Si en tant qu'enfant ou parent d'un enfant en difficulté vous vous sentez en détresse ou vous ressentez le besoin d'un soutien émotionnel ou psychologique, n'hésitez pas à appeler le 103 pour joindre le service d'assistance téléphonique, ou à visiter le site suivant : https://www.103ecoute.be/
1. Messages clés
- En 2022, les filles se perçevaient en moins bonne santé, déclaraient davantage de symptômes psychosomatiques et se sentaient plus seules que les garçons.
- En 2022, les adolescents issus des familles les plus aisées se perçevaient en meilleure santé, déclaraient moins de symptômes psychosomatiques et se sentaient moins seuls que ceux issus des familles les moins aisées.
- En 2022, les garçons et les filles de la Communauté flamande étaient plus nombreux à percevoir leur santé de façon positive, et moins nombreux à déclarer des symptômes psychosomatiques ou un sentiment de solitude que ceux de la Communauté française.
2. Perception de la santé
En 2022, les garçons étaient plus nombreux que les filles à avoir une perception positive de leur santé
En 2022, la proportion d’adolescents percevant leur santé de façon positive était significativement plus élevée chez les garçons que chez les filles. La prévalence d’une bonne ou excellente santé perçue était également significativement plus élevée chez les adolescents plus jeunes (11–12 ans) comparativement aux plus âgés (15–18 ans), sauf pour les garçons de la Communauté flamande où il n’y avait qu’une différence entre les 11-12 ans et les 17-18 ans.
- Communauté française
- Communauté flamande
Prévalence de la bonne ou excellente santé perçue chez les adolescents de 11 à 18 ans, selon l'âge et le sexe, 2022, Communauté française
Source: HBSC Communauté française [1]
Prévalence de la bonne ou excellente santé perçue chez les adolescents de 11 à 18 ans, selon l'âge et le sexe, 2022, Communauté flamande
Source: HBSC Communauté flamande [2]
En 2022, la proportion d’adolescents percevant leur santé de façon positive était la plus élevée en Communauté flamande
En 2022, la proportion d’adolescents âgés de 11 à 18 ans percevant leur santé comme bonne ou excellente était plus élevée dans la Communauté flamande que dans la Communauté française, avec une prévalence de 86 % contre 83 % chez les garçons, et de 79 % contre 73 % chez les filles.
Entre 2006 et 2022, la prévalence d’adolescents déclarant une perception de la santé positive est restée stable
La proportion de garçons et de filles ayant une bonne ou excellente perception de leur santé est restée stable entre 2006 et 2022 dans les deux communautés.
- Filles
- Garçons
En 2022, les jeunes vivant dans les familles les moins aisées se perçevaient en moins bonne santé que ceux issus des familles les plus aisées
Parmi les adolescents de 11, 13 et 15 ans, ceux issus de familles plus aisées présentaient une prévalence plus élevée de santé perçue comme excellente dans les deux communautés. Dans la Communauté flamande, la prévalence d’une santé perçue comme excellente chez les garçons et les filles appartenant au groupe socio-économique (SE) le plus élevé était 1,8 fois supérieure à celle observée dans le groupe SE le plus bas. Dans la Communauté française, cette prévalence était 1,4 fois plus élevée chez les garçons et 1,5 fois plus élevée chez les filles du groupe SE le plus élevé comparativement à ceux du groupe le plus défavorisé.
Source: Rapport International HBSC [3]
En Belgique, en 2022, la proportion d'adolescents jugeant leur santé comme excellente était comparable à la moyenne de l'UE-14
Le rapport international HBSC 2022 révèle que, pour les pays de l'UE-14, 38 % des garçons de 15 ans et 19 % des filles de 15 ans considéraient leur état de santé comme excellent. Pour les garçons comme pour les filles, la moyenne de l'UE-14 était comparable aux observations en Communauté française et en Communauté flamande.
