personnes nouvellement diagnostiquées, 220 cas ont été déclarés dans la Région de Bruxelles-Capitale, 283 dans la Région flamande, 153 dans la Région wallonne, et 9 personnes résidaient à l'étranger.
Lorsque l'on tient compte du nombre d'habitants, les taux d'incidence en Région flamande (max 8 pour 100.000 habitants dans l’arrondissement d’Antwerpen) et en Région wallonne (max 9/100.000 dans l’arrondissement d’Arlon) sont comparables, tandis que le taux dans la Région de Bruxelles-Capitale est beaucoup plus élevé (18/100.000). Cette différence n'est pas surprenante puisqu'une prévalence plus élevée du VIH est un phénomène courant dans les grandes villes. La Région de Bruxelles-Capitale peut en effet être considérée comme une grande ville - avec les caractéristiques socioculturelles d'un contexte urbain - tandis que les deux autres régions mélangent des contextes ruraux, semi-urbains et urbains.
L’augmentation des nouveaux diagnostics entre 2021 et 2023 était observable dans les trois régions
L'augmentation observée au niveau national à partir de 2021 du nombre de personnes nouvellement diagnostiquées se retrouve dans les trois régions, après une baisse au cours de la décennie précédente. Cette augmentation récente est particulièrement marquée dans la région de Bruxelles-Capitale.
Diversification dans les 2 populations clés en Belgique
L'épidémie de VIH en Belgique touche principalement deux populations : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), majoritairement de nationalité belge, et les hommes et femmes ayant contracté le virus lors de relations hétérosexuelles, principalement originaires d'Afrique subsaharienne.
Cependant, tant chez les HSH que chez les hétérosexuels, la répartition des nationalités évolue de manière significative au fil du temps. Parmi les personnes infectées par contact hétérosexuel, la part des personnes de nationalité subsaharienne est en baisse (49% en 2014 à 43% en 2023). Le nombre de diagnostics chez les hétérosexuels a augmenté de 13% en 2023 par rapport à 2022. Cette augmentation est plus importante chez les femmes de nationalité belge et d'autres nationalités européennes (respectivement +19% et +23% vs 2022), ainsi que chez les hommes originaires d'Afrique subsaharienne et d'Europe (+33% et +49% vs 2022).
En 2023, 297 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez les HSH ; cela représente une augmentation de 16% par rapport à 2022. Si le nombre de nouveaux diagnostics diminue enfin chez les 20-29 ans après une hausse importante (+34% entre 2021 et 2022), on observe une augmentation particulièrement forte chez les 30-39 ans depuis 2 ans. Une augmentation de 14% est également observée chez les HSH de nationalité belge par rapport à 2022 ; ils représentent 48% des diagnostics de VIH chez les HSH en 2023 ; 18% ont une autre nationalité européenne et 13% ont une nationalité latino-américaine.
Près de 20 000 personnes vivaient avec le VIH en Belgique en 2023
À la fin de l'année 2023, on estimait à 18 690 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Belgique. Parmi elles, 93 % avaient été diagnostiquées et 95 % suivaient un traitement antirétroviral.
Plus d'un millier de personnes en Belgique vivent avec une infection au VIH non diagnostiquée
En 2023, Sciensano a estimé le nombre de personnes vivant avec une infection au VIH non diagnostiquées [1] sur base d'un outil développé par l'ECDC [2]. On estime que 1325 personnes vivant avec le VIH en Belgique ignoraient leur séropositivité. Ces estimations doivent cependant être interprétées avec précaution étant donné l’incertitude importante sur les estimations des 3 dernières années issues de ce modèle. Sur base de l'outil de l'ECDC, le nombre de personnes vivant avec le VIH non diagnostiqué en Belgique semble diminuer régulièrement depuis 2011.
Les infections sexuellement transmissibles (IST), telles que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) se transmettent principalement par contact sexuel de personne à personne. En outre, le VIH peut être transmis par les produits sanguins et le transfert de tissus, ainsi que de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou l'allaitement.
Le VIH peut être présent sans symptômes, ce qui peut faciliter sa transmission. C'est l'une des maladies transmissibles les plus graves en Europe. L'infection par le virus peut, si un traitement antirétroviral (TAR) n'est pas mis en place, entraîner une morbidité grave (syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)) et nécessite un traitement à vie.
