Veuillez noter qu'il existe différentes définitions du COVID long et que selon la définition utilisée, les résultats peuvent être différents. L’étude COVIMPACT de Sciensano a été développée en se basant sur la définition du National Institute of Health and Care Excellence (NICE) : « les symptômes persistent ou se développent plus de 3 mois après l’infection COVID-19 et ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic »[1].
1.Messages clés
La situation épidémiologiques du COVID-19 en Belgique est suivie via différentes surveillances.
47 % des participants infectés par le SARS-CoV-2 présentent un/des symptôme(s) persistant(s) 3 mois après leur infection et 32 % après 6 mois.
Les facteurs de risque de développer des symptômes persistants 3 et 6 mois après une infection au SARS-CoV-2. sont les suivants : être une femme, avoir un niveau d'instruction inférieur, souffrir d'une maladie chronique, l’obésité, présenter au moins un symptôme pendant la phase aiguë de l’infection et être hospitalisé suite à la COVID-19.
Les 5 principaux symptômes persistants 3 et 6 mois après une infection au SARS-CoV-2 sont la fatigue et l'épuisement, les maux de tête, les troubles de la mémoire et de la concentration, les problèmes respiratoires et les troubles du sommeil.
Les participants souffrant d’un COVID long ont rapporté une qualité de vie inférieure que celle des personnes qui se sont rétablies de l’infection.
2.Epidémiologie du COVID-19
La pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a débuté en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine. COVID-19 est causée par le virus SRAS-CoV-2 (coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère). Le 11 mars 2020, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que le COVID-19 était une pandémie mondiale.
Le virus est transmis d'homme à homme par des gouttelettes infectieuses. Les personnes peuvent rester asymptomatiques ou présenter un large spectre de symptômes. Le risque de maladie grave augmente sensiblement avec l'âge et les conditions sous-jacentes antérieures. Pour le grand public, la vaccination, le lavage des mains, la distanciation sociale, l'évitement des espaces intérieurs bondés et le port d'un masque sont les mesures recommandées pour se protéger. Les vaccins sont disponibles en Belgique depuis janvier 2021 ; vous trouverez plus d'informations sur les vaccins ici.
Un aperçu en anglais des informations scientifiques sur le COVID-19, basé sur les dernières mises à jour de la littérature, est disponible dans la fiche d'information de Sciensano.
En Belgique, la COVID-19 est suivie par Sciensano
En Belgique, le premier cas confirmé a été signalé le 3 février 2020, chez une personne asymptomatique rapatriée de Wuhan. Le second a été enregistré près d'un mois plus tard, le 1er mars. Ce cas a été suivi d'une croissance rapide du nombre de cas survenant après les vacances du Carnaval. Depuis lors, le virus s'est largement répandu dans le pays.
L'Institut belge de la santé, Sciensano, surveille l'épidémie sur base des données recueillies par ses réseaux de surveillance et rend compte quotidiennement des derniers chiffres et tendances.
Quatre indicateurs clés sont suivis ; pour les trois premiers, une moyenne mobile est calculée sur les 7 derniers jours et comparée à la valeur moyenne des 7 jours précédents:
le nombre de cas confirmés;
le nombre de nouvelles hospitalisations de cas confirmés en laboratoire;
le nombre de décès;
le nombre de lits de soins intensifs occupés.
En outre, le taux de reproduction, c'est-à-dire le nombre moyen de personnes infectées par une personne porteuse du virus, est calculé. Si le taux de reproduction est supérieur à 1, la maladie se propage dans la population.
D'autres indicateurs sont suivis comme le nombre de lits occupés dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs, la couverture vaccinale, le nombre de tests effectués et le pourcentage de ceux qui sont positifs (taux de positivité).
Les informations sur le COVID-19 sont disponibles sur différentes pages
Comme les données sont en constante évolution, cette fiche renvoie aux principales pages web où les valeurs sont régulièrement mises à jour. Les données peuvent être consultées à plusieurs endroits et sous plusieurs formes :
Les questions les plus fréquemment posées concernant les différentes surveillances du COVID-19, la collecte des données et les méthodes de rapportage sont traitées dans un document spécifique.
Les données internationales du COVID-19 peuvent être consultées sur différentes plateformes
Les comparaisons entre pays doivent être interprétées avec prudence en raison des différences dans les stratégies et les capacités de testing et dans l'efficacité de la surveillance. Les comparaisons des décès par COVID-19 sont également entravées par les différences dans la méthodologie de comptage des décès par COVID-19.
Les données épidémiologiques internationales peuvent être consultées sur plusieurs plateformes :
Dans l'étude COVIMPACT, la proportion de participants déclarant un COVID long est de 47 % trois mois après leur infection au SARS-Cov-2, et de 32 % après 6 mois. Ces chiffres sont similaires à la littérature internationale, qui rapporte une prévalence de 45 % et 30 % pour les COVID longs à 3 et 6 mois [3].