- Garçons
- Filles
3. Symptômes multiples fréquents (symptômes psychosomatiques)
En 2022, une proportion plus élevée de filles rapportaient des symptômes multiples fréquents
En 2022, la proportion d’adolescents déclarant des symptômes multiples fréquents plus d’une fois par semaine était plus élevée dans les tranches d’âge les plus âgées (15–18 ans) que chez les plus jeunes (11–12 ans), sauf chez les garçons de la Communauté française, où une différence n’a été observée qu’entre les jeunes de 17–18 ans et ceux de 11–12 ans. À tous les âges, davantage de filles que de garçons ont déclaré souffrir de plusieurs symptômes psychosomatiques plus d’une fois par semaine.
Les trois symptômes psychosomatiques les plus fréquemment rapportés chaque semaine par les filles et les garçons en Belgique étaient la difficulté à s’endormir, le fait de se sentir nerveux et l’irritabilité [1–2].
- Communauté française
- Communauté flamande
Prévalence de symtômes multiples fréquents rapportés chez les adolescents âgés de 11 à 18 ans, selon le sexe et l'âge, 2022, Communauté française
Source: HBSC Communauté française [1]
Prévalence de symtômes multiples fréquents rapportés chez les adolescents âgés de 11 à 18 ans, selon le sexe et l'âge, 2022, Communauté flamande
Source: HBSC Communauté flamande [2]
En 2022, les garçons et les filles de la Communauté française déclaraient plus souvent des symptômes multiples fréquents
La proportion d'adolescents déclarant des symptômes multiples fréquents était plus élevée dans la Communauté française (43 % pour les garçons et 68 % pour les filles) que dans la Communauté flamande (30 % pour les garçons et 52 % pour les filles).
Source: HBSC Communauté française [1] et HBSC Communauté flamande [2]
En 2022, les symptômes multiples fréquents étaient moins fréquents chez les adolescents issus de familles aisées
En 2022, les adolescents de 11, 13 et 15 ans issus de familles moins aisées ont plus souvent déclaré des symptômes multiples fréquents plus d’une fois par semaine que ceux issus de familles plus aisées.
La différence socio-économique (SE) était plus marquée dans la Communauté flamande : la prévalence des symptômes multiples fréquents chez les garçons issus de familles moins aisées était 1,4 fois plus élevée, et chez les filles, 1,2 fois plus élevée, que chez les adolescents issus de familles plus aisées. Pour la Communauté française il n’y avait pas de différence SE significative.
Source: Rapport International HBSC [3]
En 2022, les adolescents de la Communauté française étaient plus nombreux que la moyenne de l'UE-14 à rapporter des symptômes multiples fréquents
Le rapport international HBSC 2022 révèle que, pour les pays de l’UE-14, en moyenne 36 % des garçons et 68 % des filles de 15 ans ont déclaré souffrir de symptômes multiples fréquents plus d’une fois par semaine. La Communauté française dépassait la moyenne de l’UE-14, avec 43 % des garçons et 74 % des filles concernés, tandis que la Communauté flamande se trouvait juste en dessous de la moyenne, avec 32 % des garçons et 63 % des filles.
- Garçons
- Filles
4. Sentiment de solitude
En 2022, les filles étaient plus nombreuses que les garçons à rapporter un sentiment de solitude
La proportion d’adolescents s’étant sentis seuls la plupart du temps ou toujours durant l’année précédant l’enquête était significativement plus élevée chez les filles que chez les garçons dans les deux communautés en 2022.
Chez les filles, le sentiment de solitude augmentait avec les groupes d’âge, sauf entre les groupes de 15–16 ans et de 17–18 ans, où le niveau était comparable. Chez les garçons, une différence significative n’a été observée qu’entre les 11–12 ans et les 17–18 ans.
- Communauté française
- Communauté flamande
Prévalence de la solitude rapportée chez les adolescents âgés de 11 à 18 ans, selon le sexe et l'âge, 2022, Communauté française
Source: HBSC Communauté française [1]
Prévalence de la solitude rapportée chez les adolescents âgés de 11 à 18 ans, selon le sexe et l'âge, 2022, Communauté flamande
Source: HBSC Communauté flamande [2]
En 2022, le sentiment de solitude était plus fréquent chez les adolescents de la Communauté française
Davantage d’adolescents âgés de 11 à 18 ans ont déclaré se sentir seuls la plupart du temps ou toujours dans la Communauté française (14 % des garçons et 31 % des filles) que dans la Communauté flamande (10 % des garçons et 22 % des filles).