Le VIH est une infection évitable car sa transmission peut être largement prévenue par des mesures comportementales (rapports sexuels protégés, injections propres). L'incidence du VIH dans une population est un indicateur du succès/échec des stratégies de prévention. Depuis 2017, l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) est remboursée en Belgique.
Surveillance du VIH en Belgique
La surveillance épidémiologique du VIH en Belgique date de 1985 et est réalisée par Sciensano sur base de l'enregistrement des nouveaux diagnostics de VIH. Ces données sont rapportées par les sept laboratoires de référence du SIDA qui effectuent toutes les confirmations des tests de dépistage positifs du VIH. En plus d'enregistrer le nombre de nouveaux diagnostics de séropositivité, les laboratoires recueillent également des données épidémiologiques de base sur le sexe, l'âge, la nationalité, la voie d'infection probable et le stade clinique au moment du diagnostic.
Sciensano collecte également des données sur les personnes vivant avec le VIH prises en charge en Belgique (données de cohorte VIH) auprès des laboratoires de référence SIDA et des centres de référence VIH.
Outre les cas nouvellement diagnostiqués, Sciensano estime également le nombre de personnes vivant avec le VIH : celles qui n'ont pas encore été diagnostiquées [1] et celles qui vivent avec une infection diagnostiquée. Pour estimer la population non diagnostiquée, un instrument développé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), appelé ECDC HIV Modeling Tool [2], est utilisé. Les données de la cohorte VIH sont utilisées pour estimer le nombre de personnes vivant avec une infection diagnostiquée.
L'ECDC et le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe coordonnent conjointement la surveillance du VIH/sida en Europe [3]. La comparabilité internationale présente certaines limites, car les systèmes de surveillance nationaux diffèrent en termes d’exhaustivité et de délai de déclaration.
Définitions
Nouveaux diagnostics de VIH
Un nouveau diagnostic de VIH est défini comme un premier diagnostic de VIH. Les personnes, principalement étrangères, ayant reçu un diagnostic de VIH ou ayant été prises en charge pour le VIH dans un autre pays avant que leur diagnostic ne soit confirmé en Belgique sont traitées séparément. Les personnes dont l'infection au VIH est connue ne représentent pas une population qui aurait pu bénéficier de mesures de prévention en Belgique, et sont donc présentées séparément. De plus amples informations à leur sujet sont disponibles dans le rapport épidémiologique annuel.
VIH/SIDA
L'infection par le VIH et le SIDA sont les acronymes de "infection par le virus de l'immunodéficience humaine" (VIH) et "syndrome d'immunodéficience acquise" (SIDA) . L'infection initiale est le plus souvent asymptomatique, ou peut se manifester par des symptômes de type grippal. Elle est suivie d'une période prolongée sans symptôme. Si l'infection progresse, elle interfère davantage avec le système immunitaire, augmentant le risque de développer des infections comme la tuberculose, ainsi que d'autres infections opportunistes et des tumeurs rares chez les personnes ayant une fonction immunitaire normale. Ces symptômes tardifs de l'infection sont appelés syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Depuis la fin des années 90, les traitements antirétroviraux sont efficaces pour ralentir l'évolution de la maladie.
Cette page présente les données sur la grippe et les syndromes grippaux au cours de la saison 2018-2019. En raison de l'augmentation de la charge de travail liée au COVID-19, les données définitives pour les saisons 2019-2020, 2020-2021, et 2021-2022 ne sont pas encore publiées. En attendant, nous vous invitons à consulter :
En moyenne, environ 600 000 personnes sont atteintes d’un syndrome grippal chaque année en Belgique (5 % de la population). Environ 50-60 % de ces cas sont des cas de grippe avérés.
Dans la plupart des cas le syndrome grippal est une maladie bénigne, cependant dans environ 2 % à 3 % des cas de grippe, une hospitalisation est nécessaire. Parmi les cas de grippe hospitalisés, 13 % développent des complications sévères et 6 % décèdent durant le séjour; en général, plus de 80 % de ces décès concernent des personnes âgées de 65 ans et plus.