Toutes les catégories d’âge sont touchées par le COVID long
Bien que la proportion de COVID long diffère légèrement en fonction de l'âge, elle ne constitue pas un facteur de risque significatif. Parmi les participants âgés de 18 à 25 ans, 47 % ont déclaré des symptômes persistants 3 mois après leur infection au SARS-CoV-2. Ce chiffre est similaire à celui des participants âgés de 26 à 45 ans, pour lesquels 51 % ont déclaré des symptômes persistants, mais plus élevé que celui des autres catégories d'âge, à savoir les 46-65 ans (42 %) et les 66 ans et plus (36 %). Six mois après l’infection, la proportion du COVID long diminue dans toutes les catégories d'âge à respectivement 27%, 26 %, 37% et 21 %.
Proportion du COVID long selon l'âge et mois après infection, Belgique Source: Etude COVIMPACT, Sciensano [3]
Le COVID long est plus présent chez les femmes que chez les hommes
Dans l’étude COVIMPACT, 37 % des répondants étaient des hommes et 63 % d'entre eux des femmes. La proportion de COVID long à 3 mois est plus élevée chez les femmes (56 %) que chez les hommes (42 %). Après 6 mois, la proportion diminue chez les femmes à 40 % et chez les hommes à 27 %. Les femmes sont 1,4 fois plus susceptibles de déclarer un COVID long que les hommes à 3 mois et à 6 mois.
Proportion du COVID long selon le sexe et mois après infection, Belgique Source: Etude COVIMPACT, Sciensano [3]
Les patients ayant un statut socio-économique inférieur sont plus vulnérables aux symptômes persistants du COVID-19
Parmi les personnes ayant un faible niveau d'instruction, 56 % ont signalé des symptômes persistants 3 mois après leur infection au SARS-CoV-2, ce qui est significativement plus élevé que chez les participants ayant un niveau d'instruction plus élevé (47 %). Après 6 mois, la proportion du COVID long diminue dans les deux groupes pour atteindre respectivement 41 % et 32 %.
Proportion du COVID long selon le statut socio-économique et mois après infection, Belgique Source: Etude COVIMPACT, Sciensano [3]
Les symptômes les plus fréquents chez les participants souffrant d'un COVID long sont la fatigue et l'épuisement
Après une infection au SARS-CoV-2, les participants ont signalé des symptômes persistants hétérogènes. Les symptômes les plus fréquents du COVID long rapportés par les participants, après 3 et 6 mois, sont la fatigue et l'épuisement (49 % et 50 %), les maux de tête (27 % et 32 %), les troubles de la mémoire et de la concentration (26 % et 32 %), les problèmes respiratoires (21 % et 27 %), les problèmes de sommeil (19 % et 22 %), ainsi que la perte de l'odorat (20 % et 17 %) et du goût (14 % et 13 %). Les pertes d'odorat et de goût ont eu tendance à diminuer au cours du suivi.
Prévalence des symptômes du COVID long selon le suivi, Belgique Source: Etude COVIMPACT, Sciensano [3]
Les patients souffrant d'un long COVID rapportent une qualité de vie réduite
La qualité de vie liée à la santé a été évaluée à l'aide du questionnaire EQ-5D, qui contient des questions sur la mobilité, l'autonomie, les activités quotidiennes, la douleur et l'inconfort, ainsi que l'anxiété et la dépression. Après 3 mois, 18 % des participants souffrant du COVID long ont rapporté des problèmes de mobilité, 4 % des problèmes d'autonomie, 30 % des problèmes dans les activités quotidiennes, 48 % des douleurs et 40 % d'entre eux rapportaient de l’anxiété et de la dépression. Après 6 mois, 21% des participants souffrant du COVID long ont encore des problèmes de mobilité, 5 % des problèmes d'autonomie, 33 % des problèmes avec les activités quotidiennes, 56 % et 49 % des participants ont encore des douleurs et de l'anxiété et de la dépression.
Score de qualité de vie liée à la santé selon les dimensions de la qualité de vie et les mois après l'infection, Belgique Source: Etude COVIMPACT, Sciensano [3]
Le score moyen de qualité de vie liée à la santé a été évalué auprès des participants de l'étude COVIMPACT avant leur infection au SARS-CoV-2, au moment de leur infection et après 3 et 6 mois. Avant l’infection, le score moyen de qualité de vie était de 92.6/100 et il diminue significativement au moment de l'infection à 81.7/100. Une comparaison a été effectuée entre les personnes de l'étude qui se sont remises de leur infection et celles qui souffrent d’un long COVID après 3 et 6 mois. Les personnes qui se sont remises de l'infection ont présenté un score moyen de qualité de vie plus élevé 3 et 6 mois après l'infection (95,7/100 et 95,8 /100) que les personnes ayant une COVID long (86,0/100 et 83,6/100).
Score de qualité de vie liée à la santé en fonction du score moyen de qualité de vie et des mois après l'infection, Belgique Source: Etude COVIMPACT, Sciensano [3]
Vous souhaitez des informations complémentaires sur le COVID-19 ?
Outre sa mission de surveillance, Sciensano participe également à des projets de recherche scientifique sur le COVID-19. Ici un aperçu des projets existants.
Des aspects spécifiques de la surveillance, de la prévention et du contrôle du COVID-19 relèvent de la compétence régionale. De plus amples informations sur ces aspects sont disponibles sur les sites web suivants :
Si vous êtes un professionnel, vous pouvez trouver les procédures de traitement des cas COVID sur le site de Sciensano.
