En 2018, 12% des adultes ont déclarés souffrir de douleur au bas de dos, 8% de douleur dans le cou et 15% d'arthrose.
La prévalence autodéclarée des troubles musculo-squelettiques était plus élevée chez les femmes dans les trois régions.
En 2018, chez les deux sexes, la prévalence des troubles musculo-squelettiques ajustée pour l'âge était plus élevée en Région Wallonne, suivie par la Région Flamande et la Région de Bruxelles-Capitale.
Entre 2008 et 2018, la prévalence des troubles musculo-squelettiques chez les adultes a augmenté en Région flamande et en Région wallonne dans les deux sexes.
2.Prévalence des troubles musculo-squelettiques
De 7 à 15 % des Belges déclarent souffrir d'un trouble musculo-squelettique.
Les troubles musculo-squelettiques font référence aux gênes situées au niveau du système musculo-squelettique et comprennent, entre autres, les douleurs au bas de dos, les douleurs dans le cou et ll'arthrose. Ces gênes limitent souvent les activités quotidiennes et peuvent devenir des maladies chroniquement douloureuses et invalidantes. Les troubles musculo-squelettiques sont souvent négligés en raison de leur faible taux de mortalité. Cependant, ils représentent la plus grande proportion de douleurs persistantes, affectant les fonctions physiques et la santé mentale, et augmentant le risque de développer d'autres maladies chroniques.
En Belgique, en 2018, 12% de la population a déclaré souffrir de douleurs au bas de dos, 7,8% de douleurs dans le cou et 15% d'arthrose. En général, la prévalence des troubles musculo-squelettiques augmente avec l'âge. 24% des personnes de plus de 75 ans déclarent souffrir de douleurs au bas de dos, 13% de douleurs dans le cou et 44% d'arthrose.
Chez les hommes, la prévalence autodéclarée ajustée pour l'âge des douleurs dans le bas du dos, des douleurs dans le cou et de l'arthrose était respectivement 11 %, 5,3 % et 15 %. Chez les femmes, la prévalence autodéclarée ajustée pour l'âge des douleurs dans le bas du dos, des douleurs dans le cou et de l'arthrose était respectivement 13 %, 10 % et 22 %.
Les douleurs dans le bas du dos, les douleurs dans le cou et l'arthrose étaient plus fréquemment autodéclarée par les femmes dans tous les groupes d'âge. Une exception est les douleurs dans le bas du dos dans le groupe des personnes âgées de 25 à 34 ans, où les hommes ont autodéclarée une prévalence plus élevée que les femmes.
La différence entre les sexes était plus prononcée chez les personnes âgées de 45 ans et plus. La prévalence des douleurs dans le bas du dos était entre 1,1 et 1,5 fois plus élevée chez les femmes, la prévalence des douleurs dans le cou était entre 1,5 et 2,9 fois plus élevée chez les femmes, et la prévalence de l'arthrose était entre 1,4 et 1,5 fois plus élevée chez les femmes.
La Région Flamande et la Région Wallonne ont la prévalence la plus élevée de troubles musculo-squelettiques.
En 2018, la prévalence ajustée pour l'âge de chaque trouble musculo-squelettique était plus élevée chez les femmes dans toutes les régions. Pour chaque trouble musculo-squelettique, la prévalence ajustée pour l'âge la plus élevée a été observée en Région Wallonne, suivie de la Région de Bruxelles-Capitale, et de la Région Flamande, chez les hommes et chez les femmes.
Le nombre de personnes qui déclarent souffrir d'un trouble musculo-squelettique augmente avec le temps
Entre 2008 et 2018, la prévalence ajustée pour l'âge des douleurs au bas de dos et des douleurs dans le cou a augmenté chez les deux sexes. Le nombre de personnes souffrant de douleurs dans le bas du dos a augmenté de 26 % chez les hommes, et de 3,9 % chez les femmes, tandis que le nombre de personnes souffrant de douleurs dans le cou a augmenté de 23 % chez les hommes et de 20 % chez les femmes. Pour l'arthrose, les données sont seulement disponibles depuis 2013. Le nombre de personnes souffrant d'arthrose a augmenté entre 2013 et 2018 de 16 % chez les hommes et de 4,8 % chez les femmes.
Chez les hommes, la prévalence ajustée pour l'âge des douleurs dans le bas du dos, des douleurs dans le cou et de l'arthrose a augmenté entre 2008 et 2018 en Région Flamande et en Région Wallonne, et la prévalence est restée stable ou a même diminué en Région de Bruxelles-Capitale.
Chez les femmes, la prévalence ajustée pour l'âge des douleurs dans le bas du dos, des douleurs dans le cou et de l'arthrose a augmenté entre 2008 et 2018 en Région Flamande et en Région Wallonne, et la prévalence est restée stable ou a même diminué en Région de Bruxelles-Capitale.
Les troubles musculo-squelettiques sont l'une des principales causes de morbidité dans le monde, en particulier dans les pays à revenu élevé. Les troubles musculo-squelettiques comprennent les troubles qui affectent le système musculo-squelettique, les plus courants sont les douleurs au bas de dos, les douleurs dans le cou et l'arthrose. Les douleurs au bas du dos et les douleurs dans le cou sont des troubles qui se caractérisent par une douleur rapportée dans une zone spécifique, pour laquelle, dans 90 % des cas, aucune cause structurelle spécifique ne peut être identifiée. L'arthrose est une maladie articulaire dégénérative qui se manifeste le plus souvent dans les mains, les hanches et les genoux.
Les facteurs de risques pour les troubles musculo-squelettiques comprennent des facteurs sociodémographiques, professionnels et liés au mode de vie. Ces facteurs sociodémographiques comprennent un faible niveau d'éducation, l'âge moyen et le sexe (les femmes présentant un risque plus élevé que les hommes). Les facteurs professionnels incluent avoir un travail manuel, et les facteurs liés au mode de vie incluent le tabagisme, l’activité physique et le comportement sédentaire.
Les indicateurs qui sont présentés sur cette page:
La prévalence des douleurs dans le bas du dos, des douleurs dans le cou et de l'arthrose concerne les personnes qui ont déclaré avoir souffert d'un trouble musculo-squelettique au cours des 12 derniers mois, et est dérivée de l’enquête de santé belge [1]. Les estimations de prévalence sont calculées pour la population âgée de 15 ans et plus.
Définitions
Douleur au bas du dos
La douleur au bas du dos est définie comme une douleur dans la région lombo-sacrée, généralement accompagnée d'une limitation douloureuse du mouvement, influencée par l'effort et l'adoption de certaines postures. Elle peut être associée à une douleur qui trouve son origine dans une autre partie du corps. Lorsqu'une douleur au bas du dos non spécifique est diagnostiquée, on suppose qu'il n'existe pas d'affections sous-jacentes telles que des fractures, une spondylarthrite, un traumatisme direct ou des processus néoplasiques, infectieux, vasculaires, métaboliques ou endocriniens susceptibles de provoquer la douleur. Le diagnostic est basé sur les symptômes autodéclarés par les patients.
Douleur dans le cou
La douleur dans le cou est définie comme une douleur qui commence dans le cou et qui peut être associée à une douleur irradiant dans l'un ou les deux bras. Lorsqu'un diagnostic de douleur dans le cou non spécifique est posé, il est supposé qu'il n'existe pas d'affections sous-jacentes telles que des fractures, une spondylarthrite, un traumatisme direct ou des processus néoplasiques, infectieux, vasculaires, métaboliques ou endocriniens susceptibles de provoquer la douleur. Le diagnostic est basé sur les symptômes autodéclarés par les patients.
Arthrose
L'arthrose est définie comme un type de maladie articulaire dégénérative qui résulte de la dégradation du cartilage articulaire et de l'os sous-jacent. Les symptômes les plus courants sont la douleur et la raideur articulaires. Le diagnostic est établi avec une certitude raisonnable sur la base des antécédents et de l'examen clinique, en utilisant l'imagerie radiographique.
En 2018, 1,3 % de la population a déclaré souffrir d'angine de poitrine. Ce pourcentage augmente avec l'âge, atteignant 3,8 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, la prévalence autodéclarée de l'angine de poitrine était plus élevée chez les hommes dans les trois régions.
Entre 2008 et 2018, le pourcentage de personnes âgées de 65 ans et plus déclarant souffrir d'angine de poitrine a diminué dans les trois régions, chez les deux sexes, et davantage chez les femmes que chez les hommes.
En 2017, le nombre de personnes chez qui on a posé un diagnostic d'infarctus aigu du myocarde (IAM) était estimé à 20 253 en Belgique (178 cas pour 100 000 habitants). Parmi elles, 67,4 % étaient des hommes. Le taux d'incidence de l'IAM augmente avec l'âge et est plus élevé chez les hommes dans toutes les tranches d'âge.
En 2017, le taux d'incidence de l'infarctus du myocarde ajusté pour l'âge était plus élevé en Wallonie, suivie de la Flandre et de la région Bruxelloise.
Entre 2008 et 2017, l'incidence de l'infarctus du myocarde ajusté pour l'âge a diminué dans les deux sexes.
2.Introduction
La cardiopathie ischémique (CI) constitue la principale cause de décès dans le monde, excepté dans les pays aux revenus les plus faibles. La CI, également appelée maladie coronarienne, désigne les problèmes cardiaques causés par un rétrécissement des artères coronaires (athérosclérose), entraînant une réduction de la circulation sanguine et de l'apport en oxygène au muscle cardiaque (ischémie). Dans l'athérosclérose, les artères sont rétrécies lorsque des plaques s'accumulent à l'intérieur, contenant des graisses, du cholestérol provenant des lipoprotéines de basse densité (LDL), des tissus fibreux et parfois du calcium.