Source: HBSC Communauté française [1] et HBSC Communauté flamande [2]
En 2022, les adolescents vivant dans les familles les plus aisées se sentaient moins souvent seuls
Chez les adolescents de 11, 13 et 15 ans, les filles des deux communautés et les garçons de la Communauté flamande issus de milieux familiaux aisés étaient moins nombreux à ressentir de la solitude la plupart du temps ou toujours.
Dans la Communauté française, la prévalence du sentiment de solitude chez les filles issues des familles les moins aisées était 1,6 fois plus élevée que chez celles issues des familles les plus aisées. Dans la Communauté flamande, la prévalence chez les adolescents issus des familles les moins aisées était 2,0 fois plus élevée que chez ceux issus des familles les plus aisées.
Source: Rapport International HBSC [3]
En 2022, la prévalence du sentiment de solitude chez les filles de la Communauté française était la plus élevée parmi les pays de l’UE-14
Le rapport international HBSC de 2022 révèle que, dans les pays de l’UE-14, en moyenne 11 % des garçons et 27 % des filles âgés de 15 ans ont déclaré s’être sentis seuls « la plupart du temps ou toujours » au cours de l’année écoulée. La fréquence observée dans les deux communautés belges était similaire à la moyenne de l’UE-14, à l’exception des filles de la Communauté française, qui présentaient la proportion la plus élevée du sentiment de solitude parmi les pays de l’UE-14 (37 %).
- Garçons
- Filles
5. En savoir plus
Voir les métadonnées pour cet indicateur
Contexte
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2021, un jeune de 10 à 19 ans sur sept souffrait d'un trouble mental, ce qui représente 13 % du fardeau de la maladie mondiale dans cette tranche d'âge [4]. La dépression, l'anxiété et les troubles du comportement figurent parmi les principales causes de maladie et d'invalidité chez les adolescents. Les conséquences de l'absence de prise en charge des problèmes de santé mentale chez les adolescents se prolongent jusqu’à l'âge adulte, altérant la santé physique et mentale et limitant les possibilités de mener une vie épanouie sur le long terme [4].
Les interactions sociales sont également un besoin humain essentiel, au même titre que d'autres besoins fondamentaux. En effet, se sentir insuffisamment connecté aux autres est associé à des conséquences négatives profondes et durables sur la santé physique et mentale. L'adolescence est une période sensible pour les interactions sociales. Les adolescents sont hypersensibles aux stimuli sociaux et aux effets négatifs de l'exclusion sociale [5]. L'effet de l'isolement social et de la solitude sur la mortalité est comparable à celui d'autres facteurs de risque bien établis tels que le tabagisme, l'obésité et l'inactivité physique. L'isolement social et la solitude sont des phénomènes très répandus, puisqu'on estime qu'entre 5 et 15 % des adolescents souffrent de solitude [6].
Bien que des réseaux offrant un soutien en santé mentale aux jeunes se développent en Belgique, les données nationales sur la santé mentale des enfants restent rares, notamment chez les plus jeunes. Les études existantes reflètent probablement seulement la partie émergée de l’iceberg, car de nombreux enfants ne sont pas diagnostiqués. La pandémie de COVID-19 a par ailleurs renforcé les préoccupations concernant le bien-être mental des jeunes. En 2018, l’Enquête de Santé Belge (HIS) a étendu pour la première fois son champ d’investigation afin d’inclure des indicateurs de la santé mentale des enfants, apportant ainsi de nouveaux éléments sur le sujet [7]. Les enquêtes HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) fournissent actuellement le plus d’informations sur le bien-être émotionnel des jeunes Belges âgés de 11 à 18 ans [1-3].
Pour décrire la santé mentale et sociale des adolescents en Belgique, nous avons décrit trois indicateurs
L’enquête HBSC collecte des données via des questionnaires remplis par des élèves, issus d’un échantillon d’écoles sélectionnées aléatoirement parmi les établissements d’enseignement à temps plein. Ces enquêtes fournissent des informations sur les adolescents âgés de 11 à 18 ans. Les données utilisées pour la Communauté française couvrent les élèves de la Wallonie et de la Région de Bruxelles-Capitale, tandis que celles de la Communauté flamande incluent uniquement les écoles de Flandre, sans celles de la Région de Bruxelles-Capitale [1-2]. Pour le niveau international et les disparités socio-économiques, les données proviennent des rapports internationaux les plus récents publiés par l’Organisation mondiale de la santé [3]. Les indicateurs ont été évalués auprès des adolescents âgés de 11, 13 et 15 ans.