Contexte
Au début de la pandémie de COVID-19 en Belgique et dans le monde, l'accent a été mis sur la gestion de la phase aiguë de la maladie. Cependant, des mois après leur infection initiale par le SARS-CoV-2, les personnes peuvent rapporter des symptômes persistants [4][5]. Ce phénomène est appelé "COVID long" [6].
Il n'existe actuellement pas de consensus sur la définition du COVID long. Néanmoins, de nombreuses études appliquent la définition proposée par le National Institute of Health and Care Excellence : "les symptômes persistent ou se développent pendant plus de 3 mois après une infection à COVID-19 et ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic" [1].
Dans l'étude COVIMPACT, les deux définitions utilisées pour décrire le COVID long à 3 et 6 mois après l'infection aiguë sont : (1) avoir au moins un symptôme lié à l'infection par le SARS-CoV-2 trois mois après celle-ci, (2) avoir encore au moins un symptôme persistant lié à l'infection par le SARS-CoV-2 six mois après celle-ci.
L'objectif du projet COVIMPACT est de constituer une cohorte de personnes dont le test de dépistage du COVID-19 est positif afin de :
d'étudier l'évolution à long terme d'une infection au SARS-CoV-2 sur la santé physique, mentale et sociale ;
d'identifier les groupes à risque et les facteurs associés à une évolution favorable ou défavorable.
COVIMPACT est une étude de cohorte observationnelle prospective en ligne. Le groupe cible est constitué de personnes ayant eu une infection au COVID-19 confirmée par un test de laboratoire. Lorsqu'un test COVID-19 est positif, le laboratoire envoie l'information à une base de données centrale qui est utilisée par les centres d'appels pour contacter les cas de COVID-19 et retrouver leurs contacts. À la fin de l'appel, les agents du centre d'appels informent les personnes âgées de 18 ans et plus de notre enquête en ligne et leur demandent si elles acceptent de recevoir un lien par SMS pour plus d'informations sur l'étude, et potentiellement de participer à l'étude et de remplir le premier questionnaire. Des questionnaires de suivi sont envoyés par Sciensano tous les 3 mois jusqu'à la fin de l'étude en avril 2023. En fonction du moment où les participants sont entrés dans l'étude, le suivi varie de 3 mois à 2 ans. Entre le 29 avril 2021 et le 1er mai 2022, 2092 personnes ont rempli le premier questionnaire et les deux questionnaires de suivi (3 et 6 mois après l'infection). Tous les détails concernant l'échantillon et la méthodologie de l'étude sont décrits dans le dernier rapport de l'étude COVIMPACT. Les sujets suivants ont été évalués dans le cadre de l'étude : COVID-19, qualité de vie, difficultés respiratoires, fatigue, limitations fonctionnelles, santé mentale, activité physique, emploi et statut économique. Tous ces résultats peuvent être consultés dans le rapport d'étude.
Définitions
Infection au SARS-Cov-2
Un cas confirmé est défini comme une personne qui a un diagnostic confirmé par test moléculaire ou antigénique de COVID-19.
COVID long
L’étude COVIMPACT de Sciensano a été développée en se basant sur la définition du National Institute of Health and Care Excellence (NICE) : «les symptômes persistent ou se développent plus de 3 mois après l’infection COVID-19 et ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic».
Moyenne mobile
Une moyenne mobile est calculée comme le nombre moyen de décès sur les 7 derniers jours. L’avantage d’utiliser une moyenne mobile est qu’elle lisse les fluctuations journalières et permet donc une appréciation plus robuste des tendances que le nombre de décès survenus dans la dernière journée.
Taux de reproduction
C'est le nombre moyen de personnes infectées par une personne porteuse du virus. Si le taux de reproduction est supérieur à 1, la maladie se propage dans la population.
Taux de positivité
Le taux de positivité est le pourcentage de tous les tests COVID-19 effectués qui sont positifs.
Références
National Institute for Health and Care Excellence,(NICE). (2020). COVID-19 rapid guideline: Managing COVID-19. NICE. https://www.nice.org.uk/guidance/ng191
Smith P, Charafeddine R, Drieskens S, De Pauw R, De Ridder K, Demarest S, Van Cauteren D. Etude COVIMPACT : Infection COVID-19 et ses implications physiques, mentales et sociales à long terme – Résultats du suivi à 3 et 6 mois suivant l’infection. Bruxelles, Belgique. Juin 2022. Numéro de dépôt : D/2022.14.440/36 DOI : /10.25608/gyzc-w673
Amdal, C. D., Pe, M., Falk, R. S., Piccinin, C., Bottomley, A., Arraras, J. I., Darlington, A. S., Hofsø, K., Holzner, B., Jørgensen, N. M. H., Kulis, D., Rimehaug, S. A., Singer, S., Taylor, K., Wheelwright, S., & Bjordal, K. (2021). Health-related quality of life issues, including symptoms, in patients with active COVID-19 or post COVID-19; a systematic literature review. Quality of Life Research. https://doi.org/10.1007/s11136-021-02908-z
Taquet, M., Dercon, Q., Luciano, S., Geddes, J. R., Husain, M., & Harrison, P. J. (2021). Incidence, co-occurrence, and evolution of long-COVID features : A 6-month retrospective cohort study of 273,618 survivors of COVID-19. PLOS Medicine, 18(9), e1003773. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.100377
Le nombre total de personnes nouvellement diagnostiquées avec le VIH en 2022 a légèrement augmenté par rapport à 2021. Cependant, la tendance à la diminution du nombre total de personnes diagnostiquées avec le VIH se poursuit.