De nombreuses personnes n'éprouvent aucun symptôme au stade précoce de la maladie. Cependant, en l’absence de traitement, l'athérosclérose peut progresser et des symptômes peuvent apparaître, qui peuvent être très handicapants. La gêne ressentie lorsque le muscle cardiaque manque d'oxygène est appelée angine de poitrine (angor). Lorsque le blocage de la circulation sanguine est complet, les cellules cardiaques peuvent mourir ou subir de graves dommages, c'est ce qu'on appelle un infarctus du myocarde ou une crise cardiaque.
Les principaux facteurs de risque de la cardiopathie ischémique comprennent des facteurs physiques comme l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, le diabète et des facteurs comportementaux tels que le tabagisme, une mauvaise alimentation, l'abus d'alcool et le manque d'exercice, ce qui signifie qu'une partie du risque peut être évitée en adoptant un mode de vie sain.
Deux indicateurs sont présentés dans les sections suivantes :
La prévalence de l'angine de poitrine représente le pourcentage de personnes qui ont déclaré avoir souffert d’angine de poitrine au cours des 12 derniers mois et est dérivée de l'Enquête de santé belge par interview [1]. Nous allons d'abord décrire la prévalence globale chez les personnes âgées de 15 ans et plus. Ensuite, nous nous focaliserons sur les personnes âgées de 65 ans et plus.
Différents indicateurs peuvent être définis pour décrire l'occurrence de l'infarctus aigu du myocarde (IAM) . Le "taux d'attaque" (ou l'incidence par épisode) représente tous les événements primaires ou récurrents, tandis que le terme "incidence" désigne le premier événement. En fonction de la disponibilité des données, nous avons défini l'incidence annuelle comme le premier événement survenant au cours d'une année donnée. Cet indicateur est construit à partir des données sur les sorties d'hôpital du Service Public Fédéral Santé, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement [2], dont sont issus les cas d'infarctus hospitalisés et sortis de l’hôpital vivants. Il convient de noter que les données de 2015 ne sont pas disponibles en raison du changement de système de classification de la CIM-9 à la CIM-10. À ces cas ont été ajoutés les cas de personnes décédées d'une crise cardiaque (à l'hôpital ou non), extraits des procédures normalisées de Sciensano pour l'analyse de la mortalité (SPMA) [3].
En 2018, 1,3 % de la population a déclaré souffrir d'angine de poitrine, un symptôme de maladie coronarienne. Ce pourcentage augmente avec l'âge, passant de 0 % chez les 15-24 ans à 4,7 % chez les 75 ans et plus.
L'angine de poitrine est plus souvent signalée chez les hommes, sauf dans les groupes d'âge de 25 à 34 ans et de 55 à 64 ans. La prévalence ajustée pour l’âge de l'angine de poitrine était plus élevée chez les hommes (1,8 %) que chez les femmes (1 %).
Chez les personnes de 65 ans et plus, la prévalence était de 3,8%.
La différence entre les sexes était plus prononcée chez les personnes âgées de 65 ans et plus, chez lesquelles la prévalence de l'angine de poitrine était 2,5 fois plus élevée chez les hommes.
En 2018, parmi les personnes âgées de 65 ans et plus, la prévalence ajustée pour l’âge de l'angine de poitrine était plus élevée chez les hommes dans toutes les régions, la différence la plus prononcée se situant à Bruxelles.
Prévalence autodéclarée de l'angine de poitrine chez les personnes de plus de 65 ans, par sexe et par région, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs sur base de l'Enquête de Santé par Interview, Sciensano [1]
Tendances
Belgique
Parmi les personnes âgées de 65 ans et plus, entre 2008 et 2018, la prévalence de l'angine de poitrine ajustée pour l'âge a diminué chez les deux sexes, mais dans une moindre mesure chez les hommes (-24 %, et non significatif statistiquement) par rapport aux femmes (-61 %).
Spécificités régionales
Chez les hommes de 65 ans et plus, les tendances régionales ont fluctué dans le temps et ne permettent pas de tirer des conclusions claires sur l'évolution.
Chez les femmes âgées de 65 ans et plus, la prévalence de l'angine de poitrine a régulièrement diminué en Flandre entre 2008 et 2018. À Bruxelles, elle a diminué entre 2008 et 2013 et est restée stable entre 2013 et 2018. En Wallonie, la diminution n'a pas été significative.
Hommes
Femmes
Prévalence autodéclarée de l'angine de poitrine chez les hommes de 65 ans et plus, Belgique, 2008-2018 Source : Calculs des auteurs sur base de l'Enquête de Santé par Interview, Sciensano [1]
Prévalence autodéclarée de l'angine de poitrine chez les femmes de 65 ans et plus, Belgique, 2008-2018 Source : Calculs des auteurs sur base de l'Enquête de Santé par Interview, Sciensano [1]
Disparités socio-économiques
La prévalence brute autodéclarée de l'angine de poitrine est plus élevée chez les personnes ayant un faible niveau d'éducation, mais après ajustement pour l'âge, il n'y a pas de disparités socio-économiques entre les différents niveaux d'éducation, même parmi les personnes âgées de 65 ans et plus.
4.Incidence de l’infarctus aigu du myocarde (IAM)
Situation en 2017
Belgique
En 2017, le nombre de personnes chez qui on a posé un diagnostic d'infarctus aigu du myocardede (IAM) était estimé à 20 253 (178 diagnostics pour 100 000 habitants), parmi lesquelles 15 928 sont sorties de l’hôpital en vie et 4 325 sont décédées. Parmi les personnes ayant subi un IAM, 67,4 % étaient des hommes.
Le nombre de personnes ayant souffert d'un infarctus était plus élevé chez les hommes, dans tous les groupes d’âge excepté les groupes les plus âgés (85+ ans). Ce nombre était le plus élevé dans la tranche d'âge 60-65 ans chez les hommes, et dans la tranche d'âge 85-89 ans chez les femmes. Le taux d'incidence de l'IAM augmente avec l'âge et est plus élevé chez les hommes dans tous les groupes d'âge.
A Bruxelles, en 2017, le taux ajusté pour l’âge de l'IAM était de 227 pour 100 000 chez les hommes et 81 pour 100 000 chez les femmes, et donc beaucoup plus faible que dans les autres régions pour les deux sexes. En Wallonie, le taux d'incidence standardisé sur l'âge de l'IAM était de 284 pour 100 000 chez les hommes et de 108 pour 100 000 chez les femmes, ce qui était supérieur au taux d'incidence standardisé sur l'âge en Belgique (respectivement 269 pour 100 000 et 102 pour 100 000). En Flandre, le taux d'incidence standardisé pour l'âge de l'IAM était de 251 pour 100 000 chez les hommes et de 92 pour 100 000 chez les femmes.
Entre 2008 et 2017 (2015 non inclus), l'incidence de l'infarctus du myocarde ajustée pour l'âge des infarctus du myocarde a diminué dans les deux sexes, passant de 301 pour 100 000 en 2008 à 269 pour 100 000 en 2017 chez les hommes et de 134 pour 100 000 en 2008 à 102 pour 100 000 en 2017 chez les femmes. Cette diminution était moins prononcée chez les hommes (-10,6%) que chez les femmes (-23,9%).
Entre 2008 et 2017 (2015 non inclus), chez les deux sexes, l'incidence brute ajustée pour l'âge des infarctus du myocarde a diminué dans les trois régions. Chez les hommes, cette diminution était similaire dans toutes les régions avec une diminution de 11,3% en Flandre, une diminution de 10,6% à Bruxelles et une diminution de 11,5% en Wallonie. Chez les femmes, le changement était plus prononcé à Bruxelles (-26,4%) et en Flandre (-26,4%) qu'en Wallonie (-21,7%).
L'angine de poitrine, ou angor, est l'un des symptômes de la maladie coronarienne. L'angor est défini comme une douleur ou une gêne dans la poitrine ou les zones adjacentes, précipitée par l'exercice, l'émotion ou un repas lourd, causée par une réduction de l'apport en oxygène au cœur (ischémie) en raison d'une sténose (rétrécissement) ou d'un blocage des artères coronaires.
L'infarctus aigu du myocarde (IAM), également appelé crise cardiaque, est une nécrose (mort) des cellules cardiaques, résultant d'une obstruction aiguë d'une artère coronaire. Les symptômes comprennent des douleurs ou une gêne thoraciques, une dyspnée (essoufflement) et des nausées. Dans certains cas, l'IAM peut être asymptomatique. Les principaux facteurs de risque sont l'âge, le tabac, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, l'abus d'alcool, l'obésité et le diabète.
Les comportements suicidaires (idées suicidaires, tentatives et suicides effectifs) représentent un important problème de santé publique et de société en Belgique.
En 2018, 4,3 % de la population avait sérieusement envisagé le suicide et 0,2 % avait tenté de se suicider au cours des 12 derniers mois. Les pensées suicidaires et les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les femmes, les personnes d’âge moyen et dans le groupe le moins éduqué.
Pendant la crise du COVID-19, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide ont augmenté dans la population. En juin 2021, un jeune sur 6 (18-29 ans) a déclaré avoir sérieusement envisagé le suicide au cours des 12 derniers mois.
Alors que plus de femmes envisagent et tentent de se suicider, plus d'hommes y parviennent : 1265 suicides ont été enregistrés chez les hommes et 463 chez les femmes en 2019.
Le suicide est la première cause de décès chez les jeunes. Dans la tranche d’âge 15-24 ans, 30% des décès masculins et 23% des décès féminins étaient dus à un suicide.
