1. Messages clés
- Le nombre total de personnes nouvellement diagnostiquées avec le VIH en 2023 a légèrement augmenté par rapport à 2022. Le nombre de diagnostics de VIH a augmenté pour la troisième année consécutive. Cela met fin à la tendance à la baisse observée auparavant.
- En 2023, 70 % des nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des hommes. La plupart des personnes diagnostiquées avec le VIH appartenaient à la tranche d'âge 20-49 ans.
- Une augmentation des nouveaux diagnostics en 2023 a été observée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Cette augmentation concerne principalement les HSH belges et le groupe d'âge des 30-39 ans.
- Le nombre de diagnostics chez les hétérosexuels a également augmenté, en particulier chez les femmes de nationalité belge et d'autres nationalités européennes, ainsi que chez les hommes originaires d'Afrique subsaharienne et d'Europe.
- Le taux de nouveaux diagnostics de VIH est plus élevé à Bruxelles que dans les autres régions, ce qui reflète le fait que l'infection par le VIH est principalement un phénomène urbain.
2. Nouveaux diagnostics d'infections par le VIH en 2023
En 2023, 665 nouveaux diagnostics d'infections par le VIH ont été établis en Belgique (5,7 nouveaux diagnostics pour 100.000 habitants, soit en moyenne 1,8 cas par jour). Parmi ceux-ci, 70% étaient des hommes. 76% des infections par le VIH ont été diagnostiquées chez des personnes âgées de 20 à 49 ans.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
Les nouveaux diagnostics de VIH ont augmenté pendant 3 années consécutives (2021-2023)
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté de 13% en 2023 par rapport à l'année 2022. Le nombre total de nouveaux diagnostics de VIH est à présent similaire à la dernière année pré-Covid (-1,3% par rapport à 2019).
Entre le début de l'épidémie au début des années 80 et la fin de 2023, un total de 31.770 personnes ont été diagnostiquées avec le VIH, et un total de 5.656 cas de sida ont été signalés.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
Bruxelles a un taux de diagnostic plus élevé que le reste de la Belgique
En 2023, sur les 665 personnes nouvellement diagnostiquées, 220 cas ont été déclarés dans la Région de Bruxelles-Capitale, 283 dans la Région flamande, 153 dans la Région wallonne, et 9 personnes résidaient à l'étranger.
Lorsque l'on tient compte du nombre d'habitants, les taux d'incidence en Région flamande (max 8 pour 100.000 habitants dans l’arrondissement d’Antwerpen) et en Région wallonne (max 9/100.000 dans l’arrondissement d’Arlon) sont comparables, tandis que le taux dans la Région de Bruxelles-Capitale est beaucoup plus élevé (18/100.000). Cette différence n'est pas surprenante puisqu'une prévalence plus élevée du VIH est un phénomène courant dans les grandes villes. La Région de Bruxelles-Capitale peut en effet être considérée comme une grande ville - avec les caractéristiques socioculturelles d'un contexte urbain - tandis que les deux autres régions mélangent des contextes ruraux, semi-urbains et urbains.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
L’augmentation des nouveaux diagnostics entre 2021 et 2023 était observable dans les trois régions
L'augmentation observée au niveau national à partir de 2021 du nombre de personnes nouvellement diagnostiquées se retrouve dans les trois régions, après une baisse au cours de la décennie précédente. Cette augmentation récente est particulièrement marquée dans la région de Bruxelles-Capitale.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
Diversification dans les 2 populations clés en Belgique
L'épidémie de VIH en Belgique touche principalement deux populations : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), majoritairement de nationalité belge, et les hommes et femmes ayant contracté le virus lors de relations hétérosexuelles, principalement originaires d'Afrique subsaharienne.
Source : Epidémiologie du Sida et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
Cependant, tant chez les HSH que chez les hétérosexuels, la répartition des nationalités évolue de manière significative au fil du temps. Parmi les personnes infectées par contact hétérosexuel, la part des personnes de nationalité subsaharienne est en baisse (49% en 2014 à 43% en 2023). Le nombre de diagnostics chez les hétérosexuels a augmenté de 13% en 2023 par rapport à 2022. Cette augmentation est plus importante chez les femmes de nationalité belge et d'autres nationalités européennes (respectivement +19% et +23% vs 2022), ainsi que chez les hommes originaires d'Afrique subsaharienne et d'Europe (+33% et +49% vs 2022).
En 2023, 297 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez les HSH ; cela représente une augmentation de 16% par rapport à 2022. Si le nombre de nouveaux diagnostics diminue enfin chez les 20-29 ans après une hausse importante (+34% entre 2021 et 2022), on observe une augmentation particulièrement forte chez les 30-39 ans depuis 2 ans. Une augmentation de 14% est également observée chez les HSH de nationalité belge par rapport à 2022 ; ils représentent 48% des diagnostics de VIH chez les HSH en 2023 ; 18% ont une autre nationalité européenne et 13% ont une nationalité latino-américaine.
- HSH
- Hétérosexuels
Nombre de nouveaux diagnostics de VIH chez les HSH par nationalité, Belgique, 1995-2023
Source: Epidémiologie du SIDA et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
Nombre de nouveaux diagnostics de VIH chez les personnes infectées par voie hétérosexuelle par nationalité, Belgique, 1995-2023
Source: Epidémiologie du SIDA et de l’infection à VIH en Belgique, Sciensano, 2024 [1]
Près de 20 000 personnes vivaient avec le VIH en Belgique en 2023
À la fin de l'année 2023, on estimait à 18 690 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Belgique. Parmi elles, 93 % avaient été diagnostiquées et 95 % suivaient un traitement antirétroviral.