En 2022, 68 % des nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des hommes. La plupart des personnes diagnostiquées avec le VIH appartenaient à la tranche d'âge 20-49 ans.
Une diminution des nouveaux diagnostics en 2022 a été observée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), cette tendance à la baisse est en continuité avec les années précédentes. Cependant on observe une augmentation du nombre de diagnostics chez les HSH âgés de 20 à 29 ans sur 2 années consécutives.
On observe une hausse des diagnostics de VIH chez les femmes hétérosexuelles d’Afrique subsaharienne.
Le taux de nouveaux diagnostics de VIH est plus élevé à Bruxelles que dans les autres régions, ce qui reflète le fait que l'infection par le VIH est principalement un phénomène urbain.
2.Nouveaux diagnostics d'infections par le VIH en 2022
En 2022, 597 nouveaux diagnostics d'infections par le VIH ont été établis en Belgique (5,1 nouveaux diagnostics pour 100.000 habitants, soit en moyenne 1,6 cas par jour). Parmi ceux-ci, 68% étaient des hommes. 77% des infections par le VIH ont été diagnostiquées chez des personnes âgées de 20 à 49 ans.
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté en 2022, mais reste inférieur à celui des années précédentes
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté de 14% en 2022 par rapport à l'année 2021. Mais par rapport aux années précédentes, le nombre total de nouveaux diagnostics de VIH reste sensiblement inférieur (-12% par rapport à 2019).
Entre le début de l'épidémie au début des années 80 et la fin de 2022, un total de 31.139 personnes ont été diagnostiquées avec le VIH, et un total de 5.458 cas de sida ont été signalés.
Bruxelles a un taux de diagnostic plus élevé que le reste de la Belgique
En 2022, sur les 597 personnes nouvellement diagnostiquées, 194 cas ont été déclarés dans la Région de Bruxelles-Capitale, 249 dans la Région flamande, 147 dans la Région wallonne, et 7 personnes résidaient à l'étranger.
Lorsque l'on tient compte du nombre d'habitants, les taux d'incidence en Région flamande et en Région wallonne sont comparables, tandis que le taux dans la Région de Bruxelles-Capitale est beaucoup plus élevé. Cette différence n'est pas surprenante puisqu'une prévalence plus élevée du VIH est un phénomène courant dans les grandes villes. La Région de Bruxelles-Capitale peut en effet être considérée comme une grande ville - avec les caractéristiques socioculturelles d'un contexte urbain - tandis que les deux autres régions mélangent des contextes ruraux, semi-urbains et urbains.
Le nombre de nouveaux diagnostics est inférieur à celui des années précédent 2020, bien que l'on observe une légère augmentation dans les trois régions en 2021 et 2022
La diminution au cours de la dernière décennie observée au niveau national se retrouve dans les trois régions avec des nombres particulièrement bas du nombre de personnes diagnostiquées en 2020, suivis d’une légère augmentation en 2021 et 2022. Cette augmentation récente est particulièrement présente dans la Région de Bruxelles-Capitale.
Diversification dans les 2 populations clés en Belgique
L'épidémie de VIH en Belgique touche principalement deux populations : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), majoritairement de nationalité belge, et les hommes et femmes ayant contracté le virus lors de relations hétérosexuelles, principalement originaires d'Afrique subsaharienne.
Cependant, tant chez les HSH que chez les hétérosexuels, la répartition des nationalités évolue sensiblement au fil du temps. Parmi les personnes infectées par contact hétérosexuel, la part des personnes de nationalité subsaharienne diminue (54 % en 2013 à 44 % en 2022). Toutefois, le nombre de diagnostic chez les personnes hétérosexuelles a augmenté de 26% en 2022 par rapport à 2021. Cette augmentation est principalement due aux nombreux diagnostics chez des femmes hétérosexuelles d’origine subsaharienne.
En 2022, 248 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des HSH. Cela représente une diminution de 5% par rapport à 2021, poursuivant la tendance à la baisse des années précédentes. Alors qu'une diminution de 17% chez les HSH de nationalité belge est constatée, le nombre de diagnostics chez les HSH de nationalité latino-américaine a quant à lui augmenté. En 2022, la moitié des diagnostics de VIH chez les HSH étaient posés chez des hommes de nationalité belges, 19% étaient de nationalité latino-américaine et 17% d'une autre nationalité européenne. Dans le groupe d'âge des 20-29 ans, une augmentation des diagnostics au cours des deux dernières années est observée (+34% par rapport à 2021).
Plus d'un millier de personnes en Belgique vivent avec une infection au VIH non diagnostiquée
En 2022, Sciensano a estimé le nombre de personnes vivant avec une infection au VIH non diagnostiquées [1] sur base d'un outil développé par l'ECDC [2] : 627 personnes vivant avec le VIH en Belgique n'étaient pas au courant de leur séropositivité. Ces estimations doivent cependant être interprétées avec précaution étant donné l’incertitude importante sur les estimations des 2 dernières années issues de ce modèle. Sur base de l'outil de l'ECDC, le nombre de personnes vivant avec le VIH non diagnostiqué en Belgique semble diminuer régulièrement depuis 2011.