2.Impact de la crise COVID-19 sur les comportements suicidaires
Les pensées suicidaires et les tentatives de suicide ont augmenté pendant la crise COVID-19
10,5% des répondants en juin 2021 ont déclaré avoir sérieusement envisagé le suicide au cours des 12 derniers mois. Parmi les jeunes (18-29 ans), ce pourcentage s’élève jusqu’à 17%. En comparaison, seulement 4,3% des répondants à l'enquête HIS 2018 ont déclaré avoir envisagé le suicide au cours des 12 derniers mois.
0,7 % des répondants en juin 2021 ont déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours des 12 derniers mois. Parmi les jeunes (18-29 ans), ce pourcentage s’élève jusqu’à 2,0%. En comparaison, seulement 0,2 % des répondants au HIS 2018 ont déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours des 12 derniers mois.
Hommes
Femmes
Pourcentage d'hommes âgés de 18 ans et plus ayant eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge, Belgique, 2021 par rapport à l'enquête de santé par interview 2018 Source : Enquêtes de santé COVID-19, Sciensano [1]
Pourcentage de femmes âgées de 18 ans et plus ayant eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge, Belgique, 2021 par rapport à l'enquête de santé par interview 2018 Source : Enquêtes de santé COVID-19, Sciensano [1]
3.Pensées suicidaires
Les femmes d'âge moyen sont plus susceptibles de rapporter des pensées suicidaires
En 2018, en Belgique, 14 % de la population âgée de 15 ans et plus avait au moins une fois dans sa vie envisagée sérieusement le suicide, un tiers (4,3 %) y avait pensé au cours des 12 derniers mois. Plus de femmes (16 %) que d'hommes (12 %) ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de leur vie, il n'y a pas de différences entre les sexes en matière de pensées suicidaires au cours de l'année écoulée (4,4 % chez les femmes contre 4,2 % chez les hommes). Les personnes âgées de 65 ans et plus étaient moins susceptibles de déclarer des pensées suicidaires dans leur vie ou au cours de l'année écoulée que les personnes de moins de 64 ans. Les femmes de 45 à 54 ans présentaient une prévalence particulièrement élevée.
Prévalence des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois parmi la population âgée de 15 ans et plus, Belgique, 2018 Source : Enquête de Santé, Sciensano [2]
Aucune tendance claire concernant les pensées suicidaires n'est observée
La proportion de personnes ayant envisagé le suicide au cours des 12 derniers mois (ainsi qu'au cours de leur vie) est plus faible en 2018 qu'en 2013 mais la proportion est toujours supérieure aux valeurs observées en 2008 (les différences ne sont pas significatives).
Les pensées suicidaires sont plus fréquentes en région wallonne et dans la région de Bruxelles-Capitale
Les pensées suicidaires au cours de la vie sont plus fréquentes en région wallonne (16 %) qu'en région flamande (13 %) et les pensées suicidaires au cours de l'année écoulée sont plus fréquentes en région wallonne (5,9 %) et en région de Bruxelles-Capitale (5,1 %) qu'en région flamande (3,3 %). La prévalence des pensées suicidaires a diminué en région flamande entre 2013 et 2018 alors qu'elle est restée relativement stable en région de Bruxelles-Capitale et en région wallonne.
Hommes
Femmes
Prévalence des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois parmi les hommes âgés de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2008-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano [2]
Prévalence des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois parmi les femmes âgés de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2008-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano [2]
Les pensées suicidaires sont plus fréquentes dans le groupe le moins instruit
Les pensées suicidaires (au cours de la vie et de l'année précédente) sont liées au niveau d'instruction. Les personnes avec le niveau d'instruction le plus bas avaient 1,5 fois plus de chances d'avoir envisagé le suicide au cours de leur vie et 2,5 fois plus de chances de l'avoir envisagé au cours de l'année écoulée que les personnes avec le niveau d'instruction le plus élevé.
Prévalence des pensées suicidaires au cours de la vie et de l'année précédente parmi la population âgée de 15 ans et plus, par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de Santé, Sciensano [2]
4.Tentatives de suicide
Plus de femmes ont eu une tentative de suicide ratée
En 2018, en Belgique, 4,3 % de la population âgée de 15 ans et plus a déclaré avoir tenté de se suicider au cours de sa vie et 0,2 % au cours de la dernière année. Les femmes (5,4 %) sont plus nombreuses que les hommes (3,1 %) à avoir tenté de se suicider au cours de leur vie et au cours de la dernière année (0,3 % chez les femmes et 0,2 % chez les hommes). La prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie était plus élevée chez les personnes âgées de 35 à 54 ans. Les jeunes (15-24 ans) et les 45-54 ans étaient plus susceptibles de déclarer une tentative de suicide au cours de la dernière année.
Prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie parmi la population âgée de 15 ans et plus, Belgique, 2018 Source : Enquête de Santé, Sciensano [2]
Les tendances en matière de tentatives de suicide sont stables
Les tendances de la prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie sont relativement stables en Belgique et dans ses régions. Les tentatives de suicide diminuent entre 2013 et 2018 chez les hommes et les femmes dans la région de Bruxelles-Capital, mais ce n'est pas significatif.
Les tentatives de suicide sont plus fréquentes en Région wallonne
Les Wallons sont plus nombreux à avoir fait une tentative de suicide (6 %) que les Bruxellois (4,2 %) et les Flamands (3,3 %).
Hommes
Femmes
Prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie parmi les hommes âgés de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2004-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano [2]
Prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie parmi les femmes âgés de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2004-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano [2]
Les tentatives de suicide sont plus fréquentes dans le groupe d'instruction le plus bas
Les tentatives de suicide (au cours de la vie et de l'année précédente) sont liées avec le niveau d'instruction. Les personnes ayant le niveau d'instruction le plus élevé étaient moins susceptibles de faire une tentative de suicide que les personnes ayant le niveau d'instruction le plus faible.
Prévalence des tentatives de suicide au cours de la vie et de l'année précédente parmi la population âgée de 15 ans et plus, par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de Santé, Sciensano [2]
5.Décès dus au suicide
Le nombre de décès dus au suicide a diminué à 1728 en 2019
En 2019, en Belgique, 1728 décès par suicide ont été enregistrés. Il y a eu plus de décès par suicide chez les hommes (1265) que chez les femmes (463). Le plus grand nombre de décès par suicide est survenu dans la tranche d'âge 45-64 ans. Ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison des limitations mentionnées dans la section « contexte ».
Le taux de mortalité par suicide est plus élevé chez les hommes
Les taux de suicide par tranche d’âge sont regroupés sur 3 ans afin d'éviter des sauts dus aux petits nombres. A tout âge, les taux de suicide sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes, ce qui montre une différence entre les sexes dans le suicide. Les taux de suicide sont les plus élevés chez les hommes âgés de plus de 85 ans et chez les femmes âgées de 45 à 64 ans.
Le suicide représente une part élevée des décès chez les jeunes
La part des décès due au suicide par groupe d'âge représente l’importance relative de cette cause parmi tous les décès survenus dans ce groupe d’âge. Celle-ci présente une distribution par âge différente de celle des taux de mortalité par suicide car le dénominateur de la part (tous les décès dans un groupe d'âge donné) est beaucoup plus grand aux âges élevés alors que le dénominateur des taux (nombre de personnes dans un groupe d'âge donné) est plus petit aux âges élevés.
Les suicides représentent une part importante des décès chez les jeunes : en effet, près de 30% des décès chez les hommes de 15 à 24 ans et 25% des décès chez les hommes de 25 à 44 ans sont dûs au suicide. Les suicides représentent 23% des décès chez les femmes de 15 à 24 ans et 14% chez les femmes âgées de 25 à 44 ans.
En raison de l'augmentation du nombre de décès liés à des causes concomitantes aux âges plus élevés, la part des décès par suicide diminue avec l'âge.
Les tendances des décès dus au suicide doivent être analysées avec les décès d'intention indéterminée
Entre 2000 et 2019, les taux de mortalité par suicide diminuent chez les hommes et, dans une moindre mesure, chez les femmes. Cependant, si on regroupe les suicides avec les décès liés à des événements d'intention indéterminée révèle une diminution plus lente dans les deux sexes.
Taux de mortalité par suicide seul et suicide groupé avec les événements d'intention indéterminée ajustés pour l'âge, par sexe, Belgique, 2000-2019 Note : Dans le passé, les taux de suicide à Bruxelles ont été sous-estimés pendant quelques années en raison du retard pris par le Parquet dans la transmission des dossiers. Source : Calculs des auteurs basés sur la base de données des causes de décès, Statbel [3]
Les décès dus au suicide sont plus fréquents en région wallonne
Entre 2000 et 2019, les taux de suicide chez les hommes ont diminué de 30% en région flamande, de 27% en région wallonne (où la diminution a commencé à partir de 2008) et de 38% en région de Bruxelles-Capitale. Chez les femmes, les taux de suicide sont, sur l'ensemble de la période, à un niveau beaucoup plus bas que chez les hommes dans toutes les régions et ont connu une baisse similaire.
En ajoutant les décès d'intention indéterminée, les taux diminuent plus lentement.