Plus d'un millier de personnes en Belgique vivent avec une infection au VIH non diagnostiquée
En 2023, Sciensano a estimé le nombre de personnes vivant avec une infection au VIH non diagnostiquées [1] sur base d'un outil développé par l'ECDC [2]. On estime que 1325 personnes vivant avec le VIH en Belgique ignoraient leur séropositivité. Ces estimations doivent cependant être interprétées avec précaution étant donné l’incertitude importante sur les estimations des 3 dernières années issues de ce modèle. Sur base de l'outil de l'ECDC, le nombre de personnes vivant avec le VIH non diagnostiqué en Belgique semble diminuer régulièrement depuis 2011.
3. En savoir plus
Voir les métadonnées de cet indicateur
Surveillance du VIH - Sciensano
Contexte
Transmission du VIH
Les infections sexuellement transmissibles (IST), telles que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) se transmettent principalement par contact sexuel de personne à personne. En outre, le VIH peut être transmis par les produits sanguins et le transfert de tissus, ainsi que de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou l'allaitement.
Le VIH peut être présent sans symptômes, ce qui peut faciliter sa transmission. C'est l'une des maladies transmissibles les plus graves en Europe. L'infection par le virus peut, si un traitement antirétroviral (TAR) n'est pas mis en place, entraîner une morbidité grave (syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)) et nécessite un traitement à vie.
Le VIH est une infection évitable car sa transmission peut être largement prévenue par des mesures comportementales (rapports sexuels protégés, injections propres). L'incidence du VIH dans une population est un indicateur du succès/échec des stratégies de prévention. Depuis 2017, l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) est remboursée en Belgique.
Surveillance du VIH en Belgique
La surveillance épidémiologique du VIH en Belgique date de 1985 et est réalisée par Sciensano sur base de l'enregistrement des nouveaux diagnostics de VIH. Ces données sont rapportées par les sept laboratoires de référence du SIDA qui effectuent toutes les confirmations des tests de dépistage positifs du VIH. En plus d'enregistrer le nombre de nouveaux diagnostics de séropositivité, les laboratoires recueillent également des données épidémiologiques de base sur le sexe, l'âge, la nationalité, la voie d'infection probable et le stade clinique au moment du diagnostic.
Sciensano collecte également des données sur les personnes vivant avec le VIH prises en charge en Belgique (données de cohorte VIH) auprès des laboratoires de référence SIDA et des centres de référence VIH.
Outre les cas nouvellement diagnostiqués, Sciensano estime également le nombre de personnes vivant avec le VIH : celles qui n'ont pas encore été diagnostiquées [1] et celles qui vivent avec une infection diagnostiquée. Pour estimer la population non diagnostiquée, un instrument développé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), appelé ECDC HIV Modeling Tool [2], est utilisé. Les données de la cohorte VIH sont utilisées pour estimer le nombre de personnes vivant avec une infection diagnostiquée.
L'ECDC et le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe coordonnent conjointement la surveillance du VIH/sida en Europe [3]. La comparabilité internationale présente certaines limites, car les systèmes de surveillance nationaux diffèrent en termes d’exhaustivité et de délai de déclaration.
Définitions
- Nouveaux diagnostics de VIH
- Un nouveau diagnostic de VIH est défini comme un premier diagnostic de VIH. Les personnes, principalement étrangères, ayant reçu un diagnostic de VIH ou ayant été prises en charge pour le VIH dans un autre pays avant que leur diagnostic ne soit confirmé en Belgique sont traitées séparément. Les personnes dont l'infection au VIH est connue ne représentent pas une population qui aurait pu bénéficier de mesures de prévention en Belgique, et sont donc présentées séparément. De plus amples informations à leur sujet sont disponibles dans le rapport épidémiologique annuel.
- VIH/SIDA
- L'infection par le VIH et le SIDA sont les acronymes de "infection par le virus de l'immunodéficience humaine" (VIH) et "syndrome d'immunodéficience acquise" (SIDA) . L'infection initiale est le plus souvent asymptomatique, ou peut se manifester par des symptômes de type grippal. Elle est suivie d'une période prolongée sans symptôme. Si l'infection progresse, elle interfère davantage avec le système immunitaire, augmentant le risque de développer des infections comme la tuberculose, ainsi que d'autres infections opportunistes et des tumeurs rares chez les personnes ayant une fonction immunitaire normale. Ces symptômes tardifs de l'infection sont appelés syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Depuis la fin des années 90, les traitements antirétroviraux sont efficaces pour ralentir l'évolution de la maladie.
Références
[1] Epidémiologie du VIH en Belgique. Situation au 31 décembre 2023. Bruxelles: Sciensano; 2024. https://www.sciensano.be/fr/biblio/epidemiologie-du-vih-en-belgique-situation-au-31-decembre-2023
[2] European Centre for Disease Prevention and Control. HIV Modelling Tool. 2015. https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/hiv-modelling-tool
[3] European Centre for Disease Prevention and Control/WHO Regional Office for Europe. HIV/AIDS surveillance in Europe 2024 – 2023 data. Stockholm: ECDC; 2024. https://www.who.int/europe/publications/i/item/9789289061551
Veuillez citer cette page comme suit: Sciensano. Maladies transmissibles: VIH, Health Status Report, 16 Jan 2025, Bruxelles, Belgique, https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/maladies-transmissibles/vih-et-autres-infections-sexuellement-transmissibles