En Belgique, l’épidémie de grippe de la saison 2018-2019 a duré 8 semaines, ce qui reste dans la moyenne par rapport aux saisons précédentes. Environ 506 000 Belges ont consulté leur médecin traitant pour des symptômes grippaux. Les indicateurs de sévérité indiquent que cette épidémie de grippe n'était pas plus grave qu'au cours des saisons précédentes.
2.Introduction
Le syndrome grippal (SG) est un terme désignant le diagnostic médical d’une éventuelle grippe ou d’une autre maladie dont l’ensemble des symptômes sont similaires. Ces symptômes comprennent habituellement de la fièvre, des frissons, une sensation de malaise, une toux sèche, une perte d’appétit, des courbatures et des nausées, généralement d’apparition soudaine. Dans la plupart des cas, le SG est une maladie bénigne, mais ses complications peuvent être dangereuses pour les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladie chronique.
Le syndrome grippal est causé par divers agents pathogènes respiratoires, notamment, outre le virus de la grippe (influenza), le virus para-influenza, l'adénovirus, le virus respiratoire syncytial (VRS) et Mycoplasma pneumoniae. Les virus de la grippe A(H1N1) et A(H3N2) ainsi que le virus de la grippe B sont à l'origine des épidémies saisonnières de grippe en Belgique et circulent chaque année à des degrés divers. La vaccination demeure le meilleur moyen de prévenir la transmission, les complications et l'hospitalisation de la grippe.
Sciensano coordonne un réseau sentinelle de médecins généralistes et d'hôpitaux afin d’assurer une surveillance permanente de l'activité des SG et de la grippe, mais aussi de l'intensité et de la gravité des épidémies et de leur impact sur la population. Le seuil épidémique est défini par un nombre minimum de consultations chez un médecin généraliste par semaine pour des symptômes grippaux, pour 100 000 habitants. Au-delà de ce seuil, on parle officiellement d'une épidémie. Ce nombre est calculé par le European Centre for Disease prevention and Control (ECDC) et a varié entre 135 et 157 visites chez un médecin généraliste/100 000 habitants au cours des 5 dernières années. Sciensano héberge également le Centre national de référence (CNRC) pour le virus de la grippe.
Au niveau international, la surveillance de la grippe et la préparation à une pandémie sont coordonnées par l'ECDC et l'OMS.
En Belgique, l’épidémie de grippe de la saison 2018-19 a duré 8 semaines, ce qui est comparable aux saisons précédentes. Le seuil épidémiologique a été dépassé à partir de la semaine 4/2019 (du 21 au 27 janvier 2019) à la semaine 11/2019 (du 11 au 17 mars 2019). L’épidémie a été d’activité moyenne.
De la semaine 40/2018 à la semaine 18/2019, des échantillons respiratoires de patients atteints d'un syndrome grippal ont été prélevés par le réseau sentinelle de médecins généralistes et analysés au Centre National de Référence pour la Grippe. Parmi ces échantillons, 53 % étaient positifs aux virus de la grippe.
Sur base des données de surveillance du réseau de médecins généralistes vigies, on estime qu’environ 506 000 Belges ont consulté leur médecin traitant pour un syndrome grippal et que, s'ils avaient été tous systématiquement testés, environ 307 000 d'entre eux seraient effectivement infectés par le virus de la grippe.
Tous les groupes d'âge ont été touchés à peu près les mêmes semaines durant l'épidémie, avec des pics d'incidence aux semaines 7/2019 et 8/2019.
Malgré un nombre important d’hospitalisations pour des infections aigües sévères des voies respiratoires (SARI : severe acute respiratory tract infection) au cours de cette saison, les indicateurs de sévérité des cas de grippes confirmés (estimés par le réseau des six hôpitaux sentinelles) ont indiqué que cette épidémie de grippe n’était pas plus grave que lors des saisons précédentes.
La durée moyenne de séjour pour une grippe sévère au cours de cette saison était de 8,8 jours (variant de 3,6 jours chez les 0-4 ans à 13,3 jours chez les personnes âgées de 85 ans et plus), ce qui est comparable aux autres saisons.
Environ 2 % à 3 % des personnes atteintes de la grippe ont été hospitalisées. Parmi elles, 13 % ont développé des complications sévères et 6 % sont décédées durant leur séjour hospitalier, ce qui est comparable aux saisons précédentes. La grande majorité des patients qui ont souffert de complications graves présentaient une comorbidité préexistante (91 %).