Hommes
Femmes
Taux de mortalité par suicide seul et suicide groupé avec les événements d'intention indéterminée ajustés pour l'âge parmi les hommes, par région, Belgique, 2000-2019 Note: Dans le passé, les taux de suicide à Bruxelles ont été sous-estimés pendant quelques années en raison du retard pris par le Parquet dans la transmission des dossiers. Source : Calcul des auteurs basés sur la base de données des causes de décès, Statbel [3]
Taux de mortalité par suicide seul et suicide groupé avec les événements d'intention indéterminée ajusté pour l'âge parmi les femmes, par région, Belgique, 2000-2019 Note: Dans le passé, les taux de suicide à Bruxelles ont été sous-estimés pendant quelques années en raison du retard pris par le Parquet dans la transmission des dossiers. Source : Calcul des auteurs basés sur la base de données des causes de décès, Statbel [3]
Le taux de suicide élevé en Belgique doit être interprété avec prudence
La Belgique a le taux de suicide apparent le plus élevé parmi les pays de l'UE-15, tant chez les hommes que chez les femmes. Les taux sont 1,6 fois plus élevés pour les hommes et 1,8 fois plus élevés pour les femmes que le taux moyen des pays de l'UE-15. Toutefois, la comparaison internationale des taux de mortalité par suicide doit être interprétée avec prudence, car les différences de contexte socioculturel et de qualité des données rendent la comparabilité entre les pays très difficile. Cette mise en garde ne doit cependant pas servir à minimiser les taux de suicide problématiques de la Belgique.
Hommes
Femmes
Taux de suicide ajusté pour l'âge parmi les hommes, par pays, EU-15, 2019 ou année la plus récente Source : OECD health data [4]
Taux de suicide ajusté pour l'âge parmi les femmes, par pays, EU-15, 2019 ou année la plus récente Source : OECD health data [4]
Pour plus d'informations concernant la santé mentale pendant la crise COVID-19, veuillez consulter la page dédiée.
Le suicide et les tentatives de suicide sont des problèmes importants pour la société et la santé publique. Ils ont des répercussions sur les familles, les amis, les collègues, les communautés et la société dans son ensemble. Le suicide se produit a tout âge et était la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans dans le monde en 2016. Le suicide est évitable et sa prévention a été définie comme une priorité par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en tant qu'objectif mondial et incluse comme indicateur dans les objectifs de développement durable des Nations unies [5]. Pour élaborer efficacement des stratégies de prévention du suicide, il faut procéder à un enregistrement correct du nombre de suicides et à une identification des groupes à risque spécifiques.
Si le lien entre le suicide et les troubles mentaux est bien établi, de nombreux suicides surviennent de manière impulsive dans des moments de crise. Parmi les autres facteurs de risque, on peut citer l'expérience d'une perte, la solitude, la discrimination, la rupture d'une relation, les problèmes financiers, la douleur et les maladies chroniques, la violence, les abus et les conflits. Le meilleur prédicteur de suicide est une tentative de suicide antérieure [6]. La crise actuelle du COVID-19 affecte particulièrement la santé mentale de la population et a un impact négatif sur certains des facteurs de risque liés au suicide.
Pour appréhender ce phénomène complexe, nous utilisons plusieurs indicateurs :
Les pensées suicidaires : il s'agit d'un facteur de risque important pour un suicide futur et est important pour la prévention.
Tentatives de suicide : c'est un facteur prédicteur important d’un suicide effectif et un moment clé pour apporter de l'aide à la personne [7,12].
Les décès par suicide : nous examinons le nombre de décès, le taux de mortalité et la part du total des décès qui sont dus au suicide par groupe d'âge. Les suicides étant souvent mal enregistrés, ces chiffres sont probablement sous-estimés [8-11]. Des erreurs de classification peuvent se produire : lorsque la cause exacte du décès est inconnue, le suicide peut être classé comme "cause inconnue" ; lorsque l'intention n'est pas claire, le suicide peut être classé comme "décès d'intention indéterminée" ; lorsque l'intention est mal évaluée, le suicide peut être classé comme "accident" ou "homicide". Il est également possible que le médecin évite de mentionner le suicide pour protéger la famille de différents problèmes (assurance, administration, religion, ...). En outre, les procédures administratives peuvent conduire à des classifications erronées. Par exemple, à Bruxelles, durant certaines années, le parquet a omis de classer les morts violentes (suicides, homicides), ce qui a entraîné une sous-déclaration des suicides qui ont ensuite été classés comme morts d'intention indéterminée [8]. De plus, les raisons de cette mauvaise classification varient fortement d'un pays à l'autre, ce qui limite l'interprétation des comparaisons internationales. Afin de réduire en partie ces biais dans l'interprétation des tendances, nous présentons, en plus des taux de mortalité par suicide les taux de mortalité groupant suicides (codes X60-X84) et événements d’intention indéterminées (codes Y10-Y34).
Tout d'abord, nous donnons un aperçu des pensées suicidaires et tentatives de suicide pendant la crise COVID-19 sur base des données collectées par les enquêtes de santé en ligne COVID-19. Ensuite, nous approfondissons les pensées suicidaires et tentatives de suicide sur base des enquêtes de santé par interview. Enfin, nous examinons la mortalité due au suicide.
Comme la plupart des indicateurs de santé sont fortement influencés par l'âge, les comparaisons (entre régions, niveaux d'instruction et dans le temps) doivent être ajustés pour l'âge. L’ajustement pour l'âge élimine l'impact des différences dans la structure d'âge entre les populations ou dans le temps. Le taux ajusté pour l’âge est une moyenne pondérée des taux spécifiques à chaque âge/groupe d’âge. Les pondérations sont dérivées d'une même population de référence (standard).
L'UE-15 (ou Union européenne des Quinze voire Europe des Quinze) correspond à l'ensemble des pays qui appartenaient à l'Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-15, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires.
Centre de prévention du suicide. LE SUICIDE UN PROBLEME MAJEUR DE SANTE PUBLIQUE Introduction à la problématique du suicide en Belgique Chiffres de 2014. Bruxelles, Belgique: Centre de prévention du suicide; 2017 Sep.
De Spiegelaere M, Wauters I, Haelterman E. Le suicide en Région de Bruxelles-Capitale: Situation 1998-2000. Brussels: Observatoire de la santé et du social de Bruxelles- Capitale; 2003.
Ohberg A, Lonnqvist J. Suicides hidden among undetermined deaths. Acta Psychiatr Scand. 1998;98(3):214–8.
Jougla E, Pequignot F, Chappert J, Rossollin F, Le TA, Pavillon G. [Quality of suicide mortality data]. RevEpidemiolSante Publique. 2002;50(1):49–62.
Moens GFG. The reliability of reported suicide mortality statistics: An experience from Belgium. Int J Epidemiol. 1985;14(2):272–5.
En 2018, environ une personne sur dix souffrait d'un trouble anxieux et/ou d'un trouble dépressif. 11 % des personnes présentaient les symptômes d'un trouble anxieux. La prévalence des troubles anxieux est restée au même niveau qu'en 2013 (10 %), cependant elle reste toujours plus élevée que pendant la période 2001-2008 (un peu plus de 6 %).
En 2018, 12 % de la population avait consommé des sédatifs (somnifères ou tranquillisants) et 8 % avait pris des antidépresseurs au cours des deux dernières semaines. Cependant, la consommation de sédatifs diminue depuis 2008, tandis que la consommation d'antidépresseurs continue à augmenter régulièrement.
L'anxiété et la dépression sont plus fréquentes chez les femmes. En général, les indicateurs de santé mentale montrent une meilleure situation dans la région flamande par rapport aux deux autres régions. La santé mentale diffère aussi selon le niveau d'instruction. Les troubles de la santé mentale et la consommation de médicaments psychotropes sont plus fréquents dans le groupe le moins éduqué que dans le groupe le plus éduqué.
2.Introduction
La santé mentale est la capacité de chacun d'entre nous à ressentir, penser et agir de manière à améliorer notre aptitude à profiter de la vie et à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Il s'agit d'un sentiment positif de bien-être émotionnel et spirituel qui respecte l'importance de la culture, de l'équité, de la justice sociale, des interconnexions et de la dignité personnelle [1]. En raison de la fréquence élevée des problèmes mentaux dans les sociétés occidentales et de l'importance de leur coût en termes humains, sociaux et économiques, la santé mentale est désormais considérée comme une priorité de santé publique. En Belgique, l'enquête de santé par interview est l'une des principales sources de données systématiques sur la santé mentale dans la population générale.
Parmi les différentes dimensions de la santé mentale qui sont surveillées dans cette enquête, nous nous concentrons sur les trois dimensions suivantes :
Les indicateurs concernant la consommation de médicaments psychotropes.
Cependant, il convient de noter que l'évaluation des problèmes de santé mentale dans la population par le biais d'une enquête de santé présente un certain nombre de limitations. Celles-ci sont principalement liées au fait que les estimations sont basées sur des instruments de dépistage des problèmes psychologiques et ne sont donc pas obtenues par des outils de diagnostic clinique, qui peuvent être plus nuancés. Néanmoins, les résultats des enquêtes de santé de population générale sont généralement conformes aux résultats des enquêtes spécifiques sur la santé mentale.
Les troubles de santé mentale plus graves comme la schizophrénie et les troubles bipolaires ne sont pas présentés ici. En effet, les enquêtes de santé par entretien ne sont pas un instrument adéquat et fiable pour saisir des conditions aussi complexes. En outre, les informations sur les idées suicidaires et les tentatives de suicide peuvent être trouvées sur une page spécifique.
3.Troubles de santé mentale
Situation en 2018
Belgique
Selon l'évaluation réalisée sur base des instruments psychométriques, en 2018, 11,2% de la population belge souffrait d'un trouble anxieux et 9,4% d'un trouble dépressif. Pour ces deux troubles, les femmes présentaient une prévalence plus élevée (14,2 % pour l'anxiété et 10,7 % pour la dépression) que les hommes (7,9 % pour l'anxiété et 8 % pour la dépression).