Les infections sexuellement transmissibles (IST), telles que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) se transmettent principalement par contact sexuel de personne à personne. En outre, le VIH peut être transmis par les produits sanguins et le transfert de tissus, ainsi que de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou l'allaitement.
Le VIH peut être présent sans symptômes, ce qui peut faciliter sa transmission. C'est l'une des maladies transmissibles les plus graves en Europe. L'infection par le virus peut, si un traitement antirétroviral (TAR) n'est pas mis en place, entraîner une morbidité grave (syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)) et nécessite un traitement à vie.
Le VIH est une infection évitable car sa transmission peut être largement prévenue par des mesures comportementales (rapports sexuels protégés, injections propres). L'incidence du VIH dans une population est un indicateur du succès/échec des stratégies de prévention. Depuis 2017, l'utilisation de la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) est remboursée en Belgique.
Surveillance du VIH en Belgique
La surveillance épidémiologique du VIH en Belgique date de 1985 et est réalisée par Sciensano sur base de l'enregistrement des nouveaux diagnostics de VIH. Ces données sont rapportées par les sept laboratoires de référence du SIDA qui effectuent toutes les confirmations des tests de dépistage positifs du VIH. En plus d'enregistrer le nombre de nouveaux diagnostics de séropositivité, les laboratoires recueillent également des données épidémiologiques de base sur le sexe, l'âge, la nationalité, la voie d'infection probable et le stade clinique au moment du diagnostic.
Sciensano collecte également des données sur les personnes vivant avec le VIH prises en charge en Belgique (données de cohorte VIH) auprès des laboratoires de référence SIDA et des centres de référence VIH.
Outre les cas nouvellement diagnostiqués, Sciensano estime également le nombre de personnes vivant avec le VIH : celles qui n'ont pas encore été diagnostiquées [1] et celles qui vivent avec une infection diagnostiquée. Pour estimer la population non diagnostiquée, un instrument développé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), appelé ECDC HIV Modeling Tool [2], est utilisé. Les données de la cohorte VIH sont utilisées pour estimer le nombre de personnes vivant avec une infection diagnostiquée.
L'ECDC et le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe coordonnent conjointement la surveillance du VIH/sida en Europe [3]. La comparabilité internationale présente certaines limites, car les systèmes de surveillance nationaux diffèrent en termes d’exhaustivité et de délai de déclaration.
Définitions
Nouveaux diagnostics de VIH
Un nouveau diagnostic de VIH est défini comme un premier diagnostic de VIH. Les personnes, principalement étrangères, ayant reçu un diagnostic de VIH ou ayant été prises en charge pour le VIH dans un autre pays avant que leur diagnostic ne soit confirmé en Belgique sont traitées séparément. Les personnes dont l'infection au VIH est connue ne représentent pas une population qui aurait pu bénéficier de mesures de prévention en Belgique, et sont donc présentées séparément. De plus amples informations à leur sujet sont disponibles dans le rapport épidémiologique annuel.
VIH/SIDA
L'infection par le VIH et le SIDA sont les acronymes de "infection par le virus de l'immunodéficience humaine" (VIH) et "syndrome d'immunodéficience acquise" (SIDA) . L'infection initiale est le plus souvent asymptomatique, ou peut se manifester par des symptômes de type grippal. Elle est suivie d'une période prolongée sans symptôme. Si l'infection progresse, elle interfère davantage avec le système immunitaire, augmentant le risque de développer des infections comme la tuberculose, ainsi que d'autres infections opportunistes et des tumeurs rares chez les personnes ayant une fonction immunitaire normale. Ces symptômes tardifs de l'infection sont appelés syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Depuis la fin des années 90, les traitements antirétroviraux sont efficaces pour ralentir l'évolution de la maladie.
Cette page présente les données sur la grippe et les syndromes grippaux au cours de la saison 2018-2019. En raison de l'augmentation de la charge de travail liée au COVID-19, les données définitives pour les saisons 2019-2020, 2020-2021, et 2021-2022 ne sont pas encore publiées. En attendant, nous vous invitons à consulter :
En moyenne, environ 600 000 personnes sont atteintes d’un syndrome grippal chaque année en Belgique (5 % de la population). Environ 50-60 % de ces cas sont des cas de grippe avérés.
Dans la plupart des cas le syndrome grippal est une maladie bénigne, cependant dans environ 2 % à 3 % des cas de grippe, une hospitalisation est nécessaire. Parmi les cas de grippe hospitalisés, 13 % développent des complications sévères et 6 % décèdent durant le séjour; en général, plus de 80 % de ces décès concernent des personnes âgées de 65 ans et plus.
En Belgique, l’épidémie de grippe de la saison 2018-2019 a duré 8 semaines, ce qui reste dans la moyenne par rapport aux saisons précédentes. Environ 506 000 Belges ont consulté leur médecin traitant pour des symptômes grippaux. Les indicateurs de sévérité indiquent que cette épidémie de grippe n'était pas plus grave qu'au cours des saisons précédentes.
2.Introduction
Le syndrome grippal (SG) est un terme désignant le diagnostic médical d’une éventuelle grippe ou d’une autre maladie dont l’ensemble des symptômes sont similaires. Ces symptômes comprennent habituellement de la fièvre, des frissons, une sensation de malaise, une toux sèche, une perte d’appétit, des courbatures et des nausées, généralement d’apparition soudaine. Dans la plupart des cas, le SG est une maladie bénigne, mais ses complications peuvent être dangereuses pour les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladie chronique.