Des décès n'ont été observés que chez les personnes âgées de 54 ans et plus, et 90 % d’entre eux ont été observés chez des patients présentant une ou plusieurs comorbidités. L'âge médian de décès des patients sans comorbidités était de 87 ans (intervalle : 71-90 ans) et l'âge médian de décès des patients avec comorbidités était de 79 ans (intervalle : 54-97 ans).
Comparaison internationale
Les observations en Belgique étaient comparables avec celles du reste de l'Europe.
Au niveau européen, l'activité grippale a commencé la semaine 49/2018, a culminé la semaine 7/2019 et est revenue aux niveaux initiaux la semaine 17/2019. Les virus de la grippe ont commencé à circuler à des niveaux élevés de la semaine 52/2018 à la semaine 12/2019.
Les cas de grippe rencontrés dans les unités de soins intensifs (USI) étaient principalement des personnes âgées de 65 ans et plus, mais dans certains pays, le nombre de personnes âgées de 40 à 64 ans était important.
Chaque année en Belgique, entre 300 000 et 900 000 personnes visitent leur médecin généraliste à cause d'un syndrome grippal. Parmi celles-ci, le nombre annuel d'infections grippales est estimé entre 116 000 et 472 000.
Depuis 2012, entre 11 % et 15 % des patients hospitalisés pour une grippe ont développé des complications sévères et 4 % à 9 % sont décédés pendant leur séjour à l’hôpital.
Le SG peut être causé par divers agents microbiens autres que les virus grippaux. L'infection grippale cause un syndrome clinique difficile à distinguer des autres infections respiratoires. Le SG est défini par l'Organisation Mondiale de la Santé comme une infection respiratoire aiguë dont les symptômes comprennent entre autres une fièvre mesurée de 38 C° (≥) et une toux apparues au cours des 10 derniers jours.
Severe acute respiratory tract infection (SARI)
La SARI est définie par l'Organisation Mondiale de la Santé comme une infection respiratoire aiguë avec des antécédents de fièvre ou une fièvre mesurée de ≥ 38 C° et une toux, apparues au cours des 10 derniers jours et nécessitant une hospitalisation. Cette définition vise à englober à la fois les pneumonies liées à la grippe et les décompensations (liées à la grippe) de maladies chroniques telles que l’asthme ou les maladies cardiaques.
Références
Bossuyt N, Bustos Sierra N, Thomas I, Barbezange C, Van Cauteren D, Vermeulen M. Surveillance of influenza-like illness in season 2018-2019. Brussels: Sciensano; 2020. Available from https://epidemio.wiv-isp.be/ID/diseases/Pages/Influenza.aspx.
La Belgique est un pays à faible incidence de tuberculose, avec 7,4 nouveaux cas de tuberculose pour 100 000 habitants en 2023.
Il existe d'importantes différences régionales, la région de Bruxelles-Capitale présentant l'incidence la plus élevée (21,3 cas de tuberculose pour 100 000 habitants).
L'incidence de la tuberculose était plus élevée chez les hommes, indépendamment de l'âge, de la région ou de la nationalité.
Plus de cas ont été signalés dans les grandes villes, Bruxelles présentant l'incidence la plus élevée.
En Belgique, 64% des cas de tuberculose sont survenus chez des personnes n'ayant pas la nationalité belge.
2.Incidence de la tuberculose
La Belgique est un pays à faible incidence de tuberculose avec 7,4 cas pour 100 000 habitants en 2023
En 2023, 869 nouveaux cas de tuberculose ont été déclarés en Belgique (7,4 cas/100 000 habitants). Les hommes étaient environ 2 fois plus souvent touchés par la maladie que les femmes, 72% des nouveaux cas étant survenus chez les hommes en 2023 en Belgique. Sur l'ensemble des cas, 39% des patients atteints de tuberculose diagnostiqués en 2023 étaient âgés de 25 à 44 ans.