En 2018, la prévalence des troubles anxieux et dépressifs était plus élevée en Wallonie qu’à Bruxelles et en Flandre et plus élevée à Bruxelles qu’en Flandre.
Tendances
Belgique
Entre 2008 et 2013, la prévalence des troubles anxieux a augmenté en Belgique chez les deux sexes et est restée plus ou moins stable depuis lors.
Entre 2008 et 2013, la prévalence des troubles dépressifs a augmenté chez les deux sexes. En 2018, elle a légèrement diminué chez les hommes et plus nettement diminué chez les femmes.
Toutefois, les questionnaires utilisés ayant été modifiés entre les enquêtes de 2013 et 2018, les tendances doivent être interprétées avec prudence.
Spécificités régionales
Entre 2008 et 2013, la prévalence des troubles anxieux a augmenté dans toutes les régions. Entre 2013 et 2018, elle a continué d'augmenter fortement chez les deux sexes en Wallonie, mais pas dans les autres régions.
La prévalence des troubles dépressifs était plus faible en Flandre qu'à Bruxelles et en Wallonie, toutes années confondues chez les femmes, et depuis 2004 chez les hommes.
Men
Women
Prévalence des troubles anxieux chez les hommes, par région, Belgique, 2001-2018b b rupture de tendance dû à un changement d'instrument Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2001-2018 [2]
Prévalence des troubles anxieux chez les femmes, par région, Belgique, 2001-2018b b rupture de tendance dû à un changement d'instrument Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2001-2018 [2]
Men
Women
Prévalence des troubles dépressifs chez les hommes, par région, Belgique, 2001-2018b b rupture de tendance dû à un changement d'instrument Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2001-2018 [2]
Prévalence des troubles dépressifs chez les femmes, par région, Belgique, 2001-2018b b rupture de tendance dû à un changement d'instrument Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2001-2018 [2]
Disparités socio-économiques
Il existe un fort gradient socio-économique dans la prévalence des troubles de la santé mentale. Après ajustement pour l'âge, les troubles anxieux étaient 2,3 fois plus fréquents chez les personnes ayant le plus faible niveau d'instruction que chez celles ayant le plus haut niveau d'instruction. Les troubles dépressifs étaient 3 fois plus fréquents chez les personnes ayant le niveau d'instruction le plus bas que chez celles ayant le niveau d'instruction le plus élevé.
Prévalence des troubles anxieux et dépressifs, par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de Santé, Sciensano, 2018 [2]
4.Consommation de médicaments psychotropes
Situation en 2018
Belgique
En 2018, 12,3 % de la population a consommé des sédatifs (somnifères ou tranquillisants) et 7,6 % des antidépresseurs au cours des deux dernières semaines. Plus de femmes que d'hommes ont consommé des sédatifs (15 % chez les femmes contre 9,5 % chez les hommes) et des antidépresseurs (9,8 % contre 5,3 %).
La consommation de sédatifs augmente avec l'âge, en particulier après 45 ans chez les femmes et après 65 ans chez les hommes. La consommation d'antidépresseurs est particulièrement élevée chez les femmes après 45 ans.
En 2018, la consommation de sédatifs était légèrement plus élevée en Wallonie et en Flandre qu'à Bruxelles, mais les différences régionales sont faibles et non significatives.
La consommation d'antidépresseurs était légèrement plus faible en Flandre que dans les autres régions, mais les différences ne sont significatives que chez les femmes.
Tendances
Belgique
De 1997 à 2008, la consommation de sédatifs dans la population a augmenté, puis elle a diminué en 2013 et en 2018 si l'on considère les deux sexes ensemble. Chez les hommes, la consommation est restée stable autour de 10 %, alors qu'elle est passée de 19 % en 2008 à 15 % en 2018 chez les femmes.
Depuis 1997, la consommation d'antidépresseurs a doublé chez les deux sexes.
Spécificités régionales
Jusqu'en 2008, la consommation de sédatifs était nettement plus faible en Flandre que dans les deux autres régions, et ce pour les deux sexes. Après 2008, la consommation de sédatifs a continué à augmenter en Flandre tout en diminuant légèrement dans les autres régions. Les différences régionales se sont donc réduites et ont quasiment disparu en 2018.
Hommes
Femmes
Consommation de sédatifs (somnifères ou de tranquillisants) chez les hommes, par région, Belgique, 1997-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2018 [2]
Consommation de sédatifs (somnifères ou de tranquillisants) chez les femmes, par région, Belgique, 1997-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2018 [2]
La consommation d’antidépresseurs a suivi la même évolution chez les 2 sexes et dans toutes les régions, c’est-à-dire une augmentation significative depuis 1997.
Hommes
Femmes
Consommation d'antidépresseurs chez les hommes, par région, Belgique, 1997-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2018 [2]
Consommation d'antidépresseurs chez les femmes, par région, Belgique, 1997-2018 Source : Calcul des auteurs sur base de Enquête de Santé, Sciensano, 2018 [2]
Disparités socio-économiques
On constate un gradient socio-économique dans la consommation de sédatifs et d'antidépresseurs. En 2018, une plus grande proportion de personnes appartenant au niveau d'instruction le plus bas ont consommé des sédatifs (17,7 % contre 12,3 %) et des antidépresseurs (10,3 % contre 6 %) comparé aux personnes ayant le niveau d'instruction le plus élevé.
Consommation de sédatifs (somnifères ou tranquillisants) et antidépresseurs, par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de Santé, Sciensano, 2018 [2]
Le GAD-7 est un outil de dépistage du trouble d'anxiété généralisée. Les participants sont invités à évaluer la fréquence, le cas échéant, de l'apparition de 7 symptômes clés au cours des deux dernières semaines. Les scores obtenus permettent d'évaluer la gravité des symptômes.
Le PHQ-9 est un outil de dépistage des troubles dépressifs majeurs et d'autres troubles dépressifs. Les participants sont invités à évaluer la fréquence à laquelle ils ont été dérangés par 9 problèmes au cours des 2 dernières semaines.
Les participants avec une combinaison de réponses répondant aux critères d’un trouble dépressif majeur ou d’autres troubles dépressifs du PHQ-9 étaient considérés comme ayant un trouble dépressif.
En 2018, 29% des Belges âgés de 15 ans et plus déclarent vivre avec une maladie chronique. Ce pourcentage augmente fortement avec l'âge: 44% de la population de plus de 75 ans déclare vivre avec une maladie chronique. La prévalence des maladies chroniques est plus élevée chez les femmes (31%) que chez les hommes (27%).
Les maladies chroniques les plus fréquemment signalées dans la population sont les lombalgies, l'hypertension, les allergies, l'arthrose, l'hypercholestérolémie et les cervicalgies. La prévalence des maladies chroniques les plus fréquentes a augmenté entre 1997 et 2018.
Les personnes moins instruites souffrent généralement plus souvent de maladies chroniques.
La prévalence de la multimorbidité a augmenté depuis 1997, principalement à cause du vieillissement de la population
2.Introduction
Les maladies non transmissibles (MNT) sont des affections ou des problèmes médicaux qui ne sont pas causés par des agents infectieux. Les maladies / affections chroniques sont définies par leur nature de longue durée. La plupart des MNT étant également des maladies chroniques, les deux termes sont parfois utilisés comme synonymes. En réalité, ce n'est pas tout à fait vrai: certaines MNT peuvent être aiguës, par exemple l'infarctus du myocarde, et certaines maladies chroniques peuvent être causées par des agents infectieux (par exemple, le cancer du col de l'utérus ou la tuberculose). Néanmoins, pour simplifier, le terme « maladie chronique » sera utilisé ici comme synonyme de MNT.
Les maladies chroniques représentent de loin les principales causes de mortalité (générale et prématurée). En outre, ils constituent également l’un des problèmes de santé susceptibles d’avoir le plus d’impact sur la qualité de vie, en particulier chez les personnes âgées. Enfin, les maladies chroniques constituent l’une des principales raisons de l’utilisation des services de soins de santé. En particulier chez les personnes âgées, plusieurs maladies chroniques peuvent être présentes simultanément. Ce phénomène, appelé multimorbidité, a un impact considérable sur l’état fonctionnel et la qualité de vie de la population. Elle entraîne également une augmentation de la consommation de soins de santé et un risque plus élevé de complications en raison d'une utilisation accrue de médicaments, et nécessite donc une importante mobilisation de ressources.
La plupart des principales maladies chroniques peuvent être évitées, par exemple en adoptant des politiques qui favorisent un mode de vie plus sain, un meilleur environnement et facilitent l'accès aux soins de santé. Les informations sur la fréquence des maladies non transmissibles constituent donc des indicateurs importants du niveau de (mauvaise) santé dans la population.
L’enquête de santé par interview (HIS) est l’une des sources d’information importante en Belgique sur la prévalence des maladies chroniques dans la population. L'avantage de cette source est qu'elle prend également en compte les personnes qui ont rarement, ou jamais recours aux infrastructures de soins de santé. Les résultats sont pondérés de manière à correspondre le plus possible à la structure de la population. C'est donc un outil précieux pour obtenir des informations représentatives sur la prévalence des maladies chroniques au niveau de la population (pour l'ensemble du pays ou au niveau régional) et pour suivre cette prévalence au fil du temps. Toutefois, les résultats doivent être interprétés avec prudence, car les informations sont auto-déclarées et reflètent donc des perceptions individuelles de la santé qui peuvent différer de l'état de santé réel. En effet, il n'est pas exclu que certaines personnes signalent erronément une maladie, par manque de connaissances ou parce que la maladie est perçue comme non-acceptable socialement.