Le syndrome grippal est causé par divers agents pathogènes respiratoires, notamment, outre le virus de la grippe (influenza), le virus para-influenza, l'adénovirus, le virus respiratoire syncytial (VRS) et Mycoplasma pneumoniae. Les virus de la grippe A(H1N1) et A(H3N2) ainsi que le virus de la grippe B sont à l'origine des épidémies saisonnières de grippe en Belgique et circulent chaque année à des degrés divers. La vaccination demeure le meilleur moyen de prévenir la transmission, les complications et l'hospitalisation de la grippe.
Sciensano coordonne un réseau sentinelle de médecins généralistes et d'hôpitaux afin d’assurer une surveillance permanente de l'activité des SG et de la grippe, mais aussi de l'intensité et de la gravité des épidémies et de leur impact sur la population. Le seuil épidémique est défini par un nombre minimum de consultations chez un médecin généraliste par semaine pour des symptômes grippaux, pour 100 000 habitants. Au-delà de ce seuil, on parle officiellement d'une épidémie. Ce nombre est calculé par le European Centre for Disease prevention and Control (ECDC) et a varié entre 135 et 157 visites chez un médecin généraliste/100 000 habitants au cours des 5 dernières années. Sciensano héberge également le Centre national de référence (CNRC) pour le virus de la grippe.
Au niveau international, la surveillance de la grippe et la préparation à une pandémie sont coordonnées par l'ECDC et l'OMS.
En Belgique, l’épidémie de grippe de la saison 2018-19 a duré 8 semaines, ce qui est comparable aux saisons précédentes. Le seuil épidémiologique a été dépassé à partir de la semaine 4/2019 (du 21 au 27 janvier 2019) à la semaine 11/2019 (du 11 au 17 mars 2019). L’épidémie a été d’activité moyenne.
De la semaine 40/2018 à la semaine 18/2019, des échantillons respiratoires de patients atteints d'un syndrome grippal ont été prélevés par le réseau sentinelle de médecins généralistes et analysés au Centre National de Référence pour la Grippe. Parmi ces échantillons, 53 % étaient positifs aux virus de la grippe.
Sur base des données de surveillance du réseau de médecins généralistes vigies, on estime qu’environ 506 000 Belges ont consulté leur médecin traitant pour un syndrome grippal et que, s'ils avaient été tous systématiquement testés, environ 307 000 d'entre eux seraient effectivement infectés par le virus de la grippe.
Tous les groupes d'âge ont été touchés à peu près les mêmes semaines durant l'épidémie, avec des pics d'incidence aux semaines 7/2019 et 8/2019.
Malgré un nombre important d’hospitalisations pour des infections aigües sévères des voies respiratoires (SARI : severe acute respiratory tract infection) au cours de cette saison, les indicateurs de sévérité des cas de grippes confirmés (estimés par le réseau des six hôpitaux sentinelles) ont indiqué que cette épidémie de grippe n’était pas plus grave que lors des saisons précédentes.
La durée moyenne de séjour pour une grippe sévère au cours de cette saison était de 8,8 jours (variant de 3,6 jours chez les 0-4 ans à 13,3 jours chez les personnes âgées de 85 ans et plus), ce qui est comparable aux autres saisons.
Environ 2 % à 3 % des personnes atteintes de la grippe ont été hospitalisées. Parmi elles, 13 % ont développé des complications sévères et 6 % sont décédées durant leur séjour hospitalier, ce qui est comparable aux saisons précédentes. La grande majorité des patients qui ont souffert de complications graves présentaient une comorbidité préexistante (91 %).
Des décès n'ont été observés que chez les personnes âgées de 54 ans et plus, et 90 % d’entre eux ont été observés chez des patients présentant une ou plusieurs comorbidités. L'âge médian de décès des patients sans comorbidités était de 87 ans (intervalle : 71-90 ans) et l'âge médian de décès des patients avec comorbidités était de 79 ans (intervalle : 54-97 ans).
Comparaison internationale
Les observations en Belgique étaient comparables avec celles du reste de l'Europe.
Au niveau européen, l'activité grippale a commencé la semaine 49/2018, a culminé la semaine 7/2019 et est revenue aux niveaux initiaux la semaine 17/2019. Les virus de la grippe ont commencé à circuler à des niveaux élevés de la semaine 52/2018 à la semaine 12/2019.
Les cas de grippe rencontrés dans les unités de soins intensifs (USI) étaient principalement des personnes âgées de 65 ans et plus, mais dans certains pays, le nombre de personnes âgées de 40 à 64 ans était important.
Chaque année en Belgique, entre 300 000 et 900 000 personnes visitent leur médecin généraliste à cause d'un syndrome grippal. Parmi celles-ci, le nombre annuel d'infections grippales est estimé entre 116 000 et 472 000.
Depuis 2012, entre 11 % et 15 % des patients hospitalisés pour une grippe ont développé des complications sévères et 4 % à 9 % sont décédés pendant leur séjour à l’hôpital.
