Veuillez noter que les chiffres suivants doivent être interprétés dans le contexte du COVID-19.
1. Messages clés
- En 2020, 68 782 nouveaux diagnostics de cancer ont été établis, dont 31 942 nouveaux cas chez les femmes et 36 840 chez les hommes. Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués étaient les cancers de la prostate, du poumon et colorectal chez les hommes, et les cancers du sein, colorectal et du poumon chez les femmes.
- Depuis 2006, le nombre de nouveaux diagnostics de cancer a augmenté, tant chez les hommes que chez les femmes, en partie en raison du vieillissement de la population. Après ajustement pour l'âge, les taux d'incidence n'ont augmenté que chez les femmes.
- Les taux d'incidence ajustés pour l'âge sont les plus élevés en région flamande chez les femmes et en région flamande et wallonne chez les hommes.
- Depuis 2006, l'incidence ajustée pour l’âge du cancer du poumon a augmenté de 13 % chez les femmes, alors qu'elle a diminué de 8.4 % chez les hommes. Au cours de la même période, l'incidence ajustée pour l'âge du mélanome a augmenté de 130 % chez les hommes et de 88 % chez les femmes.
2. Incidence du cancer
Le nombre de nouveaux cas de cancer enregistrés tombe de 71 651 en 2019 à 68 782 en 2020
En 2020, 68 782 nouveaux cas de cancer (à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes) ont été diagnostiqués, dont 36 840 nouveaux cas chez les hommes et 31 942 nouveaux cas chez les femmes.
L'incidence du cancer est clairement associée à l’âge, le taux d'incidence le plus élevé étant enregistré dans le groupe des 80 à 84 ans. Avant l'âge de 55 ans, les cancers sont plus souvent diagnostiqués chez les femmes, tandis que dans les groupes plus âgés, les diagnostics de cancer deviennent plus fréquents chez les hommes.
Source : Registre belge du cancer [1]
Le nombre de nouveaux cas en 2020 est le plus élevé en région flamande
En Belgique, le taux d'incidence brut a augmenté entre 2006 et 2020, tant chez les hommes que chez les femmes. Après ajustement pour l'âge, le taux d'incidence est passé de 486 pour 100 000 à 548 pour 100 000 chez les femmes, tandis qu'il a diminué de 508 pour 100 000 à 465 pour 100 000 chez les hommes.
Chez les hommes, la région flamande présente les taux d’incidence bruts les plus élevés, suivie par la région wallonne; la région de Bruxelles-Capitale présente des taux bruts beaucoup plus faibles. Chez les femmes, les taux bruts sont similaires en région wallonne et en région flamande, et plus faibles en région de Bruxelle-Capitale. Cette tendance est principalement due à la structure d'âge de ces populations, comme le révèlent les taux d'incidence ajustés pour l'âge. Même si les taux d'incidence ajustés pour l'âge restent les plus élevés en région flamande et en région wallonne chez les hommes et les femmes par rapport aux taux d'incidence ajustés pour l'âge dans la région de Bruxelles-Capitale, les disparités importantes des taux d'incidence par rapport aux estimations brutes disparaissent dans une certaine mesure. Une forte baisse de l'incidence brute et ajustée pour l'âge a été observée en 2020, première année de la pandémie de COVID-19. Par conséquent, les chiffres d'incidence doivent être interprétés avec prudence.
Entre 2006 et 2020, les taux d'incidence bruts du cancer ont augmenté tant chez les hommes que chez les femmes en région flamande et en région wallonne. En revanche, dans la région de Bruxelles-Capitale une tendance à la baisse est observée. Chez les hommes, les taux d'incidence ajustés pour l’âge ont diminués en région wallonne, en région de Bruxelles-Capitale, et en région flamande. Chez les femmes, les taux d'incidence ajustés pour l'âge ont augmenté en région flamande et en région wallonne, tout en restant stables en région de Bruxelles-Capitale.
- Hommes
- Femmes
Incidence du cancer brute pour 100 000 hommes, Belgique et régions, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]
Incidence du cancer brute pour 100 000 femmes, Belgique et régions, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]
- Hommes
- Femmes
Incidence du cancer ajustée pour l'âge pour 100 000 hommes, Belgique et régions, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]; Ajustement pour l'âge sur la base de la population standard européenne.
Incidence du cancer ajustée pour l'âge pour 100 000 femmes, Belgique et régions, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]; Ajustement pour l'âge sur la base de la population standard européenne.