Dans la HIS de 2018, des questions ont été posées sur la présence de maladie chronique/ affection/handicap en général, et sur la présence de 38 maladies chroniques spécifiques. Dans le cadre des enquêtes de santé par interview, l’estimation de la multimorbidité est basée sur la présence simultanée d'au moins deux des six maladies chroniques suivantes: maladie cardiaque, maladie respiratoire chronique, diabète, cancer, arthrite et/ou arthrose et hypertension.
Dans ce feuillet, nous décrivons uniquement les maladies auto-rapportées dans l’enquête de santé. En Belgique, d'autres sources sont disponibles sur la prévalence des maladies chroniques, comme les registres spécifiques, les réseaux de médecins généralistes ou les bases de données de l'assurance maladie par exemple, et seront abordées dans d’autres feuillets. La prévalence des maladies chroniques étant fortement liée à l'âge, les comparaisons dans le temps ou entre les régions ont été effectuées après correction pour la structure par âge (ajustement sur l'âge). L'ajustement a été effectué en utilisant la standardisation directe basée sur la population belge de 2018 comme référence. La pondération liée au design de l’enquête HIS a été prise en compte lors du calcul des taux standardisés.
En 2018, 29,3% de la population âgée de 15 ans ou plus a déclaré souffrir d’au moins une maladie chronique. Ce pourcentage augmente considérablement avec l’âge, allant de 14,1% chez les jeunes de 15 à 24 ans jusque 44,1% chez les 75 ans ou plus.
La prévalence des maladies chroniques est significativement plus élevée chez les femmes (31,3%) que chez les hommes (27,2%).
Entre 2001 et 2018, le pourcentage de personnes déclarant souffrir d’une maladie chronique est passé de 25,1% à 29,3% (+17%). Cette augmentation est partiellement due au vieillissement de la population, mais pas entièrement car après ajustement en fonction de l’âge, l’augmentation de la prévalence persiste.
On observe des disparités entre les régions : le pourcentage (ajusté pour l’âge) des maladies chroniques auto-rapportées est plus élevé en région wallonne (32,6%) que dans les régions flamande et bruxelloise (respectivement 26,9% et 30,5%). En région bruxelloise, la prévalence brute des maladies chroniques auto-rapportées est passée sous la moyenne nationale. Ce n’est pas le cas après ajustement pour l’âge, ce qui suggère un effet de la structure d’âge plus jeune de la population en région bruxelloise.
En région flamande, le pourcentage des maladies chroniques a significativement augmenté, passant de 20,6% à 27,6% entre 2001 et 2018 (+34%). Cette augmentation persiste après ajustement pour l’âge, toutefois dans une moindre mesure (+22%).
En région bruxelloise, le pourcentage ajusté pour l’âge de personnes déclarant vivre avec une maladie chronique a diminué de manière significative entre 2013 et 2018, passant de 34,3% à 30,5%.
En région wallonne, la prévalence (brute et ajustée pour l’âge) des personnes déclarant souffrir d’une maladie chronique est globalement stable depuis 2001.
Proportion (après ajustement pour l’âge) de la population déclarant souffrir de maladies chroniques, Belgique et régions, 2001-2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de santé par interview, Sciensano, 2001-2018 [1]
Disparités socio-économiques
Le pourcentage des personnes déclarant souffrir d’une maladie chronique est plus élevé chez les personnes ayant le niveau d’éducation le plus bas (40,8%) que chez les personnes dont le niveau d’instruction est plus élevé. De même, les personnes qui ont un niveau d’éducation du secondaire (inférieur ou supérieur), déclarent plus souvent vivre avec une maladie chronique que les personnes ayant le niveau d’instruction le plus élevé (27,3%).
En Belgique, en 2018, 15,2% des personnes de plus de 15 ans ont déclaré souffrir d'au moins deux des MNT suivantes au cours de l'année: maladie cardiaque, maladie respiratoire chronique, diabète, cancer, arthrite et/ou arthrose et hypertension. Ce pourcentage augmente fortement avec l’âge, passant de 0,8% chez les 15-24 ans à 41,8% pour le groupe des 75 ans. Les femmes déclarent vivre plus souvent avec plusieurs affections chroniques, mais après ajustement pour l'âge, cette différence n'est pas statistiquement significative.
Entre 1997 et 2018, le pourcentage brut de personnes déclarant souffrir de multimorbidité est passé de 8,9% à 15,2%, soit une augmentation de 71%. Si l’on considère les estimations de la prévalence ajustées pour l’âge, l’augmentation est moins importante mais toujours significative (+ 26%), ce qui signifie que cette augmentation est en partie, mais pas seulement, imputable au vieillissement de la population.
En Wallonie et en Flandre, le pourcentage (ajusté pour l’âge) de personnes déclarant vivre avec une multimorbidité est plus élevé (respectivement 17,2% et 14,6%) qu’en région bruxelloise (13,9%), où il a diminué depuis 2013. Cependant cette diminution n'est pas significative.
Proportion (après ajustement pour l’âge) de la population déclarant souffrir de multimorbidité, Belgique et régions, 1997-2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de santé par interview, Sciensano, 1997-2018 [1]
Disparités socio-économiques
Le pourcentage de personnes déclarant vivre avec au moins deux maladies chroniques diminue à mesure que leur niveau d'instruction augmente, passant de 19,8% chez les personnes sans diplôme ou n'ayant qu'une instruction primaire, à 13,3% chez les personnes ayant le plus haut niveau d'instruction.
Le top 6 des maladies chroniques les plus fréquemment déclarées est identique chez les hommes et les femmes, bien que l'ordre soit différent. Il comprend trois problèmes de l’appareil locomoteur (lombalgies, cervicalgies et arthrose), deux facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle et hypercholestérolémie), et les allergies.
Proportion de personnes qui déclarent souffrir d’une des 20 maladies chroniques les plus fréquemment déclarées, par type de maladie et par sexe, Belgique, 2018 Source : Enquête de santé par interview, Sciensano, 2018 [1]
Depuis 2013, le top 6 est resté identique chez les hommes. Par contre, chez les femmes, l'hypertension artérielle et l'hypercholestérolémie sont passées des troisième et quatrième rangs aux cinquième et sixième rangs à la place des allergies et des cervicalgies.
L'évolution de la prévalence diffère en fonction de la maladie:
1. La prévalence de certaines maladies chroniques a considérablement augmenté entre 1997 et 2018, notamment l'hypertension artérielle, les lombalgies, les cervicalgies, l'arthrose, le diabète, les troubles thyroïdiens et les allergies. Cette augmentation peut s’expliquer en partie par le vieillissement de la population. Cependant, même après ajustement pour l'âge, cette augmentation reste significative.
La prévalence auto-déclarée des troubles thyroïdiens a fortement augmenté, passant de 3,5% en 1997 à 7,0% en 2018 (+ 100%) après ajustement pour l'âge. Cette augmentation n’est pas due au vieillissement de la population.
La prévalence auto-déclarée du diabète a augmenté de 67%, passant de 3,6% en 1997 à 6,0% en 2018 après ajustement pour l'âge. Cette augmentation est en partie due au vieillissement de la population.
Enfin, la prévalence auto-déclarée des allergies est restée stable entre 1997 et 2013 (13,5% à 14,0%) mais a augmenté en 2018: 18,8%, après ajustement en fonction de l'âge.
2. D'autre part, depuis 2001, la prévalence d'un certain nombre d'autres maladies chroniques a diminué, notamment les maladies coronariennes, la bronchite chronique, les maux de tête et migraines sévères et l'ostéoporose.
Proportion (ajustée en fonction de l'âge) de personnes déclarant souffrir de certaines maladies chroniques, Belgique, 1997-2018 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Enquête de santé par interview, Sciensano, 1997-2018 [1]
Disparités régionales
On observe en général des différences régionales très limitées en ce qui concerne la fréquence des maladies chroniques étudiées. Cependant, les différences suivantes sont observées:
Les arthroses et les troubles thyroïdiens sont plus fréquents dans les régions wallonne et flamande que dans la région bruxelloise, même après ajustement pour l'âge.
L'hypertension artérielle est plus fréquemment déclarée en région wallonne que dans les deux autres régions, après ajustement pour l'âge.
Disparités socio-économiques
Le niveau d'éducation a été utilisé ici comme indicateur du statut socio-économique et ce dernier s’avère être un des principaux déterminants en ce qui concerne les maladies chroniques. La plupart des maladies chroniques étudiées dans le cadre de l’Enquête de santé par interview surviennent plus fréquemment chez les personnes avec un faible niveau d’éducation. Ceci s'applique en particulier aux maladies chroniques graves telles que les pathologies cardiovasculaires, le diabète et les maladies respiratoires chroniques. L’allergie constitue cependant une exception, car elle est plus fréquente chez les personnes avec un niveau d’éducation élevé.
Dans le cadre de l'enquête de santé par interview en Belgique, une question globale est posée sur la présence d'une ou plusieurs maladies chroniques, affections chroniques ou handicaps, sans préciser la nature de la maladie, de l'affection ou du handicap. Par souci de simplicité, cet indicateur est appelé dans le présent rapport « maladie chronique ».
Les maladies non transmissibles (MNT) sont des problèmes médicaux ou des maladies qui ne sont pas causés par des agents infectieux. Bien qu'elles soient parfois désignées sous l’appellation « maladies chroniques », les maladies non transmissibles ne se distinguent que par leur cause non infectieuse, pas nécessairement par leur durée. Certaines maladies chroniques de longue durée peuvent d’ailleurs être dues à des infections.
Veuillez noter que les chiffres suivants doivent être interprétés dans le contexte du COVID-19.
