1. Messages clés
- Le nombre total de nouveaux diagnostics de VIH en 2021 a légèrement augmenté par rapport à 2020. Mais par rapport aux années précédentes, le nombre total de nouveaux diagnostics de VIH reste sensiblement inférieur.
- En 2021, 74 % des nouveaux cas de VIH ont été diagnostiqués chez des hommes. La plupart des cas de VIH ont été diagnostiqués dans la tranche d'âge 20-49 ans.
- L'augmentation des nouveaux diagnostics en 2021 a été observée chez les Belges, tant chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) que chez les hétérosexuels ; chez les non-Belges, on a observé une baisse ou une stabilisation.
- Le taux de nouveaux diagnostics de VIH est plus élevé à Bruxelles que dans les autres régions, ce qui reflète le fait que l'infection par le VIH est principalement un phénomène urbain.
2. Nouveaux diagnostics d'infections par le VIH en 2021
En 2021, 781 nouveaux diagnostics d'infections par le VIH ont été établis en Belgique (6,7 nouveaux diagnostics pour 100.000 habitants, soit en moyenne 2,1 cas par jour). Parmi ceux-ci, 74 % étaient des hommes. 76 % des cas de VIH ont été diagnostiqués chez des personnes âgées de 20 à 49 ans.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté en 2021, mais reste inférieur à celui des années précédentes
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté de 4,3 % en 2021 par rapport à l'année précédente. Mais par rapport aux années précédentes, le nombre total de nouveaux diagnostics de VIH reste sensiblement inférieur (-17 % par rapport à 2019).
Entre le début de l'épidémie au début des années 80 et la fin de 2021, un total de 34.010 personnes ont été diagnostiquées avec le VIH, un total de 5.296 cas de sida ont été signalés.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Bruxelles a un taux de diagnostic plus élevé que le reste de la Belgique
En 2021, sur les 781 nouveaux diagnostics, 251 cas ont été déclarés dans la région de Bruxelles-Capitale, 354 dans la région flamande, 161 dans la région wallonne, et 14 cas résidaient à l'étranger.
Lorsque l'on tient compte du nombre d'habitants, les taux d'incidence en région flamande et en région wallonne sont comparables, tandis que le taux dans la région de Bruxelles-Capitale est beaucoup plus élevé. Cette différence n'est pas surprenante puisqu'une prévalence plus élevée du VIH est un phénomène courant dans les grandes villes. La région de Bruxelles-Capitale peut en effet être considérée comme une grande ville - avec les caractéristiques socioculturelles d'un contexte urbain - tandis que les deux autres régions mélangent des contextes ruraux, semi-urbains et urbains.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Une diminution des nouveaux diagnostics a été observée à Bruxelles, tandis que le nombre de diagnostics a augmenté en Flandre et en Wallonie
En 2021, la légère diminution du nombre de nouveaux diagnostics de VIH dans la région de Bruxelles-Capitale qui a été observée les années précédentes s'est poursuivie. Une forte diminution du nombre de diagnostics en région flamande et en région wallonne a été observée en 2020, suivie d'une légère augmentation en 2021.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Diversification dans les 2 populations clés en Belgique
L'épidémie de VIH en Belgique touche principalement deux populations : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), majoritairement de nationalité belge, et les hommes et femmes ayant contracté le virus lors de relations hétérosexuelles, principalement originaires d'Afrique subsaharienne.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Cependant, tant chez les HSH que chez les hétérosexuels, la répartition des nationalités évolue sensiblement au fil du temps. Parmi les personnes infectées par contact hétérosexuel, la part des personnes de nationalité subsaharienne diminue (64 % en 2012 à 45 % en 2021). Parmi les HSH, la part des personnes de nationalité belge diminue depuis 2013. Cependant, la transmission du VIH semble avoir augmenté chez les HSH belges en 2021, comme le suggère l'augmentation du nombre d'infections dans ce groupe en 2021, atteignant approximativement le même nombre qu'en 2019.
- HSH
- Hétérosexuels
Nombre de nouveaux diagnostics de VIH chez les HSH par nationalité, Belgique, 1995-2021
Source: Epidémiologie du SIDA et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Nombre de nouveaux diagnostics de VIH chez les personnes infectées par voie hétérosexuelle par nationalité, Belgique, 1995-2021
Source: Epidémiologie du SIDA et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2022 [1]
Plus d'un millier de personnes en Belgique vivent avec une infection au VIH non diagnostiquée
En 2021, Sciensano a estimé le nombre de personnes vivant avec une infection au VIH non diagnostiquée [1] sur base d'un outil développé par l'ECDC [2] : 1155 personnes vivant avec le VIH en Belgique n'étaient pas au courant de leur séropositivité. Sur base de l'outil de l'ECDC, le nombre de personnes vivant avec le VIH non diagnostiqué en Belgique semble diminuer. En 2020, 1585 personnes en Belgique ignoraient leur séropositivité.