La Région de Bruxelles-Capitale est la région où l'incidence de la tuberculose est la plus élevée
Sur le nombre total de nouveaux cas enregistrés, 40% des cas de tuberculose ont été enregistrés en Région flamande (n=350), 30% en Région de Bruxelles-Capitale (n=264) et 29% en Région wallonne (n=255). Compte tenu du nombre d'habitants dans chaque région, le taux d'incidence était trois fois plus élevé dans la Région de Bruxelles-Capitale (21,3 cas/100 000) que dans la Région wallonne (6,9 cas/100 000) et la Région flamande (5,2 cas/100 000). Les taux d'incidence en Région flamande et en Région wallonne étaient similaires, avec des taux légèrement plus élevés en Région wallonne.
La tuberculose est plus fréquente chez les personnes de nationalité étrangère
En 2023, 64% des nouveaux cas de tuberculose sont survenus chez des personnes de nationalité étrangère en Belgique. Cette proportion était plus élevée dans la Région de Bruxelles-Capitale (71%) qu'en Région wallonne et en Région flamande (respectivement 58% et 63%). Parmi les Belges, le taux d'incidence était 4,6 fois plus élevé dans la Région de Bruxelles-Capitale (9,7/100 000) que dans la Région flamande (2,1/100 000), et 3 fois plus élevé que dans la Région wallonne (3,2/100 000). Chez les non-Belges, le taux d'incidence était 1,3 fois plus élevé dans la Région de Bruxelles-Capitale (41,0/100 000) que dans la Région flamande (31,1/100 000), et 1,1 fois plus élevé que dans la Région wallonne (37,2/100 000).
La répartition de l'incidence par âge et par sexe variait selon la nationalité en 2023. Chez les Belges, l'incidence augmentait avec l'âge chez les hommes, avec un pic dans le groupe des 75+. L'incidence était plus élevée chez les hommes que chez les femmes dans toutes les catégories d'âge, sauf chez les enfants (0-14 ans). Le rapport hommes-femmes tendait à augmenter avec l'âge, les taux d'incidence étant 2,7 fois plus élevés chez les hommes de plus de 75 ans.
Parmi les non-Belges, l'incidence la plus élevée a été observée dans le groupe d'âge des 15-29 ans, avec des taux particulièrement élevés chez les hommes. Les taux d'incidence les plus faibles chez les non-Belges ont été observés chez les enfants (0-14 ans). En excluant les enfants (0-14 ans), le taux d'incidence était de 1,6 à 4,8 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans tous les groupes d'âge, avec les ratios hommes/femmes les plus élevés dans les groupes d'âge 45-59 ans et 15-29 ans.
Les cas de tuberculose sont plus souvent signalés dans les grandes villes de Belgique
En 2023, la tuberculose était plus fréquente dans les grandes villes, où vivent davantage de personnes à risque.
L'incidence dans la ville de Bruxelles était la plus élevée (21,3 nouveaux cas/100 000) ; elle était 3 fois plus élevée que l'incidence globale en Belgique (7,4 nouveaux cas/100 000).
L'incidence était également élevée à Namur (17,7 nouveaux cas/100 000), suivie par Liège (17,4 nouveaux cas/100 000), Charleroi (14,2 nouveaux cas/100 000) et Anvers (13,4 nouveaux cas/100 000).
Gand était la seule ville où le taux d'incidence de la tuberculose était légèrement inférieur à la moyenne nationale (7,1 nouveaux cas/100 000).
En 2023, l'incidence de la tuberculose reste faible
Le nombre de nouveaux cas de tuberculose diminue depuis plus de 40 ans, bien que la diminution se ralentisse depuis les années 90 et tende à stagner ces dernières années. Le taux d'incidence est passé sous la barre des 10 cas/100 000 pour la première fois en 2007, classant le pays parmi les pays à faible incidence. En 2023, le taux d'incidence (7,4 cas/100 000 ; n=869) reste faible et est même légèrement inférieur à celui de 2021 (7,6 cas/100 000 ; n=875). Il est légèrement plus élevé qu'en 2020 (7,2/100 000), qui était l'incidence la plus faible jamais observée en Belgique, probablement en raison du contexte de la pandémie de COVID-19 (notamment accès difficile aux soins, collecte de données plus complexe, sous-déclaration, mesures d'endiguement, mesures barrières, mise à disposition d'hébergements d'urgence pour les populations, fermeture des frontières, etc...). Si les incidences plus faibles en 2020 et 2021 pouvaient être expliquées par le COVID-19, ce n'est plus le cas pour la faible incidence en 2023.