1.Messages clés
En 2020, 68 782 nouveaux diagnostics de cancer ont été établis, dont 31 942 nouveaux cas chez les femmes et 36 840 chez les hommes. Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués étaient les cancers de la prostate, du poumon et colorectal chez les hommes, et les cancers du sein, colorectal et du poumon chez les femmes.
Depuis 2006, le nombre de nouveaux diagnostics de cancer a augmenté, tant chez les hommes que chez les femmes, en partie en raison du vieillissement de la population. Après ajustement pour l'âge, les taux d'incidence n'ont augmenté que chez les femmes.
Les taux d'incidence ajustés pour l'âge sont les plus élevés en région flamande chez les femmes et en région flamande et wallonne chez les hommes.
Depuis 2006, l'incidence ajustée pour l’âge du cancer du poumon a augmenté de 13% chez les femmes, alors qu'elle a diminué de 8.4% chez les hommes. Au cours de la même période, l'incidence ajustée pour l'âge du mélanome a augmenté de 130% chez les hommes et de 88% chez les femmes.
2.Incidence du cancer
Le nombre de nouveaux cas de cancer enregistrés tombe de 71 651 en 2019 à 68 782 en 2020
En 2020, 68 782 nouveaux cas de cancer (à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes) ont été diagnostiqués, dont 36 840 nouveaux cas chez les hommes et 31 942 nouveaux cas chez les femmes.
L'incidence du cancer est clairement associée à l’âge, le taux d'incidence le plus élevé étant enregistré dans le groupe des 80 à 84 ans. Avant l'âge de 55 ans, les cancers sont plus souvent diagnostiqués chez les femmes, tandis que dans les groupes plus âgés, les diagnostics de cancer deviennent plus fréquents chez les hommes.
Le nombre de nouveaux cas en 2020 est le plus élevé en région flamande
En Belgique, le taux d'incidence brut a augmenté entre 2006 et 2020, tant chez les hommes que chez les femmes. Après ajustement pour l'âge, le taux d'incidence est passé de 486 pour 100 000 à 548 pour 100 000 chez les femmes, tandis qu'il a diminué de 508 pour 100 000 à 465 pour 100 000 chez les hommes.
Chez les hommes, la région flamande présente les taux d’incidence bruts les plus élevés, suivie par la région wallonne; la région de Bruxelles-Capitale présente des taux bruts beaucoup plus faibles. Chez les femmes, les taux bruts sont similaires en région wallonne et en région flamande, et plus faibles en région de Bruxelle-Capitale. Cette tendance est principalement due à la structure d'âge de ces populations, comme le révèlent les taux d'incidence ajustés pour l'âge. Même si les taux d'incidence ajustés pour l'âge restent les plus élevés en région flamande et en région wallonne chez les hommes et les femmes par rapport aux taux d'incidence ajustés pour l'âge dans la région de Bruxelles-Capitale, les disparités importantes des taux d'incidence par rapport aux estimations brutes disparaissent dans une certaine mesure. Une forte baisse de l'incidence brute et ajustée pour l'âge a été observée en 2020, première année de la pandémie de COVID-19. Par conséquent, les chiffres d'incidence doivent être interprétés avec prudence.
Entre 2006 et 2020, les taux d'incidence bruts du cancer ont augmenté tant chez les hommes que chez les femmes en région flamande et en région wallonne. En revanche, dans la région de Bruxelles-Capitale une tendance à la baisse est observée. Chez les hommes, les taux d'incidence ajustés pour l’âge ont diminués en région wallonne, en région de Bruxelles-Capitale, et en région flamande. Chez les femmes, les taux d'incidence ajustés pour l'âge ont augmenté en région flamande et en région wallonne, tout en restant stables en région de Bruxelles-Capitale.
Hommes
Femmes
Incidence du cancer brute pour 100 000 hommes, Belgique et régions, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]
Incidence du cancer brute pour 100 000 femmes, Belgique et régions, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]
Hommes
Femmes
Incidence du cancer ajustée pour l'âge pour 100 000 hommes, Belgique et régions, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]; Ajustement pour l'âge sur la base de la population standard européenne.
Incidence du cancer ajustée pour l'âge pour 100 000 femmes, Belgique et régions, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]; Ajustement pour l'âge sur la base de la population standard européenne.
Les cancers de la prostate et du sein occupent la première place chez les hommes et les femmes
En 2020, le cancer de la prostate était le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes et le cancer du sein était le plus diagnostiqué chez les femmes. L'incidence ajustée pour l'âge du cancer du sein chez les femmes est stable, tandis que l'incidence ajustée pour l'âge du cancer de la prostate a diminué chez les hommes entre 2006 et 2014, mais a légèrement augmenté depuis.
Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes, et depuis 2018 également le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes. L'incidence ajustée pour l'âge du cancer du poumon a augmenté de 84 % entre 2006 et 2020 chez les femmes, alors qu'elle a diminué de 19 % chez les hommes.
Les diagnostics de cancer colorectal sont restés stables entre 2006 et 2020 chez les hommes et les femmes, et ont montré un pic en 2014, lorsqu'un programme de dépistage du cancer colorectal a été introduit en Flandre.
L'incidence du mélanome est en augmentation pour les deux sexes. Chez les hommes, l'incidence ajustée pour l'âge a augmenté de 130 % entre 2006 et 2020, tandis qu'elle a augmenté de 89 % chez les femmes, plaçant le mélanome au 4e rang des cancers les plus fréquemment diagnostiqués chez les femmes depuis 2010, devant le cancer du col de l'utérus. Un dépistage plus actif peut avoir joué un rôle dans l'augmentation apparente de l'incidence, mais n'explique probablement pas la totalité du changement.
Brute
Ajustée
Incidence brute des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les hommes, Belgique, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]
Incidence ajustée pour l'âge des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les hommes, Belgique, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]
Brute
Ajustée
Incidence brute des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les femmes, Belgique, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]
Incidence ajustée pour l'âge des six cancers les plus fréquemment diagnostiqués (à l'exclusion des cancers de la peau non mélanomes) chez les femmes, Belgique, 2006-2020 Source : Registre belge du cancer [1]
Comparaisons internationales
L’incidence brute du cancer pour 100 000 habitants est plus élevée en Belgique que la moyenne des pays de l’UE-15, tant chez les hommes que chez les femmes. Par rapport à la moyenne de l'UE-15, l'incidence pour 100 000 en Belgique est supérieure de 7,5% chez les hommes et de 4,2% chez les femmes.
Les comparaisons internationales doivent être interprétées avec prudence compte tenu de la grande hétérogénéité des méthodes de collecte de données en fonction des pays (registres ou systèmes de notification), impliquant différents niveaux de précision. Les données de la Grèce et de l’Espagne n’étaient pas disponibles.
4 Belges sur 100 vivent avec un diagnostic de cancer
472 360 personnes (4,1 % de la population belge totale) étaient en vie à la fin de 2020 après avoir reçu un diagnostic de cancer (cancer de la peau non mélanome inclus) entre 2011 et 2020. Ce nombre comprenait 240 462 hommes et 231 898 femmes. La prévalence brute et la prévalence ajustée pour l'âge pour 100 000 habitants étaient la plus élevée en Région Flamande.
Le cancer de la prostate était le cancer le plus répandu chez les hommes (71 647 cas, soit 1,3 % de la population masculine totale en Belgique). Chez les femmes, le cancer du sein était le cancer le plus répandu (87 789 cas, soit 1,5% de la population féminine totale en Belgique). Fin 2020, 49 227 personnes étaient encore en vie après avoir reçu un diagnostic de cancer colorectal au cours des 10 dernières années.
L'information sur la prévalence du cancer donne une image différente de l'information sur l'incidence du cancer. En effet, la prévalence du cancer dépend de l'incidence et de la survie du cancer, et cette dernière est très différente d'un cancer à l'autre. Le cancer du poumon, par exemple, a un faible taux de survie, de sorte que peu de survivants seront présents lors des années suivant la découverte du cancer, et malgré l'incidence élevée, la prévalence sera assez basse. Par contre, les taux d'incidence et de survie des cancers de la prostate et du sein sont élevés, ce qui explique leur prédominance dans les estimations de prévalence.
Les cancers constituent un ensemble de maladies caractérisées par une croissance cellulaire anormale avec le potentiel d'envahir ou de se propager à d'autres parties du corps. C'est l'un des groupes de maladies les plus importants en termes de mortalité prématurée, de mauvaise santé et de dépenses de santé. Le cancer peut être causé par des traits génétiques héréditaires, mais la grande majorité des cancers est due à des mutations génétiques liées au mode de vie, au métabolisme et à des facteurs environnementaux.
Les données sur les nouveaux cas de cancer en Belgique sont collectées par le Registre belge du cancer, lequel est exhaustif au niveau national. Il enregistre à la fois les données cliniques et anatomopathologiques. La topographie et la morphologie des cancers sont enregistrées à l'aide de la Classification Internationale des Maladies pour l'Oncologie.
Le nombre total de cas de cancers est habituellement présenté en excluant les cancers de la peau non-mélanomes. En effet, même s’ils sont fréquents, ces cancers ne sont généralement pas cliniquement significatifs et leur enregistrement n’est pas bien standardisé, ce qui entrave l’interprétation des chiffres.
Les données d'incidence comprennent les taux d'incidence bruts et ajustés pour l'âge. Ils sont calculés et publiés chaque année par le Registre du cancer. Les données de la prévalence font référence au nombre de personnes vivant avec le cancer à une période donnée après le diagnostic. Elles ont été calculées pour l'année 2020 dans le cadre de l'étude nationale belge sur le fardeau de la maladie.
L’UE-15 (ou Union européenne des Quinze voire Europe des Quinze) correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-15, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires.