3. En savoir plus
Voir les métadonnées de cet indicateur
Contexte
Transmission du VIH
Les infections sexuellement transmissibles (IST), telles que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) se transmettent principalement par contact sexuel de personne à personne. En outre, le VIH peut être transmis par les produits sanguins et le transfert de tissus, ainsi que de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou l'allaitement.
Le VIH peut être présent sans symptômes, ce qui peut faciliter sa transmission. C'est l'une des maladies transmissibles les plus graves en Europe. L'infection par le virus peut, si un traitement antirétroviral (TAR) n'est pas mis en place, entraîner une morbidité grave (syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)) et nécessite un traitement à vie.
Le VIH est une infection évitable car sa transmission peut être largement prévenue par des mesures comportementales (rapports sexuels protégés, injections propres). L'incidence du VIH dans une population est un indicateur du succès/échec des stratégies de prévention. Depuis 2017, l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) est remboursée en Belgique.
Surveillance du VIH en Belgique
La surveillance épidémiologique du VIH en Belgique date de 1985 et est réalisée par Sciensano sur base de l'enregistrement des nouveaux diagnostics de VIH. Ces données sont rapportées par les sept laboratoires de référence du SIDA qui effectuent toutes les confirmations des tests de dépistage positifs du VIH. En plus d'enregistrer le nombre de nouveaux diagnostics de séropositivité, les laboratoires recueillent également des données épidémiologiques de base sur le sexe, l'âge, la nationalité, la voie d'infection probable et le stade clinique au moment du diagnostic.
Sciensano collecte également des données sur les personnes vivant avec le VIH prises en charge en Belgique (données de cohorte VIH) auprès des laboratoires de référence SIDA et des centres de référence VIH.
Outre les cas nouvellement diagnostiqués, Sciensano estime également le nombre de personnes vivant avec le VIH : celles qui n'ont pas encore été diagnostiquées [1] et celles qui vivent avec une infection diagnostiquée. Pour estimer la population non diagnostiquée, un instrument développé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), appelé ECDC HIV Modeling Tool [2], est utilisé. Les données de la cohorte VIH sont utilisées pour estimer le nombre de personnes vivant avec une infection diagnostiquée.
L'ECDC et le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe coordonnent conjointement la surveillance du VIH/sida en Europe [3]. La comparabilité internationale présente certaines limites, car les systèmes de surveillance nationaux diffèrent en termes d’exhaustivité et de délai de déclaration.
Définitions
- VIH/SIDA
- L'infection par le VIH et le SIDA sont les acronymes de "infection par le virus de l'immunodéficience humaine" (VIH) et "syndrome d'immunodéficience acquise" (SIDA) . L'infection initiale est le plus souvent asymptomatique, ou peut se manifester par des symptômes de type grippal. Elle est suivie d'une période prolongée sans symptôme. Si l'infection progresse, elle interfère davantage avec le système immunitaire, augmentant le risque de développer des infections comme la tuberculose, ainsi que d'autres infections opportunistes et des tumeurs rares chez les personnes ayant une fonction immunitaire normale. Ces symptômes tardifs de l'infection sont appelés syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Depuis la fin des années 90, les traitements antirétroviraux sont efficaces pour ralentir l'évolution de la maladie.
Références
[1] Epidémiologie du SIDA et de l’infection à VIH en Belgique. Situation au 31 décembre 2021. Bruxelles: Sciensano; 2022. https://www.sciensano.be/en/biblio/epidemiologie-du-sida-et-de-linfection-a-vih-en-belgique-situation-au-31-decembre-2021
[2] European Centre for Disease Prevention and Control. HIV Modelling Tool. 2015. https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/hiv-modelling-tool
[3] European Centre for Disease Prevention and Control/WHO Regional Office for Europe. HIV/AIDS surveillance in Europe 2022 – 2021 data. Stockholm: ECDC; 2022. https://www.ecdc.europa.eu/sites/default/files/documents/2022-Annual_HIV_Report_final.pdf
Veuillez citer cette page comme suit : Sciensano. Maladies transmissibles : VIH, Health Status Report, 13 Jan 2023, Bruxelles, Belgique, https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/maladies-transmissibles/vih-et-autres-infections-sexuellement-transmissibles