Les cancers de la prostate et du sein occupent la première place chez les hommes et les femmes
En 2020, le cancer de la prostate était le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes et le cancer du sein était le plus diagnostiqué chez les femmes. L'incidence ajustée pour l'âge du cancer du sein chez les femmes est stable, tandis que l'incidence ajustée pour l'âge du cancer de la prostate a diminué chez les hommes entre 2006 et 2014, mais a légèrement augmenté depuis.
Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes, et depuis 2018 également le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes. L'incidence ajustée pour l'âge du cancer du poumon a augmenté de 84 % entre 2006 et 2020 chez les femmes, alors qu'elle a diminué de 19 % chez les hommes.
Les diagnostics de cancer colorectal sont restés stables entre 2006 et 2020 chez les hommes et les femmes, et ont montré un pic en 2014, lorsqu'un programme de dépistage du cancer colorectal a été introduit en Flandre.
L'incidence du mélanome est en augmentation pour les deux sexes. Chez les hommes, l'incidence ajustée pour l'âge a augmenté de 130 % entre 2006 et 2020, tandis qu'elle a augmenté de 89 % chez les femmes, plaçant le mélanome au 4e rang des cancers les plus fréquemment diagnostiqués chez les femmes depuis 2010, devant le cancer du col de l'utérus. Un dépistage plus actif peut avoir joué un rôle dans l'augmentation apparente de l'incidence, mais n'explique probablement pas la totalité du changement.
- Brute
- Ajustée
Incidence brute des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les hommes, Belgique, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]
Incidence ajustée pour l'âge des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les hommes, Belgique, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]
- Brute
- Ajustée
Incidence brute des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les femmes, Belgique, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]
Incidence ajustée pour l'âge des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les femmes, Belgique, 2006-2020
Source : Registre belge du cancer [1]
Comparaisons internationales
L’incidence brute du cancer pour 100 000 habitants est plus élevée en Belgique que la moyenne des pays de l’UE-15, tant chez les hommes que chez les femmes. Par rapport à la moyenne de l'UE-15, l'incidence pour 100 000 en Belgique est supérieure de 7,5 % chez les hommes et de 4,2 % chez les femmes.
Les comparaisons internationales doivent être interprétées avec prudence compte tenu de la grande hétérogénéité des méthodes de collecte de données en fonction des pays (registres ou systèmes de notification), impliquant différents niveaux de précision. Les données de la Grèce et de l’Espagne n’étaient pas disponibles.
- Hommes
- Femmes
Incidence brute du cancer pour 100 000 hommes, pays de l'UE-15, 2020 ou l'année la plus proche
Source : Base de données ‘Health for All’ de l'OMS-EURO [2]
Incidence brute du cancer pour 100 000 femmes, pays de l'UE-15, 2020 ou l'année la plus proche
Source : Base de données ‘Health for All’ de l'OMS-EURO [2]
3. Prévalence du cancer
4 Belges sur 100 vivent avec un diagnostic de cancer
472 360 personnes (4,1 % de la population belge totale) étaient en vie à la fin de 2020 après avoir reçu un diagnostic de cancer (cancer de la peau non mélanome inclus) entre 2011 et 2020. Ce nombre comprenait 240 462 hommes et 231 898 femmes. La prévalence brute et la prévalence ajustée pour l'âge pour 100 000 habitants étaient la plus élevée en Région Flamande.
Le cancer de la prostate était le cancer le plus répandu chez les hommes (71 647 cas, soit 1,3 % de la population masculine totale en Belgique). Chez les femmes, le cancer du sein était le cancer le plus répandu (87 789 cas, soit 1,5 % de la population féminine totale en Belgique). Fin 2020, 49 227 personnes étaient encore en vie après avoir reçu un diagnostic de cancer colorectal au cours des 10 dernières années.
L'information sur la prévalence du cancer donne une image différente de l'information sur l'incidence du cancer. En effet, la prévalence du cancer dépend de l'incidence et de la survie du cancer, et cette dernière est très différente d'un cancer à l'autre. Le cancer du poumon, par exemple, a un faible taux de survie, de sorte que peu de survivants seront présents lors des années suivant la découverte du cancer, et malgré l'incidence élevée, la prévalence sera assez basse. Par contre, les taux d'incidence et de survie des cancers de la prostate et du sein sont élevés, ce qui explique leur prédominance dans les estimations de prévalence.