Incidence standardisée pour l’âge
Le taux d'incidence ajusté pour l'âge est une moyenne pondérée des taux individuels par âge en utilisant comme poids la distribution des âges dans une population standard externe. Ici, la population standard européenne est utilisée comme population standard. C'est l'incidence qui serait observée si la population avait la structure par âge de la population standard. Comme l'âge a une forte influence sur le risque de survenue d’un cancer, cette standardisation est nécessaire lorsque l'on compare plusieurs populations dont la structure d'âge diffère.
Incidence brute
Le taux d'incidence brut est calculé en divisant le nombre de nouveaux cas observés au cours d'une période donnée par le nombre correspondant de personnes dans la population à risque. Le taux brut est exprimé en nombre de nouveaux cas par 100 000 personnes-années.
Prévalence à 10 ans
La prévalence à dix ans a été estimée pour la date du 31 décembre 2020 ; cet indicateur représente le nombre de personnes résidant en Belgique ayant reçu (au moins) un diagnostic de cancer invasif entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2020 et qui étaient encore en vie à la fin 2020. Les personnes présentant plus d'une tumeur maligne ont été incluses comme cas prévalents pour chaque type de cancer, mais n'ont été comptées qu'une seule fois dans l'analyse regroupant plusieurs sites tumoraux.
Gorasso, V., Silversmit, G., Arbyn, M., Cornez, A., De Pauw, R., De Smedt, D., ... & Speybroeck, N. (2022). The non-fatal burden of cancer in Belgium, 2004–2019: a nationwide registry-based study. BMC cancer. doi: https://doi.org/10.1186/s12885-021-09109-4
En 2020, 6,6 % de la population belge avait un diagnostic de diabète connu. Cependant, plus d'une personne diabétique sur trois ne sait pas qu'elle est atteinte de la maladie, ce qui porte à 10 % la prévalence réelle estimée du diabète.
La prévalence du diabète augmente au fil du temps en raison du vieillissement de la population et d'une augmentation réelle du risque de développer le diabète.
La prévalence du diabète est plus élevée en Wallonie et à Bruxelles qu'en Flandre, et elle est plus élevée chez les personnes ayant un statut socio-économique inférieur. Les différences socio-économiques dans la prévalence du diabète sont particulièrement marquées en ce qui concerne la prévalence du diabète inconnu ou insuffisamment contrôlé.
2.Prévalence du diabète
Cinq pour cent des belges ne sont pas au courant de leur diabète
En 2020, 6,6 % de la population belge avaient un diagnostic de diabète selon la base de données IMA-AIM. La prévalence du diabète diagnostiqué augmente avec l'âge et est plus élevée chez les hommes, surtout dans les tranches d'âge plus élevées.
Prévalence du diabète diagnostiqué selon l'âge et le sexe, Belgique, 2020 Source : Atlas IMA-AIM[1]
Selon la BELHES en 2018, la prévalence totale du diabète est estimée à 10 %, ce qui inclut plus d'une personne diabétique sur trois (37 %) qui n'en a pas conscience.
Dans la BELHES, 7,7 % des personnes ont utilisé des médicaments contre le diabète, mais parmi celles-ci, 19 % ont un diabète mal contrôlé. En d'autres termes, 5 % de la population souffre de diabète soit sans le savoir, soit sans le contrôler correctement.
Prévalence du diabète selon le sexe et le statut diagnostic, Belgique, 2018 Source : BELHES[2]
La prévalence du diabète augmente au fil du temps
La prévalence du diabète diagnostiqué est plus élevée en Wallonie et plus faible en Flandre, malgré l'âge relativement élevé de la population flamande. La prévalence relativement faible du diabète diagnostiqué à Bruxelles est le résultat de la jeune structure d'âge : une fois corrigée pour tenir compte de la structure d'âge, la prévalence du diabète diagnostiqué à Bruxelles devient plus élevée que la moyenne belge. Le BELHES a également montré qu'en Wallonie, plus de personnes ignorent qu'elles sont atteintes de la maladie qu'à Bruxelles et en Flandre.
De 2007 à 2020, la prévalence du diabète diagnostiqué a augmenté dans les trois régions, en raison à la fois du vieillissement de la population et d'une véritable augmentation du risque de développer un diabète qui pourrait être lié à une augmentation du surpoids ou de l'obésité.
Brute
Standardisée pour l'âge
Prévalence brute du diabète diagnostiqué, Belgique et régions, 2007-2020 Source : Atlas IMA-AIM[1]
Prévalence du diabète diagnostiqué standardisée pour l'âge, Belgique et régions, 2007-2020 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Atlas IMA-AIM[1]
Les belges ayant un statut d'intervention majorée ont un risque accru de diabète
La prévalence du diabète diagnostiqué est presque deux fois plus élevée chez les personnes ayant un statut d'intervention majorée que chez les personnes ayant un statut d'intervention normal. La prévalence du diabète diagnostiqué a augmenté dans les deux groupes au fil du temps.
Le BELHES a montré que les personnes ayant un faible niveau d'éducation sont nettement plus susceptibles de souffrir d'un diabète ignoré ou mal contrôlé que les personnes ayant un niveau d'éducation plus élevé (RR=3,6, ajusté pour l’âge et le sexe). Cela pourrait indiquer qu'il existe des inégalités socio-économiques dans le dépistage et le suivi du diabète.
Prévalence du diabète diagnostiqué standardisé pour l'âge selon le statut d'intervention, Belgique, 2007-2020 Source : Calculs des auteurs basés sur l'Atlas IMA-AIM[1]
Le diabète est une maladie qui se caractérise par des taux de glycémie élevés de façon récurrentes. S'il n'est pas traité, le diabète peut entraîner des complications à long terme telles que des ulcères du pied, des lésions oculaires, des maladies rénales chroniques et des maladies cardiovasculaires. Un régime alimentaire et de l'exercice physique sont des éléments importants de la gestion du diabète, mais dans un grand nombre de cas, un traitement médicamenteux sera également nécessaire.
On distingue trois grands types de diabète :
Le diabète de type 1, qui résulte d'une destruction auto-immune des cellules bêta productrices d'insuline dans le pancréas ;
Le diabète de type 2, dû à une utilisation inefficace de l'insuline par l'organisme, principalement causé par la combinaison d'une surcharge pondérale et d'un manque d'exercice physique ; et
Le diabète gestationnel, qui survient chez les femmes enceintes sans antécédents de diabète.
En l'absence d'un registre exhaustif du diabète, plusieurs sources d'information peuvent être utilisées en Belgique :
L'Agence intermutualiste (IMA-AIM), une plate-forme où sont collectées et analysées les données des sept caisses d'assurance maladie belges (mutualités). Les données de l'IMA-AIM sont, entre autres, mises à disposition par l'Atlas de l'IMA-AIM [1].
Enquêtes en population générale, à savoir les Enquêtes de santé par interview (HIS) [3] et principalement l'Enquête belge de santé par examen (BELHES), qui a eu lieu pour la première fois en 2018 [2] ; la BELHES visait à recueillir des indicateurs objectifs sur la santé de la population dans un échantillon représentatif de personnes âgées de 18 ans et plus.
Dans la base de données IMA-AIM, on trouve des informations sur l'utilisation des traitements antidiabétiques et sur la nomenclature de référence du diabète. Ces informations sont considérées comme un bon indicateur de la prévalence du diabète diagnostiqué. Les caractéristiques socio-économiques sont rares dans la base de données IMA-AIM. Le statut d' "assuré ayant droit à une intervention majorée" est le seul indicateur indirect disponible, et il n'a que deux valeurs, oui ou non. Les personnes ayant un faible revenu ou des caractéristiques médicales spécifiques telles que l'invalidité ont droit à un statut d'intervention majorée.
Le diabète étant une maladie à déclenchement insidieux, de nombreux cas ne sont pas diagnostiqués. Des informations sur la prévalence du diabète non diagnostiqué sont disponibles dans la BELHES. La BELHES a utilisé des données autodéclarées sur la consommation de médicaments contre le diabète provenant de la HIS [3] et des mesures objectives sur des échantillons de sang (glycémie et hémoglobine glyquée) pour estimer la prévalence totale du diabète.
La prévalence standardisée pour l’âge est une moyenne pondérée des prévalences par âge en utilisant une population standard externe. C'est la prévalence qui serait observée si la population avait la structure d'âge de la population standard. Comme l'âge a une influence importante sur le risque de diabète, cette standardisation est nécessaire lorsque l'on compare plusieurs populations qui diffèrent par leur structure d'âge. Ici, la population belge de 2018 à mi-année est utilisée comme population standard.
Statut d'intervention majorée
Les personnes à faibles revenus ont droit à un statut d'intervention majoré. Elles paient moins pour les soins de santé et bénéficient d'autres avantages financiers. Actuellement, c'est la seule variable disponible dans l'Atlas IMA-AIM qui permet d'évaluer les différences socio-économiques.
Prévalence du diabète diagnostiqué
La prévalence du diabète diagnostiqué est estimée sur base du nombre d'assurés ayant reçu des antidiabétiques (code ATC A10) ou ayant une autre nomenclature de référence du diabète (convention du diabète, passeport du diabète, trajectoire de soins du diabète). Les femmes ayant accouché au cours de l'année considérée sont exclues afin d'exclure le diabète gestationnel.
Prévalence totale du diabète estimée
La prévalence totale estimée du diabète est définie comme une glycémie à jeun ≥ 126 mg/dl ou une hémoglobine glycosylée (HbA1C) ≥ 6,5% ou l'utilisation de médicaments antidiabétiques (auto-déclarés).