Le SG peut être causé par divers agents microbiens autres que les virus grippaux. L'infection grippale cause un syndrome clinique difficile à distinguer des autres infections respiratoires. Le SG est défini par l'Organisation Mondiale de la Santé comme une infection respiratoire aiguë dont les symptômes comprennent entre autres une fièvre mesurée de 38 C° (≥) et une toux apparues au cours des 10 derniers jours.
Severe acute respiratory tract infection (SARI)
La SARI est définie par l'Organisation Mondiale de la Santé comme une infection respiratoire aiguë avec des antécédents de fièvre ou une fièvre mesurée de ≥ 38 C° et une toux, apparues au cours des 10 derniers jours et nécessitant une hospitalisation. Cette définition vise à englober à la fois les pneumonies liées à la grippe et les décompensations (liées à la grippe) de maladies chroniques telles que l’asthme ou les maladies cardiaques.
Références
Bossuyt N, Bustos Sierra N, Thomas I, Barbezange C, Van Cauteren D, Vermeulen M. Surveillance of influenza-like illness in season 2018-2019. Brussels: Sciensano; 2020. Available from https://epidemio.wiv-isp.be/ID/diseases/Pages/Influenza.aspx.
Veuillez noter que les chiffres suivants doivent être interprétés dans le contexte du COVID-19
1.Messages clés
La Belgique est un pays à faible incidence de tuberculose, avec 7,6 nouveaux cas de tuberculose pour 100 000 habitants en 2021.
Il existe d'importantes différences régionales, la région de Bruxelles-Capitale présentant l'incidence la plus élevée.
L'incidence de la tuberculose était plus élevée chez les hommes, quels que soient l'âge, la région ou la nationalité.
Davantage de cas ont été signalés dans les grandes villes, Liège présentant l'incidence la plus élevée.
En Belgique, 62,7 % des cas de tuberculose sont survenus chez des personnes n'ayant pas la nationalité belge.
2.Incidence de la tuberculose
La Belgique est un pays à faible incidence pour la tuberculose avec 7,6 cas pour 100 000 habitants en 2021
En 2021, 875 nouveaux cas de tuberculose ont été déclarés en Belgique (7,6 cas/100 000 habitants). Les hommes étaient environ deux fois plus souvent touchés par la maladie que les femmes, avec 68,2 % des nouveaux cas survenant chez les hommes en 2021 en Belgique. Sur l'ensemble des cas, 40,3 % des patients diagnostiqués en 2021 étaient âgés de 25 à 44 ans.
La Région de Bruxelles-Capitale est celle où l'incidence de la tuberculose est la plus élevée
Sur les nouveaux cas enregistrés, 38,4 % des cas de tuberculose ont été enregistrés en Région flamande (n=336), 31,8 % en Région de Bruxelles-Capitale (n=278) et 29,8 % en Région wallonne (n=261). En considérant le nombre d'habitants de chaque région, l'incidence était 3,2 fois plus élevée en Région de Bruxelles-Capitale (22,8 cas/100 000) par rapport à la Région wallonne (7,2 cas/100 000) et 4,5 fois plus élevée par rapport à la Région flamande (5,1 cas/100 000). Les taux d'incidence en Région flamande et en Région wallonne étaient similaires, avec des taux légèrement plus élevés en Région wallonne.
La tuberculose est plus fréquente chez les personnes de nationalité étrangère
En 2021, 62,7 % des nouveaux cas de tuberculose sont survenus chez des personnes de nationalité étrangère en Belgique. Cette proportion était plus élevée dans la Région de Bruxelles-Capitale (69,7 %) que dans la Région wallonne et la Région flamande (respectivement 60,1 % et 58,9 %). Chez les Belges, l'incidence était 4,7 fois plus élevée dans la Région de Bruxelles-Capitale (10,7/100 000) par rapport à la Région flamande (2,3/100 000), et 4,3 fois plus élevée par rapport à la Région wallonne (3,2/100 000). Chez les non-Belges, l'incidence était 1,4 fois plus élevée dans la Région de Bruxelles-Capitale (44,8/100 000) par rapport à la Région flamande (31,2/100 000), et 1,1 fois plus élevée par rapport à la Région wallonne (41,2/100 000).
La répartition de l'incidence par âge et par sexe était différente selon la nationalité en 2021. Chez les Belges, l'incidence a augmenté avec l'âge chez les hommes et est plus élevée chez les hommes dans toutes les catégories d'âge. Le rapport hommes-femmes a tendance à augmenter avec l'âge : le taux d'incidence était 3,3 fois plus élevé chez les hommes parmi les personnes de plus de 75 ans. Chez les non-Belges, l'incidence était la plus élevée dans le groupe d'âge des 15-29 ans et plus faible dans les groupes d'âge supérieurs. Le taux d'incidence était 1,9-2,9 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans les groupes d'âge plus jeunes (0-14 ans,15-29 ans, 30-44 ans, et 45-59 ans).
Les cas de tuberculose sont plus souvent signalés dans les grandes villes en Belgique
En 2021, la tuberculose était plus fréquente dans les grandes villes où vivent un plus grand nombre de personnes à risque :
L'incidence à Liège était la plus élevée (23,9 nouveaux cas/100 000) ; elle était 3,1 fois plus élevée que dans l'ensemble de la Belgique (7,6 nouveaux cas/100 000).