- Hommes
- Femmes
Cancers les plus prévalents à dix ans (en chiffres absolus) chez les hommes, Belgique, 2020
Source : The non-fatal burden of cancer in Belgium [3]
Cancers les plus prévalents à dix ans (en chiffres absolus) chez les femmes, Belgique, 2020
Source :The non-fatal burden of cancer in Belgium [3]
4. En savoir plus
Voir les métadonnées pour cet indicateur
Visualiser les taux de prévalence de manière dynamique
Introduction
Les cancers constituent un ensemble de maladies caractérisées par une croissance cellulaire anormale avec le potentiel d'envahir ou de se propager à d'autres parties du corps. C'est l'un des groupes de maladies les plus importants en termes de mortalité prématurée, de mauvaise santé et de dépenses de santé. Le cancer peut être causé par des traits génétiques héréditaires, mais la grande majorité des cancers est due à des mutations génétiques liées au mode de vie, au métabolisme et à des facteurs environnementaux.
Les données sur les nouveaux cas de cancer en Belgique sont collectées par le Registre belge du cancer, lequel est exhaustif au niveau national. Il enregistre à la fois les données cliniques et anatomopathologiques. La topographie et la morphologie des cancers sont enregistrées à l'aide de la Classification Internationale des Maladies pour l'Oncologie.
Le nombre total de cas de cancers est habituellement présenté en excluant les cancers de la peau non-mélanomes. En effet, même s’ils sont fréquents, ces cancers ne sont généralement pas cliniquement significatifs et leur enregistrement n’est pas bien standardisé, ce qui entrave l’interprétation des chiffres.
Les données d'incidence comprennent les taux d'incidence bruts et ajustés pour l'âge. Ils sont calculés et publiés chaque année par le Registre du cancer. Les données de la prévalence font référence au nombre de personnes vivant avec le cancer à une période donnée après le diagnostic. Elles ont été calculées pour l'année 2020 dans le cadre de l'étude nationale belge sur le fardeau de la maladie.
Pour des informations concernant la mortalité, veuillez consulter les pages suivantes : Causes de décès et Causes de décès prématuré.
Définitions
- UE-15
- L’UE-15 (ou Union européenne des Quinze voire Europe des Quinze) correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-15, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires.
- Incidence standardisée pour l’âge
- Le taux d'incidence ajusté pour l'âge est une moyenne pondérée des taux individuels par âge en utilisant comme poids la distribution des âges dans une population standard externe. Ici, la population standard européenne est utilisée comme population standard. C'est l'incidence qui serait observée si la population avait la structure par âge de la population standard. Comme l'âge a une forte influence sur le risque de survenue d’un cancer, cette standardisation est nécessaire lorsque l'on compare plusieurs populations dont la structure d'âge diffère.
- Incidence brute
- Le taux d'incidence brut est calculé en divisant le nombre de nouveaux cas observés au cours d'une période donnée par le nombre correspondant de personnes dans la population à risque. Le taux brut est exprimé en nombre de nouveaux cas par 100 000 personnes-années.
- Prévalence à 10 ans
- La prévalence à dix ans a été estimée pour la date du 31 décembre 2020 ; cet indicateur représente le nombre de personnes résidant en Belgique ayant reçu (au moins) un diagnostic de cancer invasif entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2020 et qui étaient encore en vie à la fin 2020. Les personnes présentant plus d'une tumeur maligne ont été incluses comme cas prévalents pour chaque type de cancer, mais n'ont été comptées qu'une seule fois dans l'analyse regroupant plusieurs sites tumoraux.
Références
- Belgian Cancer Registry. https://kankerregister.org/
- Health For All Database. WHO EURO. https://gateway.euro.who.int/en/datasets/european-health-for-all-database/
- Gorasso, V., Silversmit, G., Arbyn, M., Cornez, A., De Pauw, R., De Smedt, D., ... & Speybroeck, N. (2022). The non-fatal burden of cancer in Belgium, 2004–2019: a nationwide registry-based study. BMC cancer. doi: https://doi.org/10.1186/s12885-021-09109-4
Veuillez citer cette page comme suit : Sciensano. Maladies Non Transmissibles : Cancer, Health Status Report, 14 Fév 2023, Bruxelles, Belgique, https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/maladies-non-transmissibles/cancer