Depuis 1981, le taux d'incidence est en baisse dans les trois régions, avec des variations plus importantes à Bruxelles :
En Région wallonne, l'incidence (6,9/100.000) augmente à nouveau par rapport à 2022 (5,7/100.000) mais reste inférieure au rebond postpandémie observé en 2021 (7,2/100.000).
En Région flamande, le nombre de cas diminue à nouveau en 2023 (350 versus 371 en 2022). L’incidence diminue donc à 5,2/100.000 versus 5,5/100.000 en 2022.
Dans la région de Bruxelles-Capitale, le taux d'incidence a légèrement diminué, passant de 22,2 cas/100 000 en 2022 à 21,3 cas/100 000 en 2023.
Bien qu'étant un pays à faible incidence, la Belgique est classée troisième en termes d'incidence de la tuberculose parmi les pays de l'UE
En 2023, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) [4], le taux d'incidence estimé en Belgique était supérieur à la UE-14 moyenne, ce qui plaçait le pays à la 3ème position de l'UE-14 après le Portugal et la France.
Les comparaisons internationales réalisées à partir de données déclarées doivent être interprétées avec prudence, car les méthodes de collecte des données sont différentes selon les pays. C'est pourquoi la WHO Global Task Force on TB Impact Measurement [1] a développé une méthodologie permettant de prendre en compte la sous-déclaration, le surdiagnostic et le sous-diagnostic dans les estimations de la tuberculose. Cela explique pourquoi le taux d'incidence en Belgique présenté dans cette comparaison internationale (7,5 nouveaux cas pour 100 000) est différent du taux d'incidence extrait de la publication du registre belge de la tuberculose (7,4 cas pour 100 000).
Incidence de la tuberculose pour 100 000, pays de l'UE-14, 2023 Source : WHO/ECDC [4]
La tuberculose est une maladie causée par une bactérie appelée Mycobacterium tuberculosis qui affecte généralement les poumons.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 10 millions de nouveaux cas de tuberculose surviennent chaque année. La maladie est l'une des dix principales causes de décès dans le monde, et est probablement redevenue la première cause mondiale de décès dus à un seul agent infectieux en 2023, après avoir été remplacée pendant 3 ans par le COVID-19. La Belgique se situe parmi les "pays à faible incidence" avec moins de 10 nouveaux cas de tuberculose pour 100 000 habitants par an [1].
La tuberculose peut aujourd'hui être traitée efficacement avec un taux de réussite de 81% en 2023 en Belgique. En Belgique, le traitement est gratuit pour l'ensemble de la population, y compris pour les personnes sans assurance maladie. Cependant, 7,4 % des patients atteints de tuberculose meurent encore avant la fin du traitement. [2].
Les principaux facteurs de risque de la tuberculose sont les contacts avec des personnes infectées, la pauvreté, un mauvais état nutritionnel et l'immunodéficience. Certaines personnes sont plus susceptibles d'être infectées par la tuberculose car elles sont plus exposées à la maladie, comme les professionnels de la santé et les populations vulnérables telles que les sans-abri, les prisonniers et les migrants originaires de pays où la prévalence de la tuberculose est élevée.
Le taux d'incidence est calculé comme le nombre de nouveaux cas divisé par le nombre de personnes enregistrées dans le registre national. Le taux d'incidence chez les non-Belges est légèrement surestimé, car les cas chez les migrants non enregistrés sont comptés dans le numérateur, alors que le dénominateur ne peut inclure que les migrants enregistrés.
Définitions
Cas de tuberculose
Selon la définition recommandée par l'OMS [5], un cas de tuberculose est défini comme un cas de tuberculose active diagnostiqué cliniquement par un clinicien ou un autre praticien médical ou confirmé bactériologiquement. Les cas diagnostiqués cliniquement comprennent "les cas diagnostiqués sur la base d'anomalies radiographiques ou d'une histologie suggestive et les cas extrapulmonaires sans confirmation en laboratoire" [5].
EU-14
L'UE-14 correspond à tous les pays qui appartenaient à l'Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-14 car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires. Note: Le Royaume-Uni n'est pas inclus car il a quitté l'UE.