L'incidence était également élevée dans la ville de Bruxelles (22,8 nouveaux cas/100 000), suivie d'Anvers et Charleroi (16,8 nouveaux cas/100 000), et Namur (15,2 nouveaux cas/100 000).
A l'inverse, l'incidence de la tuberculose était plus faible dans les villes de Gand et Bruges où les taux étaient similaires à la moyenne nationale (7,6 nouveaux cas/100 000).
En 2021, l'incidence de la tuberculose reste faible
Le nombre de nouveaux cas de tuberculose diminue depuis plus de 40 ans, même si cette diminution se ralentit depuis les années 90 et tend à stagner ces dernières années. Le taux d'incidence est passé sous la barre des 10 cas/100 000 pour la première fois en 2007, plaçant le pays parmi les pays à faible incidence. En 2021, le taux d'incidence (7,6 cas/100 000 ; n=875) est resté faible et n'était que légèrement supérieur par rapport au taux d'incidence de 2020 (7,2 cas/100 000 ; n=830).
Depuis 1981, le taux d'incidence est en diminution dans les trois régions, avec des variations plus importantes à Bruxelles en raison des flux migratoires :
en Région wallonne, le taux le plus bas jamais atteint en termes d'incidence (5,6 cas/100 000) a été enregistré en 2020. En 2021, l'incidence a légèrement augmenté à 7,2 cas/100 000 ;
en Région flamande, le taux d'incidence est passé de 5,4 cas/100 000 en 2020 à 5,1 cas/100 000 en 2021, soit le taux le plus bas jamais enregistré ;
dans la Région de Bruxelles-Capitale, le taux d'incidence est passé de 28,1 cas/100 000 en 2019 à 21,9 cas/100 000 en 2020, soit l'incidence la plus faible jamais enregistrée. En 2021, l'incidence a légèrement augmenté par rapport à 2020 à 22,8 cas/100 000.
Bien qu'étant un pays à faible incidence, la Belgique se classe troisième en termes d'incidence de la tuberculose parmi les pays de l'UE
En 2021, selon l'OMS [4], le taux d'incidence estimé en Belgique était supérieur à la moyenne de l'UE-14, plaçant le pays au 3e rang de l'UE-14 après le Portugal et l'Espagne.
Les comparaisons internationales effectuées à partir de données déclarées doivent être interprétées avec prudence, car les méthodes de collecte des données sont différentes selon les pays. C'est pourquoi la WHO Global Task Force on TB Impact Measurement [1] a développé une méthodologie permettant de tenir compte de la sous-notification et du sur- et sous-diagnostic dans les estimations de la tuberculose. Ceci explique pourquoi le taux d'incidence en Belgique présenté dans cette comparaison internationale est différent de celui extrait du rapport du Registre belge de la tuberculose.
Incidence de la tuberculose pour 100.000, pays de l'UE-14, 2021 Source: OMS/ECDC [4]
La tuberculose est une maladie provoquée par le bacille tuberculeux, qui touche le plus souvent les poumons.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 10.6 millions de nouveaux cas de tuberculose ont été déclarés en 2021. Cette maladie constitue l’une des 10 principales causes de décès à travers le monde. La Belgique se situe parmi les « pays à faible incidence », avec moins de 10 nouveaux cas de tuberculose par 100.000 habitants par année [1].
Actuellement, on dispose de traitements efficaces contre la tuberculose avec un taux de succès de 82,4 % en 2020 en Belgique. En Belgique, le traitement est gratuit pour toute la population, y compris pour les personnes non couvertes par une assurance de soins de santé. Cependant, 9,5 % des patients atteints de tuberculose décèdent encore avant la fin du traitement (la moitié de ces décès sont dus à la comorbidité) [2].
Les principaux facteurs de risque de la tuberculose sont le contact avec des personnes infectées, la précarité, un mauvais état nutritionnel et l’immunodépression. Certaines personnes sont plus à risque d’attraper la maladie dans la mesure où elles sont plus exposées aux facteurs de risque, tels que les professionnels de soins de santé et les populations vulnérables comme les sans-abris, les prisonniers et les migrants provenant de pays à forte prévalence de la tuberculose.
Le taux d'incidence est calculé comme le nombre de nouveaux cas divisé par le nombre de personnes enregistrées au registre national. Le taux d'incidence chez les non-Belges est légèrement surestimé, car les cas chez les migrants non enregistrés sont comptés dans le numérateur, alors que le dénominateur ne peut inclure que les migrants enregistrés.
Définitions
Cas de tuberculose
Selon la définition recommandée par l’OMS [5], un cas de tuberculose est défini comme un cas de tuberculose active cliniquement diagnostiqué par un clinicien ou un autre professionnel de la santé, ou confirmé bactériologiquement. Les cas cliniquement diagnostiqués incluent les « cas diagnostiqués sur base d’anomalies radiologiques ou d’histologies suggestives et les cas extra-pulmonaires sans confirmation en laboratoire » [5].
UE-14
L’UE-14 correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-14, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires. Note : Le Royaume-Uni n'est pas inclus suite au Brexit.
Veuillez citer cette page comme suit : Sciensano. Maladies Transmissibles : Tuberculose, Health Status Report, 16 Juin 2023, Bruxelles, Belgique, https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/maladies-transmissibles/tuberculose