Définitions
- Perception de la santé
- La perception de la santé des adolescents scolarisés a été évaluée à l’aide de la question : « Dirais-tu que ta santé est… ». Quatre catégories de réponse étaient proposées : « excellente », « bonne », « plutôt bonne » et « pas très bonne ». Dans ce rapport, seules les catégories correspondant à une perception de santé « bonne » ou « excellente » ont été retenues.
- Symptômes multiples fréquents (symptômes psychosomatiques)
- Les adolescents ont été classés comme présentant des symptômes multiples fréquents s’ils déclaraient avoir ressenti au moins deux des huit symptômes suivants avec une fréquence d’au moins une fois par semaine au cours des six derniers mois : maux de tête, maux d’estomac, maux de dos, être à plat/déprimé, irritabilité ou mauvaise humeur, nervosité, difficultés à s’endormir et vertiges.
- Sentiment de solitude
- Le sentiment de solitude a été mesuré en demandant aux adolescents à quelle fréquence ils s'étaient sentis seuls au cours de l'année écoulée. Les réponses possibles étaient « jamais », « rarement », « parfois », « la plupart du temps » et « toujours ». Les adolescents qui ont déclaré se sentir seuls « la plupart du temps » et « toujours » durant l’année précédant l’enquête ont été considérés comme se sentant seuls.
- Aisance familiale
- L’enquête HBSC utilise l’Échelle d’aisance familiale (FAS) pour estimer le statut socio-économique des adolescents, basé sur les biens matériels présents dans leur foyer. Cette échelle comprend six éléments portant sur : la possession d’un véhicule familial, le nombre de chambres et de salles de bains/douches dans le logement, les voyages à l’étranger, ainsi que la possession d’un ordinateur familial et d’un lave-vaisselle. Les groupes à faible et à haute aisance représentent respectivement les 20 % les plus bas et les 20 % les plus élevés dans chaque communauté [3].
- UE-14
- L’UE-14 correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2022 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark (sans le Groenland), Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-14 plutôt qu’à celui de l’UE-28, car cette construction historique a plus de similarités socio-économiques que l’UE-28.
Références
- Service d’Information, Promotion, Éducation Santé, Université libre de Bruxelles. 2022. Enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) dans la Communauté française, financée par l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE), la Région wallonne (AVIQ) et la Région de Bruxelles-Capitale (Cocof). http://sipes.ulb.ac.be/
- Groupe de recherche en promotion de la santé de l’Université de Gand (UGent). 2022. Étude Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) dans la Communauté flamande, sous la coordination du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Europe, étude financée par l’Agence flamande pour les Soins et la Santé. https://www.jongeren-en-gezondheid.ugent.be/
- Organisation mondiale de la Santé (OMS), Bureau régional pour l’Europe. 2022. Projection sur la santé et le bien-être des adolescents. Résultats de l’enquête 2021/2022 Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) en Europe et au Canada. Rapport international. 2020 https://www.who.int/europe/health-topics
- Mental health of adolescents. World Health Organization, 2021. https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/adolescent-mental-health/
- Orben, A., Tomova, L. & Blakemore, S-J, 2020. The effects of social deprivation on adolescent development and mental health. Lancet. https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30186-3/fulltext?onwardjourney=584162_v1
- Enquête de santé par interview, Sciensano, 2018. https://www.sciensano.be/fr/projets/enquete-de-sante
- World Health Organization, 2021. Social isolation and loneliness. https://www.who.int/teams/social-determinants-of-health/demographic-change-and-healthy-ageing/social-isolation-and-loneliness
Veuillez citer cette page comme suit: Sciensano. Santé mentale et sociale: Santé mentale et sociale des adolescents, Health Status Report, 9 octobre 2025, Bruxelles, Belgique, https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/sante-mentale-et-sociale/sante-mentale-et-sociale-